ITW Rudy Gobert : "Les équipes s'adaptent et parlent de moi"
Cela s'appelle une progression fulgurante, tout simplement. Avoir l'ambition de jouer en NBA quand on est jeune et performant en Championnat de France Pro A, c'est une chose. Concrétiser son rêve d'évoluer dans la Ligue américaine en est une autre. Rudy GOBERT, 22 ans, a travaillé dur pour réaliser ce rêve d'enfant.
Rudy Gobert, il y a deux ans à peine, vous portiez le maillot de Cholet en Pro A. Depuis, le temps est passé très vite et aujourd’hui, vous êtes titulaire au poste de pivot à Utah en NBA… Vous attendiez-vous à une progression aussi fulgurante ?
« Jouer en NBA était un rêve et je faisais tout pour me donner les moyens d’y évoluer un jour. J’ai continué à beaucoup travailler, et cela s’est concrétisé petit à petit, mais très vite à la fois. »
Votre première saison avait été assez compliquée puisque vous bénéficiez d'un temps de jeu limité. Comment l’avez-vous vécu justement ?
« C’était assez frustrant, parceque je sentais que je pouvais aider l’équipe et que j’étais meilleur qu’un joueur qui ne rentrait jamais en jeu. Mais malgré cela, je laissais la frustration de côté en travaillant encore plus, aux entraînements et à la musculation. Du coup, j’apprenais quand même le fonctionnement de la Ligue donc finalement j’ai beaucoup appris de cette première saison. »
Du coup, vous étiez revanchard cette année et vous souhaitiez montrer un autre visage. Le départ d’Enes Kanter, en février dernier, vous a clairement libéré…
« Oui mais pas seulement. Je pense que tôt ou tard, j’aurais été titulaire, cela s’est fait petit à petit dans la saison et même avant qu’il parte, je commençais à finir les matchs et à jouer davantage, 25 à 30 minutes. Donc cela s’est fait au fil de la saison. »
Depuis le début de l’année 2015, Utah est statistiquement la meilleure défense de la Ligue. Vous avez clairement contribué à cette performance et les observateurs n’ont pas manqué de le faire remarquer…
« Cela fait plaisir évidemment. Que ce soit moi-même ou l’équipe, nous avons travaillé dur et c’est un joli accomplissement pour nous bien que nous n’ayons pas réussi à nous qualifier pour les play-offs. C’est également très encourageant pour la saison prochaine car nous allons tout faire pour obtenir cette fois-ci la qualification. Par ailleurs, je pense que cette année reste un succès car nous étions en transition, et il y avait du renouveau puisque nous sommes l’équipe la plus jeune de NBA. Donc il fallait vraiment qu’on progresse et qu’on puisse créer notre identité, et c’est ce qu’on a fait, surtout en fin de saison. Je pense finalement que nous avons su nous faire respecter et la saison prochaine, certaines équipes vont nous craindre davantage. »
En ce qui vous concerne, avez-vous l’impression que les regards de vos adversaires, notamment chez les pivots, ont évolué au fil de la saison ?
« Oui bien sûr. Maintenant, les équipes s’adaptent et parlent de moi dans leurs plans de jeu pour me mettre en difficulté et me stopper le mieux possible. Maintenant, je dois continuer mes efforts et rester performant. »
Un mot sur l’Equipe de France, et l’Euro qui se déroulera en septembre prochain en France. Avec l’absence de Joakim Noah, vous hériterez sans aucun doute d’un rôle de leader défensif, notamment dans le secteur intérieur. Comment l’appréhendez-vous ?
« Je ne me mets pas de pression. En fait, pour moi, c’est une véritable motivation car je veux vraiment jouer pour gagner. Je ne souhaite pas seulement montrer ce que je vaux, je ne suis pas concentré exclusivement là-dessus car le plus important reste l’équipe et remporter les matchs. »
Enfin, s’il y avait un pivot modèle dont vous vous êtes inspiré, lequel citeriez-vous ?
« Il y en a beaucoup en fait et je ne veux pas, je ne peux pas en ressortir un seul du lot (sourires)… Donc je citerai Hakeem Olajuwon, Tim Duncan, Dikembe Mutombo, Pau Gasol et Joakim (Noah). Il y a beaucoup de joueurs qui m’ont inspiré et qui m’inspirent encore. »
Source: France TV Sport