Killian Hayes, le scoring dans le sang
Tony Parker, Edwin Jackson, Jaylen Hoard, Killian Hayes... Quel est le point commun entre ces quatre joueurs ? Leurs pères sont tous des Américains étant venus en France pour vivre du basketball.
"Mon père a rencontré ma mère quand il est venu jouer à Cholet en 1998", explique le jeune Killian, 15 ans. Son père, c'est une ancienne idole de la Meilleraie, DeRon Hayes. Arrivé en France en 1993 à la sortie de l'Université de Penn State, il s'est engagé à l'ALM Evreux alors en Pro B. Puis il a fait un petit tour des contrées froides d'Europe (Suède, Ukraine, Russie) avant de s'installer dans les Mauges en 1998. Là-bas, il a passé deux ans avant d'y revenir entre 2002 et 2004 puis une dernière fois en 2008. "Quand mon père a changé de club, ma mère l'a suivi", continue Killian. C'est ainsi que ce dernier a démarré le basketball à Nancy, où DeRon Hayes a brillé entre 2004 et 2007, allant trois fois de suite en finale des playoffs de Pro A, sans jamais l'emporter cependant.
À Cholet depuis poussin
"Quand mon père est allé à Limoges, nous on est resté à Cholet." Et l'histoire d'amour a commencé. Killian Hayes est ainsi licencié à CB depuis la catégorie poussin. "C'est mon club formateur", annonce-t-il plein de fierté. Cette saison, il évolue en U18 Elite le dimanche, mais aussi avec les Espoirs depuis le mois de janvier. "Je m'entraînais avec eux depuis le début de saison", précise-t-il. Dans le choc remporté contre le HTV pour la seizième journée de championnat, il a cumulé 6 points 2/4, 2 rebonds, 2 passes décisives, 1 interception, 3 balles perdues et 1 contre pour 7 d'évaluation en 15 minutes. Pas mal pour un gamin de 15 ans qui affronte donc des U22 tous les week-ends. Le Centre Fédéral lui a pourtant fait les yeux doux. Testé par l'institution fédérale au printemps 2016, il a été sélectionné pour y faire son entrée dans la foulée. Mais il a préféré resté dans les Mauges. "Mes parents m'ont influencé. Ils m'ont dit ''reste à Cholet, c'est comme une famille, tout le monde se connaît.'' Et j'ai décidé d'écouter mes parents."
Parallèlement, il côtoie tout de même les meilleurs Français nés en 2001 en Équipe de France. Forfait l'été dernier pour le Tournoi de l'Amitié en raison d'une fracture de la maléole, il a vécu son premier stage en Bleu il y a deux semaines à Temple-sur-Lot. "C'était une super expérience", décrit-il, visiblement très enthousiasmé par ses quelques jours passés dans le 47. Pourtant, le natif de Lakeland (Floride) a été victime d'une grippe sur place. Cela ne l'a pas empêché de montrer tout son talent lors du deuxième match gagné contre l'Allemagne 75 à 62. Apparu très en dedans en première mi-temps, il a pris la deuxième période à son compte, enchaînant les superbes passes en transition comme sur demi-terrain puis les tirs extérieurs marqués (2/4 à 3-points) sans oublier les pénétrations de haut vol. "Le coach m'a dit tu donnes 3/4 minutes à fond, explique-t-il. En deuxième mi-temps, je commençais à me sentir bien et j'ai continué à jouer." En 19 minutes de jeu au final, il a ainsi cumulé 14 points à 6/8, 4 rebonds, 2 passes décisives et 4 interceptions pour 21 d'évaluation. Propre.
Un tir en construction
Poste 2 gaucher d'1,93 m avec un potentiel de croissance encore imprtant selon ses dires, Killian Hayes a d'abord un sens inné pour le scoring. En U15 Elite, il était inarrêtable sur pénétration. Mais pour franchir un cap, il a du longuement travailler son tir extérieur avec son entraîneur individuel : son père. Il faut dire que ce dernier est un maître en la matière (43,5% de réussite à 3-points en carrière en Pro A). "Avant je ne faisais que de la percussion", reconnaît-il tout en affirmant qu'il lui reste beaucoup de boulot pour devenir un joueur adroit de loin.
Et à force de travailler, il affirme prendre le dessus sur son père, qui joue toujours en RM1 à Cholet Basket à 46 ans. "Lui dit que je ne le bats pas mais ça y est. Bon, je l'ai dépassé je crois (rires). Il commence à devenir lent."
La NCAA plutôt que la ProA ?
La suite, il pourrait la voir de l'autre côté de l'Atlantique. Chaque été, il se rend en Floride visiter sa famille paternelle et s'entraîner dur. Jamais il n'a pris part à une compétition AAU jusqu'ici. Mais il pourrait prochainement franchir le pas, lui qui s'imagine en High School ou même en NCAA pour "suivre le même parcours que Killian Tillie (un Français évoluant à Gonzaga) par exemple."
Pour autant, il n'écarte pas la possibilité de continuer à franchir les étapes dans les Mauges. Il se voit déjà participer à des séances d'entraînement avec les professionnels et même "faire le banc des pros" à l'avenir. "Je veux jouer contre les meilleurs !" Mais il priviligierait plutôt la NCAA tout de même, son rêve de gosse.
Quoi qu'il en soit, Killian Hayes a des "objectifs très élevés". Plus tard, il se voit jouer aussi bien sur son poste naturel, à l'arrière, qu'à la mène. Outre son tir extérieur, il reconnaît devoir être plus régulier en défense. "Il faut que je mette l'intensité tout le temps, des fois je me relâche un peu." Cette auto-critique sera nécessaire pour franchir les étapes qui se présentent devant lui. Car à 15 ans, il y a "encore un long chemin à faire" rappelle-t-il.
(Source : Be Basket)