Ils sont les travailleurs de l'ombre de Cholet Basket. A la Meilleraie, ils rendent mille et un petits services aux entrées ou pour mettre le match en statistiques. Tous bénévoles, ils continuent ainsi à faire vivre l'esprit amateur au sein de l'univers du basket professionnel.

Eux, ils sont les premiers arrivés, et les derniers partis. Et pourtant, ils ne voient pas grand-chose du match.

Leur boulot, ce sont les entrées, et les sorties des spectateurs. Finalement, une soirée à la Meilleraie commence par là, avec tout le public à accueillir, à guider vers la bonne tribune, la bonne place. En tout, ils sont ainsi une cinquantaine de bénévoles pour veiller à ce que tout se passe bien.

Des gros bras ? Pas besoin de ça à la Meilleraie. Le public des Mauges sait s'enflammer mais sait aussi se raisonner. « Le public est bon et compréhensif. II est aussi connaisseur. Souvent, les spectateurs suivent Cholet-basket depuis longtemps. Ils sont chez eux, et viennent souvent en famille », disent Bernard, Jean-Pierre et Paul sur les épaules desquels repose la sécurité des soirées de la Meilleraie.

Des anicroches quand même ? Elles se résument au petit malin qui espère s'offrir un match à l'oeil et qui est pris la main dans le sac.

II y a aussi des bénévoles qui prennent de la hauteur, perchés dans cette tribune, à laquelle on accède par une échelle. C'est le poste d'observation idéal. Et un soir de match, l'agitation est à son comble. Dans un coin, devant un micro-ordinateur, les ordres fusent : « Tir réussi, passe, balle perdue, rebond, lancer-franc » Et sur le clavier, dix doigts s'efforcent de courir aussi vite que les joueurs. Ici, sur le perchoir, on transforme en direct une rencontre de match en statistiques, l'un des outils de travail indispensable pour les entraîneurs. Et les choses ne traînent pas. Dès la mi-temps, les statistiques de la première partie de la rencontre sont disponibles. Autant dire que l'on ne s'improvise pas statisticien. II faut bien connaître le basket et être rapide sur l'action.

Le langage des chiffres et la mise en images

Et saison après saison, ces regards d'aigle de Cholet Basket sont devenus de plus en plus performants. « Nous avons commencé petit à petit dans un coin de la salle Du-Bellay, avec un micro-ordinateur tout simple » se souvient Jean-Claude.

Les statistiques d'un match, ce sont bien sûr beaucoup plus que des chiffres alignés. C'est un peu l'épreuve de vérité. Ils parlent les chiffres. « Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Avec les statistiques, on voit tout de suite les tailles d'une équipe et on se rend compte, par exemple, qu'un match a été perdu sur les lancer-francs », insiste Jean-Claude.

II s'en passe des choses sur ce perchoir, car à côté, le match est mis en boite, enregistré sur des cassettes vidéo par une autre équipe de bénévoles. Pratique là aussi pour l'entraîneur et l'équipe qui peuvent se revoir autant de fois qu'ils en ont besoin. A Cholet Basket, cette équipe qui fait tout un cinéma avec chaque match a débuté avec les moyens du bord, et une petite charrette bricolée pour traîner les batteries. Aujourd'hui, ça tourne de mieux en mieux. Ça tourne tellement bien dans le perchoir que des responsables de la Fédération française de basket sont même venus demander des conseils à Jack et à son équipe. Et pas chauvins avec ça.

« Chaque club qui vient jouer à Cholet repart avec la cassette du match », souligne Jack. Plus qu'un souvenir pour les visiteurs d'un soir, un véritable outil de travail.

(Extrait du livre " Les 20 ans de Cholet Basket " de Ouest-France - Juin 1995)