Cyril AKPOMEDAH

Né d'un père nigérian et d'une mère polonaise, Cyril Akpomedah passe la majeure partie de son enfance à Epinay-sur-Seine, où il teste d'abord l'athlétisme, et notamment le triple saut, qui lui sera d'un grand secours au moment de martyriser les arceaux de la Pro A ! Il paraphe finalement une licence de basket à l'âge de 15 ans, après avoir été tenté par des cassettes vidéos de Mickael Jordan. Il est vrai que la famille baignera dans le basket : ses sœurs Okerielle et Efevode ont évolué à Bourges, et son demi-frère Aly Samabaly fut coéquipier de LeBron James au lycée !

Ce n'est finalement qu'un an après ses débuts dans le basket qu'il pose ses valises à Cholet. Il a alors tout à apprendre, sur tous les plans. Sportivement, avant sa venue à CB, il a d'abord su "péter un dunk, avant de savoir marquer un lancer-franc", comme il l'expliquera lors de la suite sa carrière. Et pour cause : son passé d'athlète lui confère une détente et un sens du contre hors du commun, qui seront ses principaux atouts chez les pros. Humainement, il découvre aussi la vie de groupe, et vit l'éloignement avec la région parisienne avec certaines difficultés. Il songe même parfois à abandonner, mais les résultats lors de sa première saison (doublé championnat-Coupe de France cadets) sont tels qu'il tisse des liens très forts avec les représentants d'une génération restée à la postérité (Cédric Ferchaud, Claude Marquis, Olivier Bardet, Stephen Brun, Jean-Paul Atticot, Régis Boissié, Stéphane Dondon). Champion de France espoirs en 1996-1997, il goûte à sa première apparition chez les pros dès la saison suivante, lors d'une victoire face à Chalon. S'il satisfait Eric Girard en 1998-1999, en jouant un rôle de rotation de bout de banc (1,6 point à 42,9 % ; 1,2 rebond en 6 minutes ; 11 rencontres disputées), il sait également que la génération si bien pourvue peut être un frein pour percer dans les Mauges. Direction Châlons-en-Champagne (Pro A), donc !

Hélas pour lui, le premier choix important de sa carrière va aboutir sur une relégation du club champenois, fin 1999-2000, aux côtés du regretté Benoît Georget, autre ancien Choletais. Un mal pour un bien pour Akpomedah, que cette première saison noire ? Assurément, puisque c'est bien dans l'antichambre de l'élite française que le Francilien va s'aguerrir. Dès sa première saison en Pro B, il s'affirme comme un poste 4 shooteur, par ailleurs très habile au rebond (13,2 points ; 7,2 rebonds). Au terme de la saison 2002-2003, la plus réussie de sa carrière en Pro B (16,1 points ; 7,3 rebonds), Cyril Akpomedah le sait : il est fin prêt à sévir en Pro A. Et c'est le tout nouveau coach de son club formateur, Erman Kunter, qui va lui offrir cette opportunité.

L'occasion est belle pour l'ex et néo-Choletais d'étaler ses qualités athlétiques. Et pour cause : CB est engagé en Coupe Uleb, et le franco-nigerio-polonais s'y sent à l'aise (7,8 points ; 4,5 rebonds), comme l'attestent ces deux pointes à 16 points face à Ionikos et Zadar. Malgré l'activité de son ailier fort, la route de CB s'arrêtera en 8e de finale, face aux Grecs du Paok Salonique. En Pro A, la jeune garde formée à CB quelques années plus tôt, et réunie pour l'occasion (Cédric Ferchaud, Claude Marquis), se hisse jusqu'en 1/4 de finale des playoffs, défaite par Gravelines. Mais Akpomedah a réussi son pari : convaincre en Pro A (8,9 points ; 4,8 rebonds ; 1,2 passes ; 11,5 d'évaluation en 22 minutes), y intégrer un cinq majeur, tout en faisant valoir ses atouts incomparables que sont le rebond et son shoot (13 rebonds contre Limoges ; 20 points à 4/5 à trois points contre Bourg).

Bref, l'explosion du joueur n'est plus très loin. Elle arrive dès la 2e saison de Cyril Akpomedah dans les Mauges. Là encore, il met à profit la Coupe Uleb pour attirer l'attention à l'échelle européenne (14,7 points ; 6,5 rebonds ; 2,1 passes), sans pour autant que CB puisse s'extirper de la phase de poule. En Pro A, c'est l'extase : le Francilien, auteur de 6 double-double sur la saison, enquille les performances de haute volée (21 points et 5 rebonds contre Reims ; 19 points et 10 rebonds contre Clermont ; 20 points et 11 rebonds contre Roanne). Voilà qui aurait mérité une distinction collective au terme de la saison. Hélas, CB échoue en quarts de finale des playoffs, face au Havre, puis en finale de Coupe de France à Bercy, face à Gravelines (18 points et 4 rebonds)... Le futur club de Cyril Akpomedah !

Fort heureusement, l'effort individuel ne sera pas vain. Après avoir été convié au all-star game 2004 (6 points et 4 rebonds en 28 minutes), il est retenu pour le stage de l'équipe de France à l'Alpe d'Huez, préparatif pour l'Euro 2005, et reçoit en parallèle de francs appels du pied de la sélection nigériane. Il optera finalement pour les Bleus... sans être du déplacement de l'équipe de France lors de l'Euro.

Si CB aura permis de lancer définitivement la carrière de Cyril Akpomedah, c'est à l'étranger que celle-ci se poursuivra dans l'immédiat. A Charleroi (Belgique), il aura en effet les honneurs de servir sous les ordres d'un ancien Choletais, en la personne de Savo Vucevic... qui sera coupé quelques mois après.

Après une carrière faite d'expériences en Bosnie, mais surtout à Paris, Gravelines (il sera capitaine du BCM) ou encore Monaco, qu'il emmènera jusqu'en Pro A, Cyril Akpomedah compte assurément parmi le Hall of Hame de la Pro A, pour y demeurer encore le meilleur contreur de l'histoire de la LNB, avec 450 contres en carrière. Une carrière au cours de laquelle il se sera toujours efforcé de songer à sa reconversion. Passionné par l'informatique notamment, il fondera le site beownsports, qui met sur pied des camps de basket. Egalement à la tête d'une fondation en Afrique, et passionné par les voyages, il se tourne finalement... vers l'immobilier !