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CHAMPIONNAT

L'insolence de la jeune équipe de Cholet surprend bon nombre d'équipes car CB va seulement concéder 9 défaites contre 25 victoires. Cholet Basket perd ses deux face-à-face contre l'impérial CSP Limoges. L'équipe ne parviendra pas a gagné à Nantes et à Villeurbanne, s'incline à domicile contre Pau et Antibes mais va rechercher ses points perdus à l'extérieur. CB connaît quelques faux pas durant cette saison notamment contre Lorient alors 15ème du Championnat et qui remporte le match avec 22 points d'avance.

À l'issue de la saison, Cholet termine 3ème derrière Limoges et Antibes et devant Pau Orthez, Mulhouse et Nantes.

PLAY-OFFS

Malgré la déception, il faut retrouver la motivation pour les play-offs qui se profilent. Pour les quarts de finale, Cholet Basket retrouve sur son chemin Jean Galle, une vieille connaissance choletaise qui entraîne désormais Gravelines. Dans le premier match, Cholet s'impose 81-70, mais pour le match retour sur les terres nordiques CB va perd le nord et perdre de 10 points (73-63). Il faut donc une belle pour départager les deux équipes. L'équipe choletaise remporte ce match 84 à 78 grâce à un Antoine Rigaudeau de gala (27 points). En demi-finale, Cholet affronte Antibes et les antibois remportent la première manche 87-80 et enlèvent par la même occasion le match retour 96-90. Les Choletais se retrouvent bloqués à la porte de la finale.

Cholet Basket signe une très bonne saison, bien au delà des objectifs fixés par le coach.

TOURNOI DES AS

Cholet Basket participe pour la troisième année consécutive au Tournoi des As et rencontre Antibes en demi-finale. Les choletais n'éprouvent aucune difficulté à gagner contre les antibois en l'emportant 94-85. En finale, Cholet retrouve son grand rival de l'époque le CSP Limoges. Et pour la troisième fois, Limoges remporte le titre si bien que Michel LÉGER déclare : « on ne va quand même pas être le Poulidor du basket ».

COUPE KORAC

Lors de la saison 89/90, Cholet Basket participe à la Coupe Korac. CB réussit à s'extirper de la phase de poule et participe aux quarts de finale. Malheureusement, Cholet s'incline contre Pesaro et l'aventure européenne s'arrête à ce stade de la compétition. Qu'importe pour les choletais, le sentiment du devoir réussi prédomine dans l'esprit du groupe.

EXTRAIT DU LIVRE "CHOLET BASKET : 25 ANS AU SOMMET" DE MICHEL GOURICHON

CB attendu au tournant en France

Cholet Basket à conquis sa notoriété à partir d'un quatuor : Michel Léger, Jean Galle, Valéry Demory, et Graylin Warner. 1989 coïncide avec la fin de «l'ère Galle-Demory ».

M. Léger et les dirigeants de CB, en regardant leur pouponnière vont faire le pari de la jeunesse. Aux côtés de Graylin Warner, véritable pierre angulaire de l'édifice, les jeunes issus du centre de formation vont se révéler au public et écrire une superbe page de l'histoire du basket.

89/90 : L'éclosion des talents

« Le sorcier des Mauges » (Jean Galle) a migré vers Gravelines, emmenant avec lui Didier Dobbels et Maguette N'Doye. Valéry Demory a rejoint M. Gomez à Limoges. Kenny Austin, Philippe Hervé et Thierry Chevrier ont eux aussi quitté CB. Pour les dirigeants, il s'agit donc de reconstruire une équipe d'avenir tout en assurant le présent.

C'est à Jean-Paul Rebatet, entraîneur de Nantes et adjoint de l'équipe de France que va revenir cette lourde tache. Il est prêt à relever ce défi en arrivant à Cholet : « c'est un challenge intéressant, plus périlleux dans l'instant, mais autrement plus prometteur pour l'avenir, sachant qu'il y a ici deux joueurs à fort potentiel à préserver : Jim Bilba et Antoine Rigaudeau… ». Concernant son choix, il ajoute : « l'ambiance choletaise est formidable et j'en ai assez souffert à Beaulieu même, où dans les derbys, on entendait que les Choletais…Je suis très heureux de les rejoindre et j'espère être vite adopté… ».

Pour mener à bien son challenge, Jean-Paul Rebatet pourra s'appuyer sur des joueurs d'expérience : Graylin Warner, Patrick Cham, Bruno Constant et un Jim Bilba qui avait fait très forte impression l'an passé. Côté jeunesse, outre Jim Bilba, nous allons voir à l'œuvre la nouvelle classe choletaise : Antoine Rigaudeau, Éric John et Thierry Zaire. Stéphane Lauvergne (20 ans, ex-Nantais) ainsi que Olivier Allinéi (19 ans, formé aux Etats –Unis) complèteront l'équipe côté français.

Le second américain, John Devereaux, est présenté comme un ailier-pivot très tonique. « On ne voulait pas de 5 pur à l'intérieur. Parce qu'on va jouer à 100 à l'heure ! » prévient le coach. Avec six joueurs de moins de 22 ans et le Graylin fétiche, Jean-Paul Rebatet et Cholet tentent un pari alléchant. « Une place de 6-7ème serait bien. Pourvu qu'il y ait du plaisir ».

Et du plaisir il y en a eu avec cette équipe qui avait pour elle l'insolence de la jeunesse. En 34 rencontres, l'équipe n'a subit que 9 défaites soit 25 victoires. CB a chuté deux fois face à un CSP Limoges impérial cette saison qui ne concédera qu'une seule défaite à la Moutête face à Pau Orthez.

CB reviendra bredouille de Nantes et Villeurbanne. Bien que s'étant incliné à la Meilleraie face à Pau et Antibes, CB ira récupérer ces points à l'extérieur s'imposant à la Moutête et sur la Côte d'Azur.

Il y aura ce qu'on pourrait appeler trois faux pas dans cette saison. Tout d'abord le match sans ; Celui que redoute toutes les équipes et qui survient quand on ne s'y attend pas, sans avertissement. Certains appelle ça le jour sans, le vide. C'est ce qui arriva face aux Lorientais, alors 15ème du classement et qui ont mis du temps à se rendre compte qu'ils venaient d'accrocher le 4ème du classement. Perdre de 22 points à Lorient ressemblait à un camouflet mais les Morbihannais y avaient mis la manière.

Les deux autres sorties de routes pourraient s'expliquer par la déconcentration. Jouant sur deux tableaux (Championnat + Coupe Korac), cette équipe de «gamins » laissait de la gomme. Tours profita du relâchement, suite à la qualification pour les quarts de finale de la Korac, pour s'imposer à la Meilleraie. Avignon, réussit quant à lui, à accrocher dans le Vaucluse, une formation choletaise qui venait de se faire éliminer de la Coupe Korac par Pesaro.

Mais les jeunes talents choletais avaient aussi réussi de jolis coups, dans un championnat difficile ou les huit premiers défendaient becs et ongles leur place.

Sous l'impulsion de Graylin Warner (réussissant un 6/9 à 3 points), auteur de 39 points, CB s'imposait pour la première fois de sa carrière en Béarn 98-92 après avoir compté dix sept longueurs d'avance. L'ASVEL et Kenny Austin ne s'attendaient certainement pas à un tel camouflet en arrivant à la Meilleraie : Graylin Warner mis sous l'éteignoir, c'est Antoine Rigaudeau qui flambait et entraînait ses équipiers vers une large victoire 101-83 (Antoine Rigaudeau 30 pts).

Cholet infligera deux défaites cuisantes à Mulhouse (vainqueur des As la saison passée), 110-87 en Alsace puis 72-56 à la Meilleraie. Réussite insolente d'un côté. Grosse pression défensive de l'autre. L'équipe choletaise eut même un match à rejouer. Après une défaite face à Antibes, le club posa réclamation pour un panier marqué par Lee Johnson après les 30''. La réclamation a été retenue mais les Antibois sont revenus gagner à la Meilleraie.

A l'issue de cette saison intense, les basketteurs des Mauges terminaient 3ème derrière Limoges et Antibes et devant Pau Orthez, Mulhouse et Nantes. Pour la troisième fois, CB participait au Tournoi des As. Après Dijon et Le Mans, les festivités se déroulaient à Tours. Une aubaine pour les supporters choletais qui faisaient encore le déplacement en masse.

CB rencontrait Antibes en demi-finale (pour la 4ème fois de la saison) et ne laissait aucune chance aux Azuréens d'accéder à la finale. En l'emportant 94-85, les Choletais s'offraient leur troisième finale des As. Et ce sera contre le CSP Limoges, qualifié pour le Final Four de Saragosse dans la Coupe des Champions.

Devant les caméras d'Antenne 2, les Choletais prennent d'entrée leur adversaire à la gorge pour mener 16-7. mais l'ogre vert se réveille. Brooks, Collins, Ostrowski permettent au CSP de repasser devant et de gérer une avance minimum : 45-41 à la pause.

Dès la reprise, Graylin Warner, faisant honneur à son surnom de «Lévrier des Mauges » remet CB devant. Vexé, le CSP inflige un 18-4 à CB pour prendre le large 68-59.

Mais à une minute de la fin, les Choletais sont revenus à trois longueurs du CSP. Une mésentente et Valéry Demory n'a plus qu'à gérer la fin de match. CB s'incline 84-87 et voit pour la troisième fois le trophée lui filer des mains. Ce qui faisait dire au président Michel Léger : « on ne va quand même pas être le Poulidor du Basket ».

Malgré la déception des joueurs et des dirigeants, il fallait se remotiver pour les play-offs.

Gravelines se présentait pour les quarts de finale avec la ferme intention de tenter sa chance. Jean Galle, aux commandes du BCM avait sa petite idée.

Au match aller, à la Meilleraie, ça ne marchait pas. CB s'imposait 81-70 (John Devereaux 36 pts). Mais à Gravelines, CB perdait le nord et s'inclinait 73-63 (Stéphane Lauvergne 13 pts). Tout allait donc se jouer dans une belle à la Meilleraie. Le BCM jouait crânement sa chance et il fallait toute la maestria de Antoine Rigaudeau pour ramener CB dans la dernière ligne droite et coiffer le BCM 84-78 (Antoine Rigaudeau 27 pts).

Antibes était encore au rendez-vous pour les demi-finales. Les Azuréens enlevaient la première manche chez eux 87-80 (John Devereaux 33 pts).

La saison avait été longue, belle au-delà des espérances, avec une équipe jeune et bourrée de talents. Mais l'expérience des Antibois allait encore parler au match retour. Très vite sanctionné, John Devereaux laissa un grand vide dans la raquette choletaise et l'avance de CB fondit comme neige au soleil. Antibes s'imposait sur le finish 96-90, sonnant le glas pour les Choletais. Il n'y aura pas de finale pour eux. Certes, cette défaite laissait un goût d'inachevé pour tous ceux qui avaient suivi cette équipe. Mais en regardant le début de saison et les objectifs on pouvait se dire qu'elle était prometteuse et que le club pouvait construire quelque chose d'intéressant autour de l'éclosion de tous ces talents.

Mais d'autres talents sonnaient déjà à la porte. Les Espoirs, emmenés par Jacques Bodet, Thierry Zaire, Aubert, Éric John terminaient comme leurs aînés à la 3ème place derrière Reims et Orthez. Les Cadets, G.Aubert, P.Brosset, Olivier Cousin, G.Godard, D.Rousseau, D.Onillon, M.Sourrisseau, B.Chalopin, W.Gallard, N.Girard et Antoine Rigaudeau s'imposait pour la seconde fois en Coupe de France aux dépends de Villeurbanne.

Patrick Cham fait partie de ces joueurs qui, après leur passage à CB, ont pris des postes d'entraîneur. Il se souvient de ces années, où il était entouré de cette bande de jeunots :

« Ma deuxième année à Cholet Basket en tant que capitaine, restera un très bon souvenir dans ma carrière sportive, sauf peut-être à la fin de la saison, pendant les play-off, où je me suis cassé le poignet gauche ; j'étais un lien important entre les joueurs sur le terrain et l'entraîneur. Mon rôle fut principalement de faire prendre confiance à tous ces jeunes joueurs, et que malgré leurs jeunes âges, ils n'étaient plus des espoirs mes des joueurs de talents exceptionnels.

Et j'ai toujours fait en sorte qu'il s'instaure un respect mutuel entre cette jeune génération et moi. Les résultats sportifs furent à la hauteur de nos espérances pour cette saison 89/90 ».

89/90 Coupe KORAC

Cette saison, CB présente un nouveau visage Jean-Paul Rebatet vient de prendre les commandes d'un groupe renouvelé, jeune et plein d'ambitions. Aux côtés de Antoine Rigaudeau, Graylin Warner, Jim Bilba, Patrick Cham, Bruno Constant, nous retrouvons Stéphane Lauvergne, John Devereaux, Thierry Zaïre, Eric John et Olivier Allinéi.

Deux tours préliminaires à Chypre (Achilleas Nicosie) et en Hongrie (Budapest) conduisent, sans encombre CB en poule huitième de finale

Le tirage au sort se révèle encore difficile pour CB qui croisera les routes du CAI Saragosse (Espagne) et son champion olympique Belostenny, de Livourne (Italie) et sa paire américaine Binion-Alexis et de Ljubjana(You) avec dans ses rangs un certain Juri Zdovc.

Graylin Warner auteur de deux nouvelles perf (43 et 40 pts) et ses équipiers terminent premier de leur poule et accèdent ainsi aux quarts de finale de cette coupe Korac. C'est le quotient-average (points marqués/ points encaissés) qui départagera les 4 équipes qui finissaient toutes avec 3 victoires et 3 défaites.

Le dernier match à Ljubjana fut un voyage en enfer puis au paradis. Pour se qualifier, CB devait au pire perdre avec un écart maximum 16 points. Mais à la pause le handicap était de -27.

Dans les vestiaires Jean-Paul Rebatet lança un coup de gueule dont il était le seul à avoir le secret : « le pilote de l'avion est prêt. Si vous ne voulez pas gagner le match, il peut vous ramener dès maintenant ». L'écart final de 11 points envoyait CB en quart alors que Ljubjana restait sur le quai.

En quart de finale, un nouveau géant italien se dressait sur la route de CB : le Scavolini Pesaro. Le leader du championnat italien pouvait compter sur ses internationaux Magnifico, Costa et une paire américaine estampillée NBA : Darren Daye, Darwin Cook.

Mais devant 7000 spectateurs, il n'y eut pas de miracle à la Meilleraie. Pire ; la blessure de Graylin Warner condamnait les espoirs choletais et Pesaro s'imposait 102.75 (Graylin Warner 19 pts). Huit jours plus tard en Italie, les Choletais privés de Warner sortait avec les honneurs s'inclinant 94.104 (John Devereaux 36 pts).

Ce match est resté dans toutes les mémoires des participants, pour des raisons extra sportives.
Le voyage en avion fut paraît-il un enfer. La cause : une tempête qui a balayé l'Europe. L'avion des joueurs fut le seul à se poser sur l'aéroport de Rimini et le voyage retour se fit…en train, tellement tous avaient eu peur (Pesaro a été battu en finale par la Juventut Badalone).

Jean Paul Rebatet aura passé deux saisons à CB (89/91) et participé à l'éclosion des jeunes talents. Retour sur un coup de poker lancé par M.Léger et lui-même (mais qui ne devait pas déplaire aux deux hommes) :

« L'année du Pari !

Valéry Demory, Didier Dobbels... partis, avec Michel Léger nous avons fait le pari de confier l'équipe à deux joueurs novice :

Olivier Allinéi / Antoine Rigaudeau

Bon choix, Olivier Allinéi s'est avéré être le joueur rapide et tonique qui usait son vis à vis. Antoine le joueur talentueux qui, très vite, a dominé partenaires et adversaires.

Patrick Cham assurait le capitanat, jeunesse et expérience étaient mêlées. Notre paire américaine Graylin Warner - John Devereaux était très complémentaire et déjà Jim Bilba devenait l'homme à tout faire, capable de défendre sur grands et petits.

Beaucoup de bons souvenirs :

Ljubjana, grève de train et aussi grève des avions, neuf joueurs partent avec Air Vendée, le staff en voiture et 1000 aventures. Demandez à Ch. Hélène le docteur.

Pesaro, tempête sur l'Europe, seul un avion vole. Air Vendée on a faillit la catastrophe à maintes reprises.

Une demi-finale. Une finale des as (que l'on aurait du gagner). Une qualification pour la Coupe des Coupes.

Des résultats positifs, vu les changements et départ des joueurs stars de l'année précédente et surtout la confirmation qu'un très grand joueur était là : Antoine ! Je lui avais dit "Tu dois devenir le meilleur meneur d'Europe". Il l'a fait…»

RÉCAPITULATIF DE LA SAISON

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