Coach Girard, ce condamné qui croque la vie au Portel

06.11.2015

En janvier 2013, Éric Girard, le coach de basket du Portel aux quelques 730 matchs sur le banc, était victime d’une récidive de cancer. On lui donnait quatre mois à vivre. Trente mois plus tard, les clignotants sont passés du noir au vert : une belle équipe, une superbe salle et une belle santé recouvrée. Confidences alors qu’un livre va lui être consacré par Pierre Ballester, journaliste et écrivain à l’origine du scandale Armstrong.

Pourquoi un livre ?

Tom Becker, qui fut son adjoint à Cholet, a toujours dit à Éric qu’il devrait écrire un livre sur sa vie et notamment ce que l’on pourrait appeler sa troisième vie. Mais malgré une nouvelle relance de son ami, Éric n’en voyait pas bien l’utilité.

Et puis un certain Pierre Ballester, le célèbre journaliste qui a fait du combat contre le dopage une lutte au quotidien, s’est manifesté. Éric n’a pas donné son accord de suite. Car dans ce livre, il se montre à nu. Mais la confiance s’est vite instaurée après une visite à la maison d’édition.

Le journaliste a suivi le coach pendant une semaine. Une vraie introspection, jusqu’à la petite enfance. Confidence du coach : « On a eu la primeur, avec ma compagne, de lire l’intro. Ce mec est exceptionnel. Il a lu dans ma tête. » Et de préciser : « Ce n’est pas un livre-exutoire. Non, juste l’envie de faire passer un message d’espoir à celles et ceux qui sont victimes de très sales coups comme je l’ai été. J’y dis quelques vérités, bien sûr, qui ne feront pas forcément plaisir, mais c’est le deal : du Girard, pas du consensuel. »

Le bouquin devrait paraître au printemps.

L’interview

Un beau jour de janvier 2013, Éric Girard et Yann Rivoal évoquait l’avenir du coach, sa prolongation de contrat. Et puis, après un blanc mortel, l’annonce : Éric Girard confiait qu’il allait devoir quitter la scène quelques temps pour soigner une récidive de cancer des cordes vocales. Sauf que c’était beaucoup plus grave. Mardi, le gaillard affirmait être en pleine forme.

Coach, sur le plan basket, peut-on dire que ça sent bon avec cette équipe ?

Nous n’en sommes qu’au deuxième match de championnat, mais oui, les ondes sont positives. On a bien sûr des progrès à faire, notamment en termes de pertes de balles ou de lancers francs, mais bon, on est sur cinq matches sans défaite et ce qui me plaît le plus, c’est que les gars tendent vers la philosophie de basket à laquelle Jacky Périgois et moi sommes viscéralement attachés : la défense.

Vrai pour tout le monde ?

Vous savez, ça fait plus de 700 matches que je suis sur un banc. J’ai coaché des joueurs NBA, joué l’Euroleague. Alors, si un joueur ne veut pas adhérer à mes thèses en ProB, il ne reste pas bien longtemps. Au basket, on a cette énorme chance de changer les éléments qui ne conviennent pas. Tu ne plombes pas ta saison à cause d’un mauvais départ. Je constate quand même que cette façon de travailler dur dans un moule défini tire les gars vers le haut. Regardez ceux qui sont partis à l’intersaison : ils jouaient en ProB avec nous, ils sont maintenant en N2 ou N1.

Pensez-vous réussir avec Myles McKay ce que vous avez fait avec Garry Chathuant ?

Garry est un excellent exemple d’adaptation. Myles, je l’ai pris entre quatre yeux. Il a compris. Au départ, il pensait se balader parce qu’il était meilleur marqueur d’un championnat européen, mais la ProB, c’est très physique. S’il veut aller voir plus haut, il doit passer par plus de travail intensif. Plus généralement, les gars ont compris qu’on ne leur vend pas de salades. Le parcours de la saison dernière ne fait que nous conforter dans ce choix de la rigueur.

En conclusion, Éric Girard est-il un homme heureux au Portel ?

Je pense que si je n’avais pas été dans un club humain comme Le Portel, on m’aurait très certainement poussé vers la sortie. Ici, d’un président aux fortes valeurs à tous ces formidables supporters, je n’ai reçu que soutiens et encouragements. On a traversé des périodes difficiles, notamment avec ces problèmes de salle, mais on a fait front. Alors, oui, je suis un homme heureux au Portel.

(Source : La Voix du Nord)

 

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