Éric JOHN

Comme beaucoup de joueurs de sa génération, c'est sur le tard qu'Eric découvre, presque par hasard, la balle orange. À 14 ans, il foulait encore les terrains de foot de Cayenne (Guyane), sa ville natale, où il évolua jusqu'en Division d'Honneur. C'est à l'été 1988 qu'il pose finalement ses valises à Cholet, non sans avoir eu écho de la fièvre basket qui envahit alors la capitale des Mauges. Un terrain pas si méconnu que cela, donc, dans la mesure où il croisa également Thierry Zaïre (alors pensionnaire du centre de formation) lors de certaines oppositions face à la Martinique, étant jeune. A son arrivée, il vient compléter l'extraordinaire génération de jeunes pousses (Rigaudeau, Bilba, etc...) qui, dans peu d'année, va porter CB jusqu'aux sommets européens. En parallèle de sa formation de basketteur, il s'efforce de suivre un cursus complet au sein de la Chambre de Commerce de Cholet (il s'endormait parfois en classe..). Le froid et l'éloignement familial ne l'empêchent pourtant pas de signer des premiers pas probants dans le championnat espoir, tout juste sorti de terre. Dès la saison 1988-89, lui et les siens signent un doublé championnat-trophée du Futur qui contribua à façonner la réputation naissante de la formation choletaise.

Arrière très fin, prince de la contre-attaque et défenseur exceptionnel, il tape abondamment à la porte de l'équipe pro dès la saison suivante. Fin mars 1990, alors que CB a déjà validé un billet pour les As, Jean-Luc Rebatet le lance dans l'arène professionnelle. De fait, il contribua de fort belle manière (10 points à 5/5, 6 rebonds) à la large victoire maugeoise sur Monaco (117-69). Pour la Meilleraie, ses qualités de vitesse ne font alors plus aucun doute.

Les succès, eux, vont s'enchaîner. Non avec Cholet, avec qui il signe pourtant une première saison pleine en 1990-91, se montrant moins scoreur qu'équipier modèle, mais avec l'équipe de France militaire. À l'été 1991, retenu sous les drapeaux en compagnie de Bruno Ruiz, Antoine Rigaudeau et Olivier Allinei, il embarque en effet pour la Grèce et décroche brillamment le titre de champion du monde... après avoir terrassé les Etats-Unis en demi-finale et la Russie en finale.

Les deux saisons suivantes, alors que Cholet caresse du doigt, seulement, des titres nationaux, il affiche de sérieux progrès en termes d'efficacité offensive, tout en donnant naissance à son fils en septembre 1993, au retour d'un déplacement victorieux à Limoges (il inscrira 14 points !). Un fils (Benjamin) qui fera plus tard les beaux jours des espoirs de CB (en 2011-12), avant d'entamer une carrière pro du côté de Monaco, non sans être passé par les mains avisées de son propre père, devenu coach au Pôle espoirs des Pays-de-Loire.

A l'intersaison 1995, alors que les Rigaudeau ou Karnishovas ont quitté les bords de Moine, lui décide de poursuivre l'aventure choletaise. C'est finalement au terme d'une saison 1995-96 des plus pénibles pour le club qu'il fait ses valises pour Hyères-Toulon (Pro B), ne laissant en Anjou que de sages souvenirs. Un Anjou qu'il retrouvera trois ans plus tard, puisqu'il signe à Angers BC, club au sein duquel il retrouvera un certain Thierry Chevrier, alors coach de l'ABC. Et club où il connaîtra les joua d'une montée en Pro B. En janvier 2005, l'ex-Choletais demeurait suffisamment habile pour enquiller 24 unités et 14 rebonds contre Golbey-Epinal. Une riche carrière savamment terminée, donc, et qu'il mit un point d'honneur à achever localement, du côté de La Séguinière d'abord, puis finalement sous les couleurs de Brissac, en Nationale 2.