Champion de France Cadets
Quarante ans et une nouvelle jeunesse
Ils se nomment Abdoulaye N'Doye , Youri Morose , Warren Woghiren ou Corentin Lopez . Autant d'anonymes d'hier, qui le sont désormais beaucoup moins aujourd'hui. Encore moins que demain ? Il faudra encore patienter, couver ces fruits sucrés, peut-être symboles d'une énième jeunesse dorée issue du verger choletais. Cela dit, les U18 ont d'ores et déjà marqué l'histoire de CB. Peut-être plus encore que leurs prédécesseurs au même âge.
On a coutume de dire que la pire pression du sportif est de rester maître chez soi. Être sacré champion de France à la maison ? Ça n'est jamais une mince affaire. Les minots choletais, eux, l'ont fait. Pas n'importe où, encore moins n'importe quand. On n'est encore que fin mai, mais la Meilleraie s'adonne à la vénération de ses gloires passées, 40 ans du club obligent. Le gâteau était déjà somptueux. La cerise, elle, est venue d'une bande de « gosses » qui, renseignée sur le passé, allait envoyer un message fort pour l'avenir. Cholet, champion !
Un couac, puis le déclic
Et pourtant… Comme souvent, l'épopée magnifique allait prendre racine dans une terre meuble. A Nantes, au lancement de la saison, Cholet va balbutier. Corentin Lopez blessé, CB est amputé d'un atout extérieur généralement salvateur au scoring, et accessoirement de son capitaine. Ceci expliquera sûrement cela. En l'occurrence, cette pâle copie offensive en Loire-Atlantique (57-41). Mais pour mettre des mots sur des maux, il n'y avait sans doute pas mieux.
L'effet est immédiat : vexé, et désormais lancé, CB va enchaîner (6 succès de rang) à défaut d'écraser Boulazac ou encore Poitiers. Si l'on excepte l'épisode Coupe de France, aux airs de massacre et de mascarade (victoire 146-28 devant Orléans), CB brille d'abord par sa capacité à maintenir son adversaire sous l'éteignoir, plutôt qu'à flamber offensivement. Meilleure défense de la première phase, achevée comme il se doit (CB termine en tête, avec 8 succès et 2 défaites), CB, renforcé en outre par l'arrivée du Congolais Rigo Edzata , peut légitimement candidater.
Morose heureux
C'est donc dans une Meilleraie toute aux festivités des 40 ans du club que va prendre place l'épilogue de la saison, radieux. Un dénouement d'autant plus beau que le récit fut épique, Cholet manquant de se faire cueillir en demi-finale, devant Strasbourg, quand bien même il avait fait la course en tête. A une minute du terme, tout allait bien (58-49). Une poignée de secondes plus tard, beaucoup moins (victoire finale 58-56). Conséquence logique d'une certaine fébrilité sur la ligne des lancers (4/20). Qu'importe le flacon, puisque Cholet avait déjà l'ivresse !
L'ivresse d'une finale à domicile, dans son antre. Une finale où, cette fois, le suspens ne fera pas de vieux os (49-20, 25'), où Woghiren épata, où Morose excella (17 points)...puis pleura (victoire 73-56). C'étaient des larmes de joie, sincères et tenaces. « Cette saison, on a senti l'osmose entre les garçons », résuma le Président Patrick Chiron dans les coulisses festives d'une Meilleraie aux anges, trop heureuse de faire le lien entre hier et demain. « Certaines saisons, on avait sans doute plus d'individualités, mais ça ne prenait pas collectivement. Cette année, ça a pris », confia Sylvain Delorme , un coach pour qui la boucle était désormais bouclée (il fut Champion de France Cadets en 1993-94). L'occasion de constater que le savoir-faire choletais en matière de formation n'est aucunement périmé. Certains en aurait-il douté ? Les voilà désormais convaincus. Cela fait pourtant 40 ans que ça dure.