Jacky PÉRIGOIS

Il y a petit côté coquasse à constater que Jacky Perigois et Eric Girard continuent à faire cause commune au Portel, bien loin des Mauges, alors même que leurs communes d'origine ne sont éloignées que d'une petite quinzaine de kilomètres. Trémentines pour Jacky... Jallais pour Eric. Pourtant, ce n'est que lorsque ce dernier entame sa carrière d'entraîneur au comité de Maine-et-Loire qu'il croise le premier, alors en sélection départementale du côté de La Pommeraye, au milieu des années 1980.

Jacky Perigois, lui, démarre l'aventure de la balle orange à l'âge de 7 ans, alors même que la maison parentale est située à 100 m de la salle. C'est grâce à Laurent Buffard, alors entraîneur dans cette petite bourgade proche de Cholet, que Jacky fait ses premiers pas de basketteur. En cadet première année, il s'engage avec CB et intègre son centre de formation. Il glane son premier titre en Coupe de France cadets, en 1986-87, en étrillant Poissy en finale (139-57 !). Il est l'artisan majeur de ce carton offensif, et pour cause : il inscrira 32 points ! Il assiste alors à l'éclosion programmée d'un jeune prodige nommé Antoine Rigaudeau.

Autre fait d'arme en 1988-1989, alors qu'il effectue sa dernière année à CB, en qualité de joueur. Champion de France espoirs, il fait là aussi montre de ses qualités de scoreur (18 points contre Monaco, 21 face à l'Asvel), même s'il ne cessera de dire qu'il "un joueur modeste".

Il est vrai que la suite de sa carrière de joueur est moins flashy. Passé par Dieppe puis La Roche-sur-Yon, il y construit surtout ses premiers repères d'entraîneur. A 26 ans, alors que CB sort d'une saison chaotique (1995-1996), Eric Girard l'appelle pour renforcer son staff autour de Tom Becker, qui fut son mentor, quelques années plus tôt, alors qu'il n'était qu'un jeune loup sur les parquets. Assistant de l'équipe professionnelle, il prend également en main les cadets France de CB, et formata une cavalcade de jeunes joueurs qui firent des carrières remarquées (Claude Marquis, David Gautier, Stephen Brun, Cyril Akpomedah, Pierre Brochard, Olivier Bardet, Cédric Ferchaud, Vincent Mouillard, Anthony Christophe, etc...). En parallèle, l'assistant pro se construit gentiment un palmarès, nanti de deux coupes de France avec CB (1998 et 1999). En 2002/2003, il prend en charge les destinées du centre de formation de Strasbourg, puis accepte de prendre en main l'équipe professionnelle de la Sig après l'éviction de Christophe Vitoux. Expérience de courte durée, puisque la Sig ne doit son maintien en Pro A qu'au passage de l'élite à 18 clubs.

Sans club, il fait le choix de revenir au bercail choletais en 2003/2004, en prenant en main les cadets France et les cadets région de CB. Redevenu assistant de Ruddy Nelhomme en 2004/2005, il manque de peu un 3e succès en Coupe de France. Mais CB est dominé par Gravelines à Bercy. Il servira ensuite sous les ordres d'Erman Kunter (en occupant même très temporairement les fonctions d'head coach après l'éviction de Nelhomme), avec en point d'orgue la victoire sur la Semaine des As, début 2008, vécue comme le point d'orgue d'une nouvelle génération qu'il aura lui-même contribué à faire pousser (De Colo, Beaubois, Marquis, etc...). Tenté par une nouvelle aventure en solitaire par la suite (à Quimper en Pro B), il est là encore forcé d'écourter l'expérience. Limogé en décembre après un début de saison catastrophique, il fait à nouveau son retour dans le Maine-et-Loire, la saison suivante, en signant à Saint-Léonard (N2), puis à Angers BC, où il retrouve Johan Rathieuville.

Après 2012, s'en suit une période de chômage pendant laquelle il souhaite devenir éducateur sportif. Il suit donc une formation à l'IRSS, à Cholet. En parallèle, il prend en mains l'équipe fanion de son village d'origine, Trémentines, en Régionale 2. Mais le monde pro s'éloigne... Puis vient le coup de fil providentiel en 2014. Alors que Le Portel est en pleine ascension, Eric Girard rappelle son vieux compère pour le convier au poste d'assistant professionnel. Histoire de boucler la boucle, en quelque sorte.