ITW Antoine Rigaudeau (Paris-Levallois) : "Je trouve Tony Parker fatigué"
Invité de Basket Time lundi, Antoine Rigaudeau a commenté le parcours des Bleus, qui disputeront ce mardi leur Quart de Finale de l’Euro contre la Lettonie (21h). S’il trouve le leader tricolore Tony Parker un peu en deçà physiquement, l’ancien international juge son influence intacte et le voit monter en régime à l’approche des grands matches.
Antoine, quelle impression vous laisse l’Équipe de France depuis le début de l’Euro ?
Elle a fait ce qu’elle avait à faire en gagnant tous ses matches du premier tour. Elle s’est qualifiée pour un huitième de finale à haut risque contre la Turquie (victoire 76-53, ndlr). Mais elle a contrôlé le match en étant très performante sur le plan défensif. Quand elle est efficace dans ce secteur, elle devient très difficile à battre. Elle a une capacité à asphyxier ses adversaires et, à partir de là, elle peut jouer beaucoup plus sereinement. Ce groupe France travaille avec le même staff depuis plusieurs années. Dans le sport de haut niveau, si on veut avoir de gros résultats, c’est une très bonne chose de travailler dans la continuité. Ça permet d’emmagasiner de la confiance entre les joueurs et le staff technique.
Comment voyez-vous ce quart face à la Lettonie ?
À priori, il y a une marge face à cette équipe. Mais il faut le jouer, ce quart de finale. Si l’équipe de France montre très rapidement à son adversaire que ce sera très difficile pour lui, elle aura la possibilité d’aller en demi-finale.
Les Bleus vont encore jouer devant 27 000 personnes à Lille. Est-ce un plus ?
C’est évident que sentir 27 000 personnes derrière vous, c’est une motivation en plus. Il y a une vraie énergie positive qui se dégage de ce public. Quand on rentre sur le terrain et qu’on sent cette atmosphère, ça m’est arrivé d’avoir des frissons. Ça permet de se transcender. On est prêt à tout.
Etes-vous inquiet des dernières performances de Tony Parker ?
Je trouve Tony fatigué. Mais il fait son travail, avec les moyens qu’il a sur le plan physique. Il a la capacité de récupérer avec l’excitation des matches importants qui vont se présenter. Et au niveau de son attitude et son discours, il reste très positif pour le groupe. C’est quelque chose qui est rarement mis en avant et qu’on ne voit pas parce qu’on n’est pas avec eux mais c’est très important. Il donne de la confiance aux autres par son attitude. Je crois qu’il a passé un cap par rapport à son rôle de leader statistique. Avec Boris Diaw et Florent Piétrus, il a tenu cet esprit, cette philosophie de jeu et cette envie de montrer des choses positives pour aller de l’avant et obtenir ces résultats. Aujourd’hui, Tony n’est pas obligé d’être performant sur tous les matches mais il a toujours un impact positif.
Comment jugez-vous la montée en puissance de Nando de Colo ?
Nando a pris une nouvelle dimension du fait d’être revenu en Europe et d’avoir du temps de jeu conséquent au CSKA Moscou, dans la plus grosse compétition européenne qu’est l’Euroligue. Ça lui donne de la confiance. Il a toutes les qualités pour être un grand joueur européen. C’est un attaquant très fort mentalement et techniquement, et c’est pour ça qu’il fait de telles performances aujourd’hui.
Personnellement, vous êtes devenu entraîneur du Paris-Levallois cet été. Pourquoi ce choix ?
J’ai arrêté ma carrière il y a dix ans et j’étais intéressé par les jeunes et la formation, pas du tout par le coaching de haut niveau. J’ai eu un rôle de dirigeant au Paris-Levallois (entre 2006 et 2008, ndlr) et ça ne s’est pas très bien passé. Je me suis un peu éloigné des choses du basket, en le suivant de loin. J’ai visité différents pays, vu différents sports. Je me suis enrichi, j’ai vu d’autres choses, rencontré d’autres personnes. Avec du recul, c’était nécessaire. Ça fait désormais deux ou trois ans que je suis très motivé pour revenir dans le basket. Je commence une super aventure et je suis très heureux au quotidien d’aller sur le terrain avec les joueurs.
Imaginons que l’Équipe de France aille aux JO de Rio et que Vincent Collet arrête dans la foulée. Que se passe-t-il si la Fédération vous appelle ?
Ce n’est pas d’actualité. Je ne sais du tout. Pendant quelques années, j’ai eu une envie de mettre quelque chose pour changer ce qui était fait dans le passé en Équipe de France. Mais aujourd’hui, je suis 100% Paris-Levallois et je n’ai pas de réflexion à long terme par rapport à l’Équipe de France. J’ai une réflexion à court, moyen, voire long terme avec le Paris-Levallois.
(Source : RMC Sport)