Abdoulaye N'Doye, le talent qui attend son tour à Cholet
Comme l'Arrageois Nando De Colo ou le Picard Rudy Gobert, Abdoulaye N'Doye (1,97 m, 19 ans le 9 mars), originaire du nord de la France, a opté pour le réputé Centre de Formation de Cholet il y a quatre ans. Après un cursus au pôle Espoirs du Nord-Pas-de-Calais, ce Dunkerquois a décidé de franchir le pas en quittant sa région.
"Cholet Basket a un bon Centre de Formation qui est très bien réputé où de nombreux joueurs sont sortis, explique-t-il. Je voulais aussi quitter le cocon familial pour ne plus être dans mon confort quotidien. Mon père a joué au BCM en ProA donc j'ai voulu avoir mon histoire ailleurs."
Malgré un début poussif cette saison, les Espoirs de Cholet Basket se classent, après dix-neuf journées, deuxièmes (15 victoires et 4 défaites) derrière l'imbattable SLUC Nancy (19 victoires). Le meneur choletais tourne à 10.6 points, 4.3 rebonds et 5.6 passes décisives de moyenne.
"On n'a pas très bien débuté le championnat en ayant du mal à chercher les matches à l'extérieur (quatre défaites sur les quatre premiers déplacements, NDLR) puis on s'est repris et on a enchaîné les victoires. On a un très bon groupe. Individuellement, ma saison est correcte. J'essaye de faire le mieux pour mon équipe tout en essayant de les faire tous briller. Mais je peux faire encore mieux."
Meneur de grande taille doté d'une envergure intéressante, Abdoulaye N'Doye a deux qualités principales : sa polyvalence et ses fondamentaux. Mais il peut toutefois perfectionner son tir extérieur, la principale corde qui manque à son arc. Sans oublier son agressivité, lui qui, à la manière de Frank Ntilikina, devrait parfois plus prendre les choses à son compte.
"Je dois continuer à travailler mon tir extérieur pour que ce soit vraiment une menace constante, être encore plus agressif des deux côtés du terrain."
Depuis l'été dernier, le club des Mauges est en pleine reconstruction avec les arrivées de Didier Barré à la présidence et de Philippe Hervé au coaching. Cholet Basket a lancé un projet jeune depuis le début de la saison avec pour enjeu de les intégrer plus régulièrement aux matches professionnels. Plusieurs Espoirs (Darel Poirier, Warren Woghiren et Corentin Lopez) dont Abdoulaye Ndoye fait partie sont régulièrement sur la feuille de match.
"Jouer avec les pros, c'est vraiment intense, le jeu va vite. Il faut jouer son jeu, faire ce que le coach demande et vite rentrer dans le rythme du match. Chaque erreur est payée. Il ne faut pas avoir peur d'en faire et de jouer dur."
Lors de la sixième journée de Pro A, le jeune joueur s'est vu être titulariser par Philippe Hervé contre Chalon-sur-Saône et qui plus est, devant les caméras de télévision.
"Le coach m'avait prévenu deux semaines avant la rencontre contre Chalon-sur-Saône de ma titularisation. Et il l'a annoncé au groupe la semaine du match contre l'Élan ! Il a juste dit que c'était le projet du club et qu'en fin de match ça n'aurait aucune utilité surtout qu'on ne sait jamais ce qui peut se passer. Mais Ilian Evtimov m'a bien préparé tout au long de la semaine. Il connaissait cette équipe et surtout (John) Roberson. Il m'a expliqué comment il jouait et qu'il fallait mettre du rythme en attaque, les agresser et mettre une grosse défense sur Roberson."
Quelques semaines plus tard, en décembre plus exactement, N'Doye a aussi pris part au Championnat d'Europe U18 en Turquie (3.5 points, 2.2 rebonds et 3.2 passes) où les Bleuets furent sacrés Champions d'Europe. Durant le tournoi, il a partagé la mène avec Frank Ntilikina, le MVP de la compétition. S'il n'a pas fait d'étincelles, il a tenu son rôle et s'en satisfait pleinement.
"Je ne suis pas du tout frustré de mon temps de jeu. Comment l'être après une seconde médaille d'or (il était aussi du titre européen en U16 en 2014) ? J'ai eu un bon rôle. Je ne me voyais pas comme second meneur puisqu'on montait le ballon à trois voire à deux souvent. Le fait que le coach me mette sur les fins de matches compliqués m'a montré qu'il avait confiance en moi. Il ne me considérait pas comme le meneur remplaçant de l'équipe. J'ai pris beaucoup de plaisir avec ces joueurs, sur et en dehors du terrain. Donc aucune frustration, que du positif."
La suite logique pour une grande majorité de cette équipe est la Coupe du Monde U19, début juillet en Egypte. Même s'il espère y participer, il préfère ne pas y penser pour le moment.
"Évidemment, la Coupe du Monde est le prochain rendez-vous international auquel je veux être sélectionné. Avant tout, je reste concentré sur la deuxième partie de saison avec Cholet."
Quant à l'avenir, Abdoulaye N'Doye le voit grand mais préfère ne pas se précipiter. Signer un contrat dès l'année prochaine ?
"Je ne ferme aucune porte, mais pour l'instant je pense vraiment à ma saison. Ensuite, à la fin, on pourra en parler. Mais c'est un objectif à court terme."
Antoine Rigaudeau, Rodrigue Beaubois, Mickaël Gelabale, Nando De Colo ou encore Rudy Gobert. Tous ont été formés à CB, par Jacques Catel et Jean-François Martin, deux figures emblématiques de la formation choletaise. Pour le moment, Abdoulaye N'Doye n'a pas voulu nous dire jusqu'où compte-t-il aller. Les parquets français, l'EuroLeague ou encore la NBA ?
"Je ne me pose pas de limite, mais j'ai mes objectifs personnels : je vise haut !"
Si l'équipe fanion du club galère depuis quelques saisons en Pro A, son Centre de Formation reste une référence. Et N'Doye en sera certainement l'un des prochains exemples.
(Source : BeBasket)