Présidence (Les 20 ans de Cholet Basket - OF 18/06/95)

18.06.1995

Louis-Marie Pasquier et le basket fort

En accédant à la première division, Cholet-Basket s'est lié à un nouveau sponsor, un prospère fabricant de brioches des Mauges. Louis-Marie Pasquier, arrivé cette année à la présidence du club, a investi et s'est investi dans le basket.

« Moi, je suis né aux Cerqueux-de Maulévrier » En accueillant le visiteur dans ce qui n'est qu'une des trois unités de fabrication des brioches Pasquier, moins moderne que les deux autres (près de Lyon et Paris), mais demeure le coeur et le poumon de la société, Louis-Marie Pasquier commence par montrer son attachement au pays. Aux Mauges en fait. S'il n'y avait pas eu Cholet-Basket, sans doute n'aurait-il pas engagé tant d'énergie dans ce sport qu'il a découvert, lui qui ne jurait naguère que par le football et le SCO d'Angers lorsqu'il était élève au collège de Montgazon, à un jet de pierre du stade Jean-Bouin.

Un jour de 1986, Michel Léger, qui venait de perdre le partenariat de Rallye, est venu le voir. II cherchait un sponsor pour son club tout juste monté en première division. « C'était le démarrage d'une aventure passionnante, dit-il. Pour notre premier match, nous avions battu Limoges, 75-73 à Beaublanc ! Les maillots n'étaient pas encore prêts... » Ils n'étaient pas frappés du Pitch, cette marque qui résonne et résulte d'une innovation en matière de marketing dans le secteur du petit déjeuner et du goûter.

En dehors de Cholet et du basket, les brioches Pasquier n'ont pas multiplié les actions de promotion. Mais là, tout correspondait au produit et à ses acheteurs. La politique de formation du club donnait une image jeune.

« Notre cible, ce sont les 9-12 ans », relève Louis-Marie Pasquier, qui a aussi noté dans les statistiques que le public du basket est composé « de 40 à 43 % de femmes », c'est-à-dire des mamans des parfaits mangeurs de brioches. « Et puis, ajoute-t-il, il y a eu les Jeux Olympiques de Barcelone et l'explosion du phénomène NBA en Europe. Tout ce qui arrive des Etats-Unis plait aux jeunes. »

L'an passé, un an avant Cholet Basket, les brioches Pasquier ont fêté les 20 ans d'une société lancée par les deux fils du boulanger du village, Serge et Louis-Marie, rejoints plus tard par leur cadet, Pascal. Les courbes de vente ne cessent de grimper et l'on sait, aux Cerqueux-de-Maulévrier, que le basket prend dans cette réussite économique une part prépondérante, car au-delà du sponsoring de CB, il y a des accords avec la ligue nationales pour les panneaux publicitaires dans toutes les salles de France, et aussi les tournois de jeunes où les maillots Pitch font fureur.

Mais dans cette entreprise cotée au second marché boursier, où le personnel détient 20 % du capital et a un droit de regard sur la stratégie, Louis-Marie Pasquier annonce clairement qu'il ne « dilapidera jamais son bien dans le sport pro de manière irraisonnable ». Et s'il admet volontiers la frustration des supporters par rapport à « l'absence de titre significatif de CB », il s'insurge aujourd'hui contre une ligue nationale qui « ne maîtrise pas l'inflation des salaires. »

« Je ne me prends pas pour Bernard Tapie », insiste Louis-Marie Pasquier. C'est en bon gestionnaire qu'il entend poursuivre l'histoire de Cholet Basket.

Une riche image

Et si je vous dis Cholet ? Les mouchoirs. Mais les mouchoirs ne sont plus heureusement les seuls à soigner la notoriété de la capitale des Mauges. C'est aussi clair et évident qu'un lancer-franc réussi : le basket a permis à l'image de marque de Cholet de décoller. « C'est certain et c'est Important pour l'image de marque de la ville », affirme Maurice Ligot, maire pendant trente ans. Et plus d'une fois, il l'a vérifié en prenant le taxi à Paris. « Lorsque je dis que Je rentre à Cholet, le chauffeur me parle basket », ajoute Maurice Ligot.

« Le basket donne une image dynamique de la ville. C'est un moyen de faire connaître Cholet », dit aussi Jacqueline Jallier, la directrice de l'office du tourisme. La preuve, c'est que de temps en temps, des passionnés de basket de passage à Cholet viennent demander à l'office du tourisme la direction de la salle de la Meilleraie. Et ils y vont, pour éprouver cette émotion que dégage toujours un monument du sport.

A des salons du tourisme qui se tiennent à Paris, comme le Mitcar ou Loisirs-Expo, la renommée de Cholet Basket fait du bien. « On regarde Cholet avec un autre regard », constate Jacqueline Jallier. Et à l'office du tourisme, on s'efforce de reprendre la balle au rebond, en organisant des week-ends basket qui sont l'occasion de découvrir la région choletaise et d'assister le samedi soir à un match à la Meilleraie dans des conditions privilégiées. Jusqu'à présent, la formule est encore en rodage. Mais l'idée n'est certainement pas à mettre... au panier.

Paroles

« Le basket ou les études ? II faut arriver à assumer les deux. Notre souci, c'est de maintenir la motivation pour la partie scolaire. C'est cela qui donne confiance aux parents. Investir dans la formation, pour les dirigeants de Cholet Basket, c'est un choix stratégique. Cela donne une image positive, plutôt que d'aller piocher des joueurs à droite et à gauche. » - Jacques Catel, directeur du Centre de Formation.

« J'ai toujours aimé les chiffres, et finalement j'ai presque entamé une seconde carrière. Je passe au club presque tous les jours, et parfois deux fois par jour. L'été, simplement, je décroche un peu. Je ne vois pas passer les années. Je ne rate aucun match sauf en cas de force majeure. Je me suis vraiment pris au jeu. » - Georges Perdriau, comptable.

« Lorsqu'on a mis le doigt dans l'engrenage... Nous obtenons des résultats lorsqu'on voit que les jeunes ramènent aussi des titres de Champion de France. Nous avons bâti quelque chose, nous sommes bien structurés. Lorsqu'il y a un problème, on sait à qui s'adresser. » - Roger Fuzeau, président de la commission des jeunes.

« Je me sens même un peu privilégié de pouvoir ainsi côtoyer des stars du basket français. Certains doivent envier ma place. La Meilleraie, c'est ma deuxième maison. » - Laurent Nerrière, intendant.

(Extrait du livre " Les 20 ans de Cholet Basket " de Ouest-France - Juin 1995)

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