ITW Mickaël Gelabale : « Nous sommes nos principaux adversaires »
Quel bilan tirez-vous de la préparation de l'Équipe de France ?
Il est plutôt bon. On a fait pas mal de matches pour bien se remettre en jambe. Malgré nos deux défaites à l'extérieur face à la Finlande et la Serbie, on a su hausser notre niveau de jeu au fil des rencontres. Après, ce groupe se connaît très bien, il nous suffit de deux-trois entraînements pour retrouver nos automatismes.
Vous êtes dans la lignée des préparations de vos dernières campagnes…
On a encore plus de contre-attaques que les autres années. On court davantage. L'équipe bénéficie aussi beaucoup de la présence de Rudy Gobert. Il a énormément progressé cette saison. Il est impressionnant. Il trouve toujours le moyen de contrer ses adversaires. Quand il est dans la raquette, les équipes ont souvent tendance à ressortir le ballon.
Est-il pour vous le pivot dominant qui a longtemps manqué à l'Équipe de France ?
Je le pense. C'est une vraie valeur ajoutée pour nous.
Comment avez-vous vécu le forfait d'Alexis Ajinça ?
On est dégoûté par sa blessure. On pensait que ce n'était pas grave et qu'il allait rester. Mais c'est la décision de sa franchise (Nouvelle-Orléans). On a reçu un coup de massue sur la tête. Après Mam (Jaiteh) est vraiment enthousiaste, vaillant et travailleur.
Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir affronté des adversaires d'un niveau un peu plus élevé pendant votre préparation ?
En tant que sportif, on aime disputer des matches durs. On aurait aimé avoir un peu plus de contestation, de jouer des adversaires un peu plus forts. Mais ces matches nous ont permis de bien travailler. Même face aux "petites équipes", on a su faire preuve de sérieux.
Depuis son sacre européen en 2013, l'Équipe de France possède un nouveau statut. Comment le vivez-vous ?
Très bien ! Ça faisait longtemps qu'on se battait pour l'avoir. Du coup, on entend bien le conserver. On veut vraiment un deuxième titre consécutif de Champion d'Europe.
Votre victoire face à l'Espagne en Demi-Finale de l'Euro 2013 en Slovénie a-t-elle été un déclic ?
Ce succès a été un véritable tournant parce que jusque-là, nous n'arrivions pas à battre les Espagnols. Ce match a été un tournant (il insiste). On l'a vu lors de la Coupe du Monde. On les a dominés chez eux en Quarts de Finale. On devra s'en rappeler durant cet Euro.
À quel niveau pensez-vous avoir le plus progressé ?
On a plus d'expérience. On sait mieux gérer les matches difficiles. L'un de nos principaux atouts est aussi d'évoluer ensemble depuis très longtemps. On a nos leaders, nos guerriers… Chacun connaît parfaitement son rôle. C'est la grande force de ce groupe.
Quel sera votre principal adversaire ?
Pour moi, c'est nous-mêmes. On devra mettre la manière et être agressif à tous les matches pour parvenir à nos fins. Mais, à partir des Huitièmes de Finale, on devra également se méfier de tout le monde. La Serbie, l'Espagne, l'Italie ou encore la Grèce ne seront pas des adversaires faciles.
Vous avez hérité d'un tirage relativement simple lors du premier tour. Pensez-vous déjà à un probable Huitième de Finale qui s'annonce compliqué ?
On en parle entre nous. On sait que le huitième de finale sera dangereux. Tout le monde nous voit déjà en quarts de finale, mais il faudra d'abord franchir cet obstacle. On sait aussi que cette compétition n'est jamais facile pour le pays organisateur. C'est également très difficile de conserver son titre. Les statistiques le prouvent. Mais nous, on veut montrer que nous sommes capables de remporter un deuxième Euro de suite. Et ce serait encore plus beau de le faire chez nous.
Vous avez terminé troisième de la dernière Coupe du Monde en Espagne sans Tony Parker. Comment avez-vous vécu son retour ?
Ça fait des années que l'on joue avec lui. C'est quand il n'est pas là que c'est plus difficile parce qu'on est obligé de redistribuer les cartes. Avec lui, on est plus confiant. On se sent invulnérable. Il est toujours à 200 % et il montre l'exemple en défense. Sa simple présence nous permet d'augmenter notre niveau défensif.
Sur le plan individuel, vous avez connu une saison en dents-de-scie. Même si vous êtes un cadre de l'Équipe de France depuis des années, avez-vous parfois douté de votre présence à cet Euro ?
Pas vraiment parce que je pense faire partie des cadres de cette équipe. Cette année, je ne serai pas dans le "5 Majeur" mais j'aurai toujours le même rôle. Nando De Colo a pris ma place mais je n'ai aucun souci avec ça. On est une équipe. Chacun doit mettre son ego et ses ambitions personnelles de côté pendant ce genre de compétition. Ne pas être dans le "5" ne change absolument rien pour moi.
(Source : Le Populaire)