En grande difficulté offensive actuellement, Yoan Makoundou a pourtant réussi trouver le moyen d'être particulièrement utile pour Cholet vendredi lors d'un match décisif à Fos. Avec 16 rebonds et 2 contres, le jeune intérieur a montré l'exemple en terme d'engagement. Son coach Laurent Vila salue ainsi sa maturité naissante.

Après un intermède la saison dernière où l'irrégularité de son temps de jeu avait pu le frustrer, Yoan Makoundou (2,07 m, 21 ans) vit actuellement le deuxième moment compliqué de sa jeune carrière. S'il a démarré très fort (19 points et 10 rebonds lors de son premier match à Strasbourg, 30 points et 19 rebonds lors d'un enchaînement de deux matchs début décembre), l'enfant de Melun marque sérieusement le pas depuis. Hormis 17 unités contre Dijon, l'ancien intérieur de Marne-la-Vallée vit, offensivement, une véritable traversée du désert (3,2 points à 26% en dehors de la réception de la JDA). Et ce n'est pas le déplacement à Fos-sur-Mer de vendredi dernier qui l'a remis dans le bon chemin de ce point de vue-là (seulement 5 points à 2/9).

« Il a compris des choses... »

Seulement, même sans briller en attaque, Makoundou a trouvé le moyen d'être excellent en Provence (81-69), déterminant dans un match crucial pour l'avenir de son club de cœur. Avec 16 rebonds (en 20 minutes), il a explosé son record en carrière puisque le précédent était de 11 en 32 minutes. La preuve d'une vraie volonté d'aller ferrailler sous les panneaux et de s'inscrire dans une démarche collective à Parsemain. « C'est un match où je voulais vraiment faire l'effort pour l'équipe », a-t-il confirmé au micro du Courrier de l'Ouest après coup. « Je voulais être un moteur, concentrer d'abord mes efforts sur la défense, laisser le jeu se dérouler et voir ce qui arrive jusqu'à moi. » Un état d'esprit qui a également séduit son entraîneur Laurent Vila qui l'a salué en conférence de presse.

« Je pense que Yoan a fait un effort incroyable pour gérer la frustration des défaites car c'est son club, il a été formé à Cholet, il compte vraiment redonner au club. Contre Fos, il a eu un petit rendement offensif mais par contre, il s'est engagé énormément au rebond. Il nous redonne énormément de possessions, il a aussi touché beaucoup de ballons dans le jeu de relance. C'est très bien, ça montre qu'il est sur le chemin de la maturité et qu'il a compris des choses qui pouvaient permettre à l'équipe de gagner mais aussi lui permettre d'exister dans le jeu quand le ballon ne vient pas. »

Fos, un match fondateur dans la saison de Yoan Makoundou ?
(photo : Christophe Canet)

« Il n'est pas la priorité mais il doit savoir prendre autre chose dans notre jeu »

Né sur la scène professionnelle l'an dernier à coup de dunks fracassants, le meilleur jeune de BCL en titre est surtout connu du grand public pour ses actions d'éclats. Deux foulées et un dunk inouï sur Luke Fisher en mars 2021 l'avaient immédiatement propulsé dans une autre dimension : à l'ère des réseaux sociaux, Yoan "Makoundunk" était devenu une star en quelques secondes, son envol finissant même sous les yeux de la star NBA Paul George dans le vestiaire des Clippers et son nom dans la short-list du Fenerbahçe Istanbul. Mais les incroyables qualités athlétiques démontrées par l'international junior ne suffisent généralement pas pour pouvoir prétendre devenir un vrai joueur impactant à ce niveau. Ainsi, dans la foulée de son dunk contre Orléans, Erman Kunter tempérait l'enthousiasme ambiant dans Ouest France : « Avec sa détente, combien de contre a fait Yoan ? » 0 ce soir-là. Un axe majeur de sa marge de progression, rendue vertigineuse par ses débuts tardifs (à 15 ans) : incroyablement mobile et vertical, Yoan Makoundou manque toujours d'un tir consistant et d'un arsenal offensif menaçant par exemple. Et cette saison, qu'importe si le spectacle n'est pas toujours au rendez-vous. Toujours dans cette idée d'en faire un intérieur efficace et non pas une simple machine à highlights, Laurent Vila l'attend énormément dans le travail de l'ombre. Tout ce qu'il a montré à Parsemain en somme...

« Ce n'est pas évident de mettre Yoan en priorité dans notre jeu. On a d'abord besoin qu'il défende bien, qu'il prenne des rebonds et qu'il court sur le jeu rapide, là où il est très bon. Il faut être patient, il faut le rechercher et ce n'est quand même pas la priorité dans notre système. En effet, il doit savoir prendre autre chose dans le jeu, faire des petites choses utiles à l'équipe et qu'on ne le voit pas forcément : la défense, la dissuasion sur certaines situations. Et comme je lui dis toujours, il a une qualité de vitesse, il doit être le premier à apporter du danger sous le cercle en contre-attaque. Parfois, cela veut dire courir pour rien mais aussi parfois faire un gros dunk quand il est devant et que la balle arrive... Il faut qu'il trouve à manger dans ce jeu-là. »

Et vous savez quoi ? Dix mois après avoir été tancé par Erman Kunter pour son absence de dissuasion contre Orléans, Yoan Makoundou a écœuré l'ancien MVP Zachery Peacock vendredi en le contrant à deux reprises, dont l'un exceptionnel sur une tentative de dunk. Des rebonds et de la défense : le Yoan Makoundou nouveau est-il arrivé ? Et quand il se remettra à trouver le chemin du cercle...

« Il n'est pas la priorité mais il doit savoir prendre autre chose dans notre jeu »

Né sur la scène professionnelle l'an dernier à coup de dunks fracassants, le meilleur jeune de BCL en titre est surtout connu du grand public pour ses actions d'éclats. Deux foulées et un dunk inouï sur Luke Fisher en mars 2021 l'avaient immédiatement propulsé dans une autre dimension : à l'ère des réseaux sociaux, Yoan "Makoundunk" était devenu une star en quelques secondes, son envol finissant même sous les yeux de la star NBA Paul George dans le vestiaire des Clippers et son nom dans la short-list du Fenerbahçe Istanbul. Mais les incroyables qualités athlétiques démontrées par l'international junior ne suffisent généralement pas pour pouvoir prétendre devenir un vrai joueur impactant à ce niveau. Ainsi, dans la foulée de son dunk contre Orléans, Erman Kunter tempérait l'enthousiasme ambiant dans Ouest France : « Avec sa détente, combien de contre a fait Yoan ? » 0 ce soir-là. Un axe majeur de sa marge de progression, rendue vertigineuse par ses débuts tardifs (à 15 ans) : incroyablement mobile et vertical, Yoan Makoundou manque toujours d'un tir consistant et d'un arsenal offensif menaçant par exemple. Et cette saison, qu'importe si le spectacle n'est pas toujours au rendez-vous. Toujours dans cette idée d'en faire un intérieur efficace et non pas une simple machine à highlights, Laurent Vila l'attend énormément dans le travail de l'ombre. Tout ce qu'il a montré à Parsemain en somme...

« Ce n'est pas évident de mettre Yoan en priorité dans notre jeu. On a d'abord besoin qu'il défende bien, qu'il prenne des rebonds et qu'il court sur le jeu rapide, là où il est très bon. Il faut être patient, il faut le rechercher et ce n'est quand même pas la priorité dans notre système. En effet, il doit savoir prendre autre chose dans le jeu, faire des petites choses utiles à l'équipe et qu'on ne le voit pas forcément : la défense, la dissuasion sur certaines situations. Et comme je lui dis toujours, il a une qualité de vitesse, il doit être le premier à apporter du danger sous le cercle en contre-attaque. Parfois, cela veut dire courir pour rien mais aussi parfois faire un gros dunk quand il est devant et que la balle arrive... Il faut qu'il trouve à manger dans ce jeu-là. »

Et vous savez quoi ? Dix mois après avoir été tancé par Erman Kunter pour son absence de dissuasion contre Orléans, Yoan Makoundou a écœuré l'ancien MVP Zachery Peacock vendredi en le contrant à deux reprises, dont l'un exceptionnel sur une tentative de dunk. Des rebonds et de la défense : le Yoan Makoundou nouveau est-il arrivé ? Et quand il se remettra à trouver le chemin du cercle...

Source : BeBasket