Pointures (Les 20 ans de Cholet Basket - OF 18/06/95)

18.06.1995

Valéry Demory, le ch'ti chéri

II y a des images fortes ancrées dans la mémoire, et s'il fallait n'en retenir qu'une en songeant à Valéry Demory, peut-être se situerait-elle au printemps 1989, pour ce All-Star Game qui avait pris ses quartiers à La Meilleraie. Meneur de la sélection ouest, à quelques heures du coup d'envoi, "Valé" nourrissait comme une vague crainte quant à l'accueil qui lui serait réservé par le public. C'est que son départ pour Limoges était désormais officiel, alors...

Alors, à l'annonce de son nom lors de la présentation des équipes, la vague crainte se transforme en une interminable ovation de près de deux minutes, d'une salle, debout, qui scandait son nom en frappant des mains ! Ému plus que l'on ne saurait l'écrire, Valéry recueillait là le cri du coeur de Choletais qui n'avaient pas oublié et qui n'oublieraient jamais.

Juste sanction de deux saisons exceptionnelles passées sous le ciel des Mauges, à treize points, huit passes décisives et près de trois rebonds de moyenne. Mais au-delà les statistitiques, son poids sur le jeu avait été déterminant dans les résultats de Cholet, ainsi qu'en attestait le palmarès des joueurs français arrêté à chaque fin d'exercice. 1988 : deuxième au général, intercalé entre Ostrowski et Dacoury, meilleur meneur, 206 suffrages devant Hufnagel, quatrième défenseur ! 1989 : de nouveau deuxième Français, entouré des mêmes Limougeauds, meilleur meneur, 258 suffrages devant Soulé, sixième défenseur ! De nouveau choletais, après cinq années passées en habit limougeaud et palois, Valéry Demory se souvient : « Sur le papier, raconte-t-il, nous ne paraissions pas très costauds, mais à l'arrivée on en avait quand même passé quelques-uns à la moulinette (rire). II y avait un engouement incroyable, c'était vraiment une fête, el il faut qu'on retrouve ces sensations, c'est primordial dans la tête d'un joueur. Je ne le fais pas souvent voir, mais c'est vrai que j'ai toujours été très sensible au fait que les gens m'apprécient, et disons que j'essaye de leur renvoyer la baile sur le terrain. »

Il fait des bonds, Jim Bilba !

II y a chez ce garçon un procédé de fabrication ignoré de tous, une gène subtile qui le rend maître de l'air et de l'espace, et qu'il a appris à domestiquer sereinement. Jim Bilba est aussi calme et placide dans la vie qu'il est vif et bondissant baskets aux pieds. Et si ses 198 centimètres lui autorisent des envolées interdites à la plupart de ses contemporains, on irise pourtant en ce qui le concerne le miracle permanent lorsqu'il est confronté à bien plus surdimentionné.

S'il fallut attendre ses années limougeaudes pour qu'enfin l'Europe entière s'extasie devant ses incroyables qualités physiques, c'est évidemment sous le maillot choletais qu'il fourbit patiemment son arsenal d'aujourd'hui. L'intéressé en nourrit d'ailleurs une éternelle reconnaissance envers ses premiers entraîneurs.

« Cholet a été pour moi un formidable tremplin (sans jeu de mots !), pour commencer ma carrière, c'était l'idéal », avoue-t-il. « La formation était bonne, des coaches comme Tom Becker, Laurent Buffard et Jean Galle m'ont fait confiance et j'ai beaucoup appris à leur contact. Je me souviens de ces entraînements individuels que nous avions avec Jean-Pierre Ville, une ou deux fois par semaine, dont j'ai tiré un énorme bénéfice par la suite. »

Défenseur intraitable, doté d'une détente et d'un timing redoutés par tous les attaquants qui lui sont opposés, ses bonds de cabri ont laissé des traces émues dans les travées de La Meilleraie.

Cholet ? De sa voix douce et calme, il en parle toujours avec une certaine nostalgie « J'étais déraciné, j'arrivais de Guadeloupe, j'avais 18 ans, mais je me suis vite adapté parce que tout le monde autour de moi, dans les Mauges, a su m'accueillir, me rassurer. Et puis je me souviens de ces titres de Champion de France Espoirs. Je n'avais jamais rien gagné, c'était une sensation extraordinaire. Depuis j'ai connu d'autres joies, mais ceux-là ils sont gravés au fond de mon coeur. D'ailleurs j'ai toujours gardé des liens étroits avec certains Choletais, comme Bruno Coqueran ou Éric John. »

Bruno, Didier, Éric et Stéphane

Bruno Ruiz, c'était le talent plein les doigts, un physique au diapason, seule une certaine irrégularité I'empêcha de percer réellement au sommet du gotha français. L'autre meneur, avec Éric Girard, l'année de l'accession en 1A, il fut également le coéquipier de Valéry Demory lors de la première saison choletaise parmi l'élite. Parti à Montpellier par la suite, un très grave accident de scooter mis malheureusement un terme définitif à sa carrière de joueur.

Didier Dobbels passa deux années avec Jean Galle après des séjours douloureux à Avignon et Saint-Étienne. A 35 ans on avait retrouvé chez lui une grande partie de ses qualités d'adresse et son abnégation défensive qui en avaient fait l'ailier international de Berck et de Caen. Entraîneur adjoint de Bozidar Maljkovic ces trois dernières saisons, à Limoges, avec qui il remporta une coupe Korac en tant que joueur en 1982.

Éric Girard, qui est aujourd'hui l'assistant de l'entraîneur de l'équipe première de Cholet, se doit évidemment d'être associé à l'arrivée parmi l'élite française du CB, dont il était l'un des meneurs en 1B l'année de l'accession. Détail amusant, plusieurs saisons après il fut contraint de rechausser ses baskets, en coupe d'Europe, conséquence de l'indisponibilité des meneurs de l'époque : Olivier Allinéi et Antoine Rigaudeau, blessés !

Stéphane Lauvergne ne passa qu'une seule année dans les Mauges. La première de Jean-Paul Rebatet qui le fit venir de Nantes. Pas très régulier à mi-distance, Stéphane avait pourtant arraché une victoire nantaise dans les Mauges, d'un tir à 6,25 m dans les ultimes secondes. Jean-Paul Rebatet coachait alors le NBC, alors que Jean Galle était l'entraîneur de Cholet ! Aujourd'hui à Levallois, après des passages à Mulhouse et au Racing.

(Extrait du livre " Les 20 ans de Cholet Basket " de Ouest-France - Juin 1995)

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