Pas de nouveau cas de Covid, le match à Orléans maintenu
Les supporters de Cholet ont le cœur qui bat fort. Le jeu est de retour ce samedi à Orléans (20 h) et leur équipe aborde cette nouvelle saison avec un statut européen. CB va découvrir la Ligue des Champions (BCL) avec une équipe renouvelée de moitié. Le contexte sanitaire est inédit lui aussi. C'est autant de zone d'ombre pour l'équipe d'Erman Kunter qui a réussi à redorer le blason du club ces derniers mois.
Cholet Basket et l'Europe, c'est un peu les retrouvailles de vieux amants, fâchés depuis sept longues années mais pas mécontents d'enfin se retrouver. La première aventure date de 1989. Bien plus qu'un coup d'essai, un vrai coup de foudre. Tous les habitués de la Meilleraie, même les plus jeunes, ont déjà entendu parler de la victoire contre le Real Madrid : 7 000 supporters en furie dans le « hangar » ; le mythique Drazen Petrovic qui enquille 31 points ce soir-là ; le plus local mais non moins légendaire Graylin Warner qui lui répond avec 47 points et 11 rebonds ; une bagarre générale en milieu de match… Folle soirée.
Depuis, CB a mené quelques campagnes mémorables. Deux demi-finales de Coupe des Coupes en 1991 et 1994. Une demi-finale de Coupe Korac en 1998. Une finale d'EuroChallenge en 2009. Des victoires XXL contre le Panathinaïkos en 2000 et le Fenerbahçe en 2010. Des combats épiques mais d'une autre époque, révolue depuis 2013. Sept ans de malheur, sans la petite douceur de milieu de semaine. Le rendez-vous qui change tout…
Dès son arrivée au chevet d'une équipe pourtant bien malade en décembre 2018, Erman Kunter en parle avec des étoiles dans les yeux. Il veut ramener CB sur la scène européenne. Impensable à l'époque mais le Malin qui bosse fort relève le défi. La saison dernière, la Meilleraie est redevenue cette salle où il ne fait pas bon voyager et Cholet Basket est redevenu Cholet Basket.
Pour l'entraîneur franco-turc, deux rencontres par semaine, c'est une bénédiction. Les joueurs préfèrent les matches aux entraînements. Ils sont en rythme et chacun peut gratter du temps de jeu. « C'est très bien, oui, on a besoin de jouer, d'enchaîner », acquiesce Erman Kunter, qui n'a maintenant qu'une idée en tête : « Rester en Coupe d'Europe l'année prochaine. »
C'est tout l'intérêt de cette nouvelle saison qui débute. Et c'est déjà de cette quête-là dont il sera question ce soir à Orléans. CB a renoué avec son glorieux passé mais il faut entretenir la flamme, éviter le feu de paille. Sur le papier, avec les départs d'Horton à Gravelines et de Ndoye à Monaco, le cinq majeur semble moins compétitif que la saison dernière, alors que le banc est sans doute un peu plus musclé. « On a un joueur référencé de moins, mais Karlton (Dimanche) et Nianta (Diarra) progressent. Ça peut équilibrer les choses. » Tout dépendra sans doute du rendement des nouveaux américains, Davenport et Parks dans la raquette notamment.
Le président veut y croire : « On a reconduit le coach, on a reconduit des joueurs comme Michael Stockton. L'encadrement et le groupe se connaissent. L'objectif est d'être dans la bonne moitié de tableau, en espérant rejouer les playoffs et rester européen. Mais le problème, c'est que c'est aussi l'objectif de toutes les autres équipes », sourit Jérôme Mérignac.
Même s'il souligne les efforts consentis par les partenaires institutionnels et privés durant la crise pour soutenir CB – « un vrai signal positif » -, le patron choletais sait que son équipe se présente sur la ligne de départ avec la 12e masse salariale de Jeep Élite. Il craint aussi le contexte sanitaire ; pour ses joueurs et la tenue des matches, mais pour les supporters également. « Le public, c'est notre sixième homme à la Meilleraie ! Si la jauge dans les salles est réduite… » Une zone d'ombre supplémentaire. Une de plus à l'heure où les lumières se rallument sur la Jeep Élite.
Julien HIPPOCRATE.
Source : Ouest France - Vendredi 25 septembre 2020