« Je n'ai qu'une parole », le livre poignant d'Éric Girard, le coach du Portel atteint d'un cancer
Jeudi, aux éditions de la Martinière, sort le livre écrit par Pierre Ballester, journaliste d’investigation. Il raconte le combat hyper poignant d’Éric Girard pour vaincre le cancer et continuer à faire son job de coach. Ça déchire...
Il est peut-être, et sûrement même, un cas unique dans la galaxie du haut niveau. Un coach qui s’exprime grâce à une prothèse phonatoire.
Un coach auquel un ORL de Limoges annonce qu’il souffre du cancer du fumeur, lui qui... n’a jamais fumé. Un coach qui se soigne par radiothérapie, guérit. Et retrouve un banc à l’ESSM Le Portel, avec des moyens et un environnement à des années lumière de ce qu’il a connu auparavant.
À l’heure où tout semble repartir sur de bons rails, le « crabe » rattrape le mentor stelliste. Une récidive bien plus dévastatrice : il faut enlever le larynx ou quitter ce bas monde sous quatre-cinq mois (...). Mais enlever le larynx, c’est faucher un coach en plein renouveau. Un coach, mais pas coach Éric.
« C’est là que le talent de Pierre Ballester opère »
Qui parle sans cesse avec sa petite voix intérieure, sa pipelette qui change sans cesse les temps définis pour se remettre sur pied. Pour essayer de reparler. Car il est là le combat obsessionnel du coach : reparler. D’une façon ou d’une autre. C’est là que le talent de Pierre Ballester opère. Met en exergue l’énorme volonté de coach Éric après l’opération chez Oscar (le centre Oscar-Lambret à Lille).
Les nuits de souffrance, le monde qui se dérobe. Le 36e dessous. Puis la lueur au bout de la nuit : se doter de la fameuse prothèse, bosser comme un fou avec Sandra, son amie et Éric Leclerc, le formidable orthophoniste boulonnais, pour laisser échapper quelques syllabes, quelques mots.
Et puis une phrase. Des phrases. Se remettre au boulot. Trouver un sytème blue toothpour diriger les entraînements. Revivre presque normalement. Sans se cacher comme le font beaucoup de laryngectomisés.
Les pages se dévorent. Vitesse V. C’est puissant. Très dur. Et tendre à la fois. C’est surtout une formidable leçon de courage. Qui fait méditer sur nos bobos supposés insurmontables.
Plus d'infos :
« Je n’ai qu’une parole ». Éric Girard avec Pierre Ballester. Aux éditions de la Martinière. Sortie le 12 mai. 19 €.
(Source : Nord éclair)