Jean GALLE

Né le 17 mars 1936 à Calais (62), Jean GALLE, figure emblématique du basket français, est évidemment associé à l'histoire de Berck, où il remporta deux titres de champion de France, en 1973 et 1974. Il est vrai que le Nordiste s'est rapidement tourné vers une carrière de coach, lui qui fut, de son propre aveu, "un joueur modeste", quand bien même il évolua en Nationale II. Après une première expérience de coach à Dunkerque, en qualité d'entraîneur-joueur, c'est finalement en signant à Berck qu'il prend définitivement place sur un banc de touche, en laissant les baskets au vestiaire. C'est là, dans ce bastion historique du basket tricolore, qu'il écrira les plus belles pages de sa longue carrière. Parmi elles, figure le récit de deux titres de champion de France (1973 et 1974) et de deux demi-finales de Coupe d'Europe... Le 21 mars 1974, face au Real de Madrid, Jean Galle est même contraint d'enfiler le short, une partie de ses joueurs étant opposés au président Jacques Renard (qui ne versait plus les primes promises). Après des départs massifs en 1975, Berck n'est plus vraiment Berck... Et Jean Galle quittera même le navire en 1976, direction Caen, où il vit une première saison compliquée, avant d'offrir au CBC une demi-finale de Coupe des Coupes.

Puis viendront Mulhouse (1981/83) et Vichy (1983/86). C'est dans ce dernier club qu'il devient sélectionneur de l’Équipe de France en 1985 (pour 3 ans), avec une qualification pour les championnats d'Europe 1988 dans la mire. En 1986-1987, alors qu'il est venu à Antibes observer CB, futur adversaire de la JA Vichy, Michel Léger l'approche et lui propose le projet choletais. Le président choletais en est alors convaincu : Tom Becker vit se dernière saison sur le banc maugeois, et il faut une pointure à CB pour jouer les premiers rôles, d'entrée, en Nationale 1A. Quelques jours plus tard, Jean Galle donne sa parole, ce qui a valeur totale d'engagement assuré pour la saison qui vient, d'autant que le Nordiste est renseigné du sérieux choletais par Gilles Bernard, le kiné (choletais) de l'équipe de France.

Jean Galle pose donc ses valises à CB à l'été 1987, à l’aube de son entrée en N1A (équivalent de la Pro A). Dans ses valises, une foi à déplacer des montagnes... et un certain Valéry Demory. Dans les Mauges, il retrouve également Didier Dobbels, qu'il a croisé à plusieurs reprises dans sa carrière. Dès la première saison du Nordiste dans les Mauges, CB est finaliste du Tournoi des AS (défaite 85-88 face à Limoges), puis finaliste de N1A en deux manches, contre le CSP Limoges (78-92 et 79-86). Le coach mettra alors du temps à se remettre du "traitement particulier des arbitres" (dixit lui-même) dont aurait bénéficié le CSP lors de cette finale. Mais qu'importe : CB s'offre sa première Coupe d’Europe, après seulement une saison dans élite. Une véritable sensation dans le basket hexagonal... Récompensé du titre d’entraîneur de l’année, Jean Galle a réussi son pari, et lancé par la même occasion un certain Antoine Rigaudeau dans l'arène de la NIA, lors d'un succès de CB à Caen (72-70). L’année suivante, le Nordiste propulse encore CB en finale du Tournoi des As contre Mulhouse (défaite 80-82) où CB essuie un nouvel échec sur un tir assasin de Ron Davis. Au buzzer !!

Mais le moment le plus fort de "l'ère Jean Galle" demeurera sans conteste ce succès d'anthologie, obtenu face au Real de Madrid de Drazen Petrovic et des frères Martin, le 17 janvier 1989, dans une Meilleraie surchauffée. La légende (qui n'en est certainement pas une, d'ailleurs...) veut que le briefing d'avant-match de Jean Galle, si fort en mots, ait contribué à inviter des larmes dans les yeux de certains joueurs choletais. Toujours est-il que CB triomphera de ce géant d'Europe, quelques semaines seulement avant que Jean Galle n'annonce son départ de CB, à la surprise générale.

En effet, c'est Albert Denvers (le maire de Gravelines) en personne qui vient chercher Jean Galle, pour lui demander de prendre en main le BCM. Ce même Albert Denvers avait permis au jeune Calaisien, alors que celui-ci n'a que 26 ans, d'intégrer Usinor Dunkerque. Le coach avait promis de renvoyer l'ascenseur... Chose qu'il fit en signant dans le club du Nord, qu'il drivera de 1989 à 1995.

Six ans plus tard, alors que CB vit un début de saison catastrophique, marqué par l'éviction d'Alain Thinet (que Jean Galle eut en tant que joueur à Vichy), il fit son retour à la Meilleraie. Une Meilleraie qu'il l'avait depuis longtemps baptisé "le Sorcier des Mauges", et qui va effectivement contribuer à maintenir CB en Pro A, dans le sillage de deux Américains bien inscpirés (Bobby Parks et Leister Neal), mais également de vieux loups de mer (Stéphane Ostrowski et Valéry Demory). Mais déjà, Jean Galle sent le poids des âges le pousser doucement en-dehors des parquets. Des problèmes de santé le contraignent effectivement à s'en éloigner. Pour s'en préserver, Jean Galle accepte d'occuper le poste de directeur sportif de CB, tout en assurant la promotion d'Eric Girard à la barre. Il tira ensuite sa révérence. Avec le sentiment du devoir accompli... et une reconnaissance éternelle de la part des Choletais.