1986 : L'année de tous !es bonheurs (Les 20 ans de Cholet Basket - OF 18/06/95)
Titre de N II et accession en N I
« Ce sera la troisième et la dernière saison de Cholet Basket en Nationale II », avaient promis les dirigeants. « La saison qui nous propulsera en Nationale I », avaient renchéri les supporters à l'unisson. Ont-ils jamais douté, cette année-là. Loin s'en faut. Mais leur soutien inconditionnel (troisième affluence en France, toutes divisions confondues) à cette équipe "bâtie pour monter" dépassa en tous les cas l'entendement. L'année de tous les bonheurs pour le public, les dirigeants, les joueurs et leur entraîneur puisque l'accession à l'échelon supérieur fut couronnée d'un titre de Champion de France.
Incorrigibles supporters choletais. Le souvenir qu'ils ont tous de la saison 1985/1986, c'est d'abord cette fête mémorable, salle Du Bellay, au soir de la dernière journée de championnat contre Saint-Brieuc. « Une soirée grandiose », se souvient Michel Léger, comme si c'était hier. « C'est l'un de mes meilleurs souvenirs à Cholet Basket. On était en Nationale I. On avait gagné notre pari, à un an près », sourit le président-fondateur de CB.
Pari gagné
En vérité, c'est à... Saint-Julien-les Villas, huit jours plus t6t, que les coéquipiers de Nicky White avaient mathématiquement acquis la montée. Dans les vestiaires, l'entraîneur Tom Becker offrit le champagne, comme il l'avait promis avant le match.
Mais c'est à Cholet, le samedi suivant, que l'accession fut arrosée comme il se devait. Ce soir-là, Du Bellay dansa, chanta et ovationna ses héros. « L'une des plus belles fêtes qu'on ait jamais organisées », se rappelle Yves Oger. « Du plafond de la salle, est descendue, en se déroulant, une gigantesque banderole avec le logo du club et ces mots : Cholet Basket en Nationale I. » Dans une ambiance indescriptible, un canon à confetti (!) déversa également à grands flocons une neige de papiers multicolores, sur le terrain noir de gens tout simplement heu-reux. Avez-vous jamais connu l'effervescence d'une salle qui se désemplit comme à regret ? Car les lampions de la fête s'éteignirent beaucoup plus tard dans la nuit, au foyer de La Rochefoucauld. Jusqu'à l'aube, ses plus chauds supporters allaient refaire la saison.
Les deux malheureux points de Michael Payne, lors du match d'ouverture à Du Bellay. Les premiers lauriers de CB, seul leader du championnat après trois journées de championnat. La première défaite aussi. A Evreux. La seconde, trop injuste, à Berck. Puis le doute qui s'installe, battu à Gravelines. L'orage qui gronde à la fin des matches aller.
Mais la nouvelle année sourit à l'équipe de Tom Becker, au-delà de toute espérance. Cholet a passé la vitesse supérieure et balaie tout sur son passage, à l'extérieur comme à domicile. En fin de saison, les partenaires de « gentleman » Nicky sont au sommet de leur art : les victoires contre Berck, l'ennemi juré, puis contre Gravelines, le rival numéro un, envoient CB et son public en or aux portes du paradis.
La saison avait été longue et éprou-vante ; cette nuit du 12 avril 1986 le serait également. Car les souvenirs rejaillissaient un à un...
Champion de N II : le premier titre choletais
Le parfum de la victoire était à nouveau dans l'air ce 3 mai 1986.
En vérité, les lampions de la fête n'étaient pas tout à fait éteints. Du Bellay résonnait encore des clameurs du public, ovationnant ses héros et la montée en Nationale I. Ce soir-là, Cholet Basket allait s'offrir des prolongations de plaisir. Comme une cerise sur le gâteau. Ce soir-là, Cholet Basket devenait... Champion de France.
Certes, avec le recul, il ne s'agissait que d'un titre de Champion de France de Nationale II. Mais pouvait-on rêver plus heureux dénouement à cette saison 1985/1986 ? Sans doute pas. C'était le premier titre national de Cholet Basket. Le premier également dans l'histoire des sports collectifs, à Cholet. Voilà qui ferait date dans fa Cité des mouchoirs. Des mouchoirs,. sur lesquels il avait été imprimé dans la semaine « Cholet Basket, Champion de France de Nationale II, je l'savais », allaient d'ailleurs être distribués. Clin d'oeil à ceux donnés, le soir de la montée, sur lesquels on avait pu lire « Cholet Basket en Nationale I, j'y étais ».
Ce bel optimisme, né d'une courte défaite (85-83) sur la Côte d'Azur, huitt jours avant, l'avait laissé présager. L'Olympique de Nice et Cholet Basket s'étaient promis de se racheter de
leur déconvenue respective en Coupe de France, le week-end précédent. Et puis, la montée, objectif avoué des deux clubs en début de saison, était maintenantt acquise. C'était désormais une question de prestige et d'honneur. Or, en ne s'inclinant que de deux points, l'équipe de Tom Becker avait déjà cloué le bec à ceux qui avaient établi des comparaisons un peu hâtives entre les poules A et B de Nationale II, estimant la première supérieure à la seconde.
La victoire que CB avait laissé échapper, dixit son coach, faisait au moins un heureux : le trésorier. En effet, le suspens restait entier et les 2 000 supporters présents à Du Bellay, le samedi suivant, n'allaient pas regretter le déplacement. D'ailleurs, n'avaient-ils jamais regretté cette saison ?
Et ce match retour serait celui de la consécration. Un match pas comme les autres pour son jeune meneur de jeu... Éric Girard : « J'avais appris que Bruno Ruiz était en contact très avancé avec Cholet. Si Bruno venait, mon temps de jeu allait forcément en souffrir. C'était la règle du jeu, je le savais. Mais j'avais tellement envie de prouver. » Ses treize points auront ainsi pesé dans la balance, c'est certain. Tout comme les escarmouches de Zamour et Chevrier ou encore les rebonds de Payne et Hairston.
Toutefois, au-delà du résultat (95-85) ett du titre de Champion de France de Nationale II, ce dont les joueurs se souviennent tous, c'est de cette salle pleine comme un oeuf, de ces gens à un mètre du terrain, de ce "sixième homme" qui n'a jamais si bien porté son nom qu'à Joachim Du Bellay.
(Extrait du livre " Les 20 ans de Cholet Basket " de Ouest-France - Juin 1995)