1988 : Le vertigineux décolage (Les 20 ans de Cholet Basket - OF 18/06/95)

18.06.1995

Cholet-Basket avait enfin obtenu son visa pour évoluer dans la cour des grands. La saison 87/88 allait se terminer en apothéose. Le nouveau promu allait brûler les étapes. Avec l'Europe en gros lot.

Michel Léger avait annoncé la couleur. C'était en 1986. « Nous nous donnons 3 ans pour nous qualifier en Coupe d'Europe et cinq ans pour être Champion de France ». Le premier défi fut réalisé en deux ans. Cela sera moins vrai pour la seconde ambition.

Le président choletais au début de cette saison 87/88 ne souhaitait « qu'un maintien solide ». Les plus optimistes d'alors prévoyaient pour Cholet un classement entre la 8ème et la 10ème place. Une situation relativement assise dans le ventre mou du classement.

Mais tout allait très vite se précipiter. La Meilleraie battait tous les records d'affluence et ses basketteurs ne faisaient aucun complexe devant les ténors. Mieux, lors de l'ouverture, Cholet, contre toute attente, s'en allait vaincre Limoges (75-73) à Beaublanc. Cette saison commençait par une énorme surprise. II ne fallait déjà pas être grand clerc pour apercevoir la formidable complémentarité de l'équipe de Jean Galle. Une équipe à l'effectif limité mais s'appuyant sur un exceptionnel tandem américain (Graylin Warner - Kenny Austin) dirigé avec une incomparable maestria par Valéry Demory.

Cette victoire à Limoges n'avait pourtant pas fait l'unanimité dans les milieux autorisés du basket. Décidément en France, on n'aime pas les empêcheurs de tourner en rond. On est sceptique sur les "petits" qui dérangent. Beaucoup était persuadé que le soufflé « made in Mauges » allait rapidement retombé.

Mais les personnalités aussi différentes que Léger et Galle, que Warner et Austin, que Demory et Bruno Ruiz, allaient générer sur le groupe un état d'esprit si fort que Cholet se prit à y croire comme jamais. Dès lors plus rien n'allait arrêter la marche en avant du club des Mauges. Parfaitement conscients de leurs limites, les basketteurs du Maine-et-Loire bouleversèrent sans coup férir, et avec un énorme appétit l'ordre établi. La Meilleraie devint le passage chic et obligé du basket français. L'intelligent rendez-vous du samedi soir. Dans une ambiance indescriptible.

Cholet Basket n'allait jamais « céder ». Et les deux finales perdues face à Limoges dans le Tournoi des As et au niveau du championnat de France n'eurent aucun caractère de grande désillusion. Si ce n'est peut-être la première à Tours, ou les Choletais ne concédèrent que 3 petits points (85¬88) après avoir longtemps fait la course en tête. Un Warner éblouissant avait pris un tir décisif à 3 points à deux secondes de la fin pour éliminer Monaco (83-81) en demi-finale. Devant l'ogre limougeaud les Choletais avaient un moment mené de 14 points, avant d'échouer finalement en dépit de 31 points de Warner, le meilleur joueur du tournoi.

II va falloir cadenasser

« Tout va bien vite, rappela Jean Galle. Mais attention il va falloir cadenasser beaucoup de secteurs pour éviter tout dérapage. » II est clair que les dirigeants choletais, conscients de cette fantastique ascension, voulaient dès lors prévenir toute dégringolade.

Heureusement il n'en fut rien. Peut-être en raison de la formidable qualité du centre de formation des Mauges, dont le joyau de l'époque était alors Jim Bilba. L'Antillais avait été la grande révélation de ce tournoi des As avec un cinq sur cinq aux tirs et quatre contres sur des pointures comme Kea, Vestris, Collins et Ostrowski. Effarant. Enfin, un autre surdoué, cadet à l'époque, fit cette année-là ses premières apparitions en équipe première, contre Caen, Nantes, Tours et Villeurbanne. Antoine Rigaudeau bien sûr.

Cholet Basket qualifié pour la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe, après une première alerte à Weert aux Pays-Bas, allait son bonhomme de chemin aux quatre coins du Vieux Continent. Désormais, la voie était ouverte qui allait déboucher sur d'inoubliables soirées européennes dans les Mauges. Du jamais vu dans le grand ouest de la France.

Chiffres

Les 50 points de Warner. - Les Morbihannais du palais des Sports de Kervaric n'ont pas oublié. En 1988 à Lorient, Cholet Basket, mené quasiment durant toute la rencontre, parvint à l'emporter néanmoins sur le fil (72-67). Ce soir-là, Graylin Warner inscrivit la bagatelle de 50 points.

Warner, « coupé » parce que pas assez efficace. - Et pourtant c'est vrai. Graylin Warner, la vedette choletaise de cette formation était arrivé la saison précédente de Fabriano en Italie. Les dirigeants transalpins ne le trouvaient pas suffisamment efficace. Un peu plus tard, contre Caserte et le Real Madrid à la Meilleraie, il allait « planter » respectivement 44 et 47 points. Mieux, il se permit l'exploit, en prime, de prendre 10 rebonds contre les Italiens et 11 contre les Espagnols.

Cholet - Nantes : le Choc. - La demi-finale du championnat de France 87/88 donna lieu à une formidable empoignade entre les deux équipes phares des Pays de Loire. Les Nantais, impressionnants en défense, vinrent un peu à la surprise générale l'emporter dans le Maine-et-Loire. Un sérieux coup de froid sur les Mauges. Mais, le retour à Beaulieu ne fut qu'une formalité pour les Choletais (85-58), animés par un flamboyant Demory. Les Choletais ne se firent pas surprendre une seconde fois chez eux lors de la belle. Et Warner y alla de 38 points (82-72).

(Extrait du livre " Les 20 ans de Cholet Basket " de Ouest-France - Juin 1995)

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