Éric GIRARD

Né le 7 juillet 1964, Eric GIRARD est originaire de Jallais (49), où il débute le basket.

Meneur de jeu, il rejoint Cholet Basket en 1983, alors qu'il n'est encore qu'un frêle junior. Sa première saison, le jeune maugeois la passe globalement à observer et à apprendre. Et pour cause : le système des mutations l'empêche d'évoluer en championnat. Qu'importe : il signe quelques jolis faits d'arme, notamment devant Villeneuve, en Coupe de France (15 points). La Coupe de France, déjà...

Dès mars 1985, il passe les premiers tests pour intégrer le sacro-saint Bataillon de Joinville, mais surtout, contribue à la grande épopée choletaise. Celle de la montée en Nationale I, à l'été 1985. Avec Tom Becker pour coach...et bientôt pour mentor. " Imaginez un peu, un entraîneur américain et tout ce que cela comporte : la langue, les méthodes, le recrutement, le coaching. Pour un jeune Jallaisien, c'était énorme ! ", confiera-t-il dans le hors-série spécial des 40 ans du club.

Bien vite, pourtant, il comprend que sa carrière de joueur va le mener loin des Mauges. Au terme d'une saison 1986/1987 où il aura parfaitement secondé Bruno Ruiz à la mène, c'est à Salon-de-Provence qu'il décide d’atterrir. Plus gestionnaire que scoreur (7,6 points de moyenne en 1984/1985 ; 7,1 points la saison suivante), il comprend également que son avenir, à plus ou moins long terme, se situe près d'un banc de touche, avec feutre et plaquette à la main. Ainsi, après un dernier bail à Cognac (N IB), il se lance à raison dans la grande aventure du coaching.

Et c'est une nouvelle fois à Cholet qu'il fait ses premiers faits d'armes, à la tête des cadets et des espoirs. Double champion de France cadets (1992 et 1993), il comprend que son destin se situe plus haut encore. Dès 1995, alors qu'il est assistant-coach et que CB, fait inédit, est englué dans la zone rouge, il remplace Alain Thinet, tout juste débarqué, l'espace d'une rencontre contre Antibes, juste avant le retour de Jean Galle. Dès la fin de la saison 1994/1995, déjà, la possibilité de succéder à Laurent Buffard lui avait été offerte. Beau joueur, il refuse. " Je ne me voyais pas prendre la place de mon pote, de celui qui m'avait fait venir à Cholet ", explique-t-il, plus de 20 ans plus tard.

Sa chance viendra, pourtant, et ce dès la saison 1996/1997, au début de laquelle il est promu à la tête de l'équipe première. Ses succès sont encore en sommeil, mais quels succès ! Au printemps 1997, CB conquiert sa première Coupe de France... puis sa deuxième, dès l'année suivante. "Je me souviens du retour de Bercy, après l'une des deux Coupes de France remportées. Avec le staff, les dirigeants et Gilles Bourdouleix (le maire de Cholet), nous fumions le cigare réservé au vainqueur... dans le TGV ! "

Puis, viendra l'Euroligue. Un épisode paradoxalement douloureux pour l'entraîneur maugeois, qui fustigera l'amateurisme du club, absolument pas préparé à endosser les responsabilités d'un tel niveau de compétition...

La suite ? Elle passera par Le Havre, Limoges ou encore Strasbourg. Aujourd'hui au Portel (Pro B), Eric Girard se dit " miraculé " et "heureux de vivre ". N'a-t-il pas doublement vaincu le cancer ? Du côté des âmes choletaises, en tout cas, personne n'a oublié sa bonhomie.