Jim BILBA

Au premier rang du Hall of Hame de Cholet Basket, Jim Bilba en constitue aussi l'un des éléments les plus attachants. Son ascension, très synchro avec celle du club des Mauges, renvoie directement à l'ADN du club. Première pépite du centre de formation, " Jimbo", en passant par Cholet, aura incontestablement tracé le premier sillon de ce qui est aujourd'hui une voie royale pour tout jeune basketteur.

Jeune, il l'était, autant que frêle, lorsqu'il débarqua en métropole, à l'intersaison 1985-1986, en provenance du club de Ban é Lot. Jean Cotellon, son agent, le dirige finalement vers Cholet, qui enrôle le Guadeloupéen (sans l'avoir vu évoluer...), accompagné de Jean-Pierre Ville. " Si on ne les prenait pas, son agent l'envoyait vers Orthez'', rigole aujourd'hui Guy Baruzié, en mémoire de l'épisode. Qu'importe au final, puisque Cholet ne regrettera jamais son " choix ", même si à son arrivée à Cholet, l'Antillais essuie de gros problèmes de genou. Un spécialiste, qui officie pour l'AS Saint-Etienne, le dira même presque perdu pour le sport de haut niveau...

D'entrée, Jim fait ses classes, avant de pointer le museau à la fenêtre chez les pros, en deuxième partie de saison 1986-1987, et d'apparaître pour la première fois sur une feuille de match lors d'un match à Nancy. CB joue alors son avenir au sein de la future N1A.

Cholet finalement de l'aventure de l'élite, c'est réellement lors de la saison suivante que Bilba se fait une place au soleil. Intégré pleinement à l'effectif, aux côté de Warner, Austin ou Demory, il inscrit ses premiers points lors de la réception de Nantes (et de le défaite de CB), lors de la 4e journée. En réalité, Jean Galle lui confie en priorité des missions défensives et ponctuelles. Exemple parmi d'autres avec la réception d'Antibes, en phrase retour. Match au cours duquel l'Antillais musèle parfaitement Figaro, qui avait cause mille misères aux Choletais en première mi-temps. On l'aura compris : les premiers émois de Bilba dans l'élite se façonnent à grands coups de savoir-faire défensif. D'autant que le jeune Choletais, doté d'un exceptionnel sens du placement et du contre, sévit d'autant plus chez les espoirs. Cholet y décroche son premier titre de champion de France en fin de saison. Lors du match contre Caen, qui assure définitivement le Graal à CB, il apprend sa toute première sélection en équipe de France A', alors drivée par Francis Jordane. Aux côtés des Adams, Butter et Occansey, Bilba comptera parmi la jeune garde bleue qui ira disputer le tournoi de Dortmund (Allemagne). Le début d'un long bail tricolore, doublé d'une prise de dimension exceptionnelle en fin de saison. Lors du tournoi des As, il n'est pas loin d'être le "monsieur plus" de CB. En finale, ses 10 points ne suffisent pas à renverser l'immense Limoges (défaite 88-85). Limoges que CB retrouvera en finale des playoffs, en toute fin de saison. Avec la même issue pour CB. Mais déjà, Bilba s'est fait un nom dans le Limousin.

Amené à franchir un nouveau cap, il démarre la saison 1988-1989 en qualité de 7e, voire de 8e homme, pour l'achever bien campé dans le cinq majeur choletais. Ses progrès offensifs sont éloquents (16 points contre Villeurbanne, en novembre 1988), et même la piste européenne voit décoller l'Antillais, très précieux lors de la victoire historique devant Caserte, en janvier 1989. SI CB échoue encore en finale des As, puis en demi-finale de N1A, c'est l'année de la confirmation pour Bilba, qui bonifie le titre de champion de France espoir par des récompenses personnelles : il est en effet élu MVP espoirs de N1A par Maxi Basket.

La suite renvoie directement à la grande histoire de CB, à laquelle Bilba aura évidemment fait beaucoup plus que contribuer. Le succès devant le Real Madrid, en 1988-1989, marque l'avènement du Guadeloupéen sur la scène européenne. Fort logiquement, il sera de la sélection des Bleus pour les championnats d'Europe en Croatie (1989) et en Italie (1991). Et c'est fort logiquement aussi qu'au terme d'un exceptionnel apprentissage dans les Mauges, Bilba rejoint le CSP Limoges à l'été 1992. Une saison plus tard, le CSP décroche l'Euroligue. Voilà Bilba sur le toit de l'Europe.

Mais que ce soit dans le Limousin ou sous la bannière de l'Asvel (de 1996 à 2001), le souvenir choletais restera vivace dans l'esprit de "Jimbo". En délicatesse avec son club de l'AEK Athènes (où il n'était plus payé), en 2002, il fait finalement le pari de revenir à ses premiers amours, en cours de saison. Pour lui, il s'agit d'un dernier bail en forme de passage de témoin à destination des plus jeunes. Même si le Bilba vieillissant est un Bilba bien vivant, et toujours aidant (3,7 points ; 2,9 rebonds ; 6,5 d'évaluation en 20 minutes en 2006-2007). Il annonce finalement sa retraite sportive en 2007, 20 ans après avoir fait ses premiers pas à Cholet. Attiré par le banc, il saute sur l'occasion en 2008, quand Erman Kunter décide d'en faire son assistant. Il occupera cette fonction jusqu'en 2014, date à laquelle il rejoint Limoges.