Brillant avec le CSKA Moscou, avec qui il aligne les victoires et les performances personnelles de choix, Nando De Colo est en train de réaliser une saison faste. Précisément ce qu'il espérait en quittant la NBA.

Son intégration au CSKA Moscou

En signant en juillet dernier un contrat de deux ans (avec une option sur une troisième année) avec le CSKA Moscou, Nando De Colo voulait retrouver du temps de jeu. Celui qui lui faisait défaut depuis deux saisons, passées principalement à San Antonio puis à Toronto. L'international tricolore a d'abord dû patienter, la faute à une fracture à la main gauche survenue lors de la préparation pour le Mondial avec l'équipe de France. Une blessure qui ne l'a pas empêché de rapidement trouver ses marques sous les ordres de Dimitris Itoudis: « M'intégrer dans l'équipe du CSKA n'a pas été spécialement difficile, confiait-il mercredi. Ça a surtout été long pour se remettre en route parce que la blessure a traîné. Au bout des six semaines prévues, j'ai passé des radios qui ont repoussé la reprise par deux fois. Finalement, il a fallu attendre un mois de plus (le 31 octobre). Ça a pris du temps. Je voulais jouer bien sûr, mais je n'ai pas eu peur pour ma place dans l'équipe. »

Il faut dire qu'évoluer aux côtés de joueurs comme Milos Teodosic, Sonny Weems ou encore Aaron Jackson, n'a pu que faciliter le processus d'intégration dans le club russe. « On ne se connaissait pas personnellement mais chacun connaissait le parcours de l'autre », confirme l'ex-Choletais. Et d'ajouter à propos de son coach Dimitris Itoudis: « Il a tout à prouver, comme nous, dans le basket. C'est quelque chose qui me plaît beaucoup. La première fois qu'il m'a appelé avant que le CSKA me recrute, il m'a expliqué que j'étais sa première option pour un joueur de mon profil. Son jeu est disposé de manière à évoluer avec trois arrières-meneurs qui peuvent chacun monter le ballon et annoncer les systèmes. Il nous fait confiance. »

Sa saison

Si Nando De Colo peinait à s'imposer sur les parquets américains (moins de 4 points par match), il est désormais l'atout principal de son club et ce malgré un temps de jeu pas forcément très élevé (23 minutes par match). « On a eu plusieurs réunions entre nous pour bien expliquer les objectifs du coach, explique le joueur passé par Lievin. On sait très bien que le temps de jeu sera rarement supérieur à 30 minutes. C'est ça aussi qui fait notre force: notre banc est complet. Personnellement, j'alterne sur deux positions que j'aime bien, que ce soit à l'arrière ou plus dans un rôle de meneur avec le ballon directement dans mes mains. » Deux rôles qui lui permettent d'afficher des statistiques à la hauteur de ses ambitions (12,3 pts en VTB League, 15,5 pts en Euroleague).

Ses quatre derniers matches sont un modèle du genre. Elu MVP de la troisième journée du Top 16 de l'Euroligue pour sa prestation face à l'Anadolu Istanbul, il a enchaîné avec un match complet contre Loimaa (Finlande) pour ensuite signer deux sorties à 28 points. Face à Malaga, en compétition européenne, ses 100% de réussite au tir (11/11 dont 4/4 à trois points) ne sont pas passés inaperçus. « C'est vrai que c'est rare de voir des matches comme ça mais quand ils arrivent, autant les prendre, résume-t-il. Je me suis mis en confiance sur des systèmes qui me sont consacrés. En ce moment, je suis en forme. » Un constat qui n'est pas étranger à la série de 29 succès consécutifs, toutes compétitions confondues, du CSKA.

Ses ambitions

À l'image de son jeu, Nando De Colo se veut collectif avant de penser à toute distinction personnelle. L'objectif principal reste « les titres, en VTB League et en Euroligue », tout en défendant au mieux le statut d'équipe invaincue en Euroligue. « Je n'ai pas envie de perdre. Et ce n'est pas parce qu'on gagne qu'on ne se remet pas en question après », lâche-t-il. Toutefois, son « pourquoi pas » à un sacre de MVP de la compétition à l'issue des play-offs traduit bien que «dans une équipe qui a des résultats, cela permet d'avoir plus de chances pour les récompenses individuelles».

À la question d'un retour en NBA, le ton de la réponse est tout aussi décidé: « Je n'ai jamais fait une croix dessus mais je n'ai pas été déçu de revenir en Europe. Maintenant, je connais bien les deux types de basket. On met la NBA de côté pour le moment. On verra s'il y aura des propositions qui se feront à l'issue de mon contrat. En tout cas, je serai plus apte à choisir ce qui est le plus intéressant pour moi. »

(Source : L'Équipe.fr)