Il revient de son labeur foncier avec le sourire, prêt à se confesser. Il nous reste dix minutes mais c’est suffisant pour dresser un premier bilan. Et ce n’est pas l’humour d’ado de l’exhibitionniste Scott Machado qui va déconcentrer le pivot du Jazz. Rudy Gobert sait où il va et ses mots incarnent sa détermination. Depuis son arrivée en NBA, l’ancien Choletais marque des points par son état d’esprit et son volontarisme. Il restait à concrétiser en match. C’est ce qu’il a fait avec 12 rbds et 5 cts face au tandem Griffin-Jordan.

Tyron Corbin loue publiquement ton éthique de travail et tes qualités intrinsèques. Cette attitude, c’est le premier passage obligé de ton processus de développement ?

Depuis que je suis là je travaille et je reste concentré. L’objectif c’est 15 minutes en moyenne et je sais que j’aurai mes chances. Le staff me fait confiance et mon objectif est de gagner ma place dès cette saison. Je m’entraîne plus que tout le monde. Avant chaque match je viens à la salle 30 minutes plus tôt pour travailler, je transpire beaucoup sur des workout spécifiques. Le matin avant le shoot around je fais un peu de musculation. Quand il y a entraînement à 10h00, je suis là à 8h15, je prends mon petit déjeuner et je vais bosser avec le coach des intérieurs. J’en fais vraiment beaucoup plus que les autres et dans un sens, ça rassure le staff. C’est aussi ça qui va me faire jouer.

Tu es surpris par l’impact physique dans la raquette ?

Physiquement l’intensité dans les duels est plus dure que ce qu’elle en a l’air à la télévision (sourire). C’est plus rapide aussi. Mais j’étais préparé et je me renforce. Je bosse beaucoup les jambes et le gainage, le haut du corps aussi mais ce n’est pas la priorité pour l’instant. J’ai besoin d’être plus costaud sur mes jambes et je me sens déjà plus fort. Je bosse bien et il va falloir continuer pour être vraiment dominant.

Justement, comment se passent tes séances particulières avec Karl Malone ?

Super bien ! Il était avec nous la semaine passée et on a bien bossé. Il m’a beaucoup aidé, notamment sur les courses. Je pense qu’il m’aime bien. Il m’a dit de courir le plus vite possible, que j’en étais capable. Après dans la mentalité, il m’a bien fait comprendre de me mettre en tête que quand j’avais la balle, j’allais marquer.

Est-ce qu’on se trompe si on te dit que finalement, le Jazz est la franchise idéale pour toi ? Jefferson et Millsap sont partis, il n’y a pas de pression sur les playoffs et l’équipe est jeune.

Non, c’est exactement ça. Je ne connaissais pas du tout Salt Lake City et j’aime beaucoup cette ville. C’est parfait pour moi. Mais c’est toute la franchise qui est extraordinaire, c’est exactement ce qu’il me fallait en effet. Les fans sont supers et l’organisation est incroyable, c’est une des plus sérieuses de la ligue. Tout est carré. Le staff est top, y’a rien à dire et je sais que je vais progresser. Il y a un vrai suivi et je sens déjà que je suis meilleur. Ils savent développer les jeunes, je le redis Utah c’est parfait pour moi. J’ai juste à me concentrer sur le basket et prendre soin de mon corps.

On te sent sûr de toi. Tu ne doutes pas un instant d’être venu trop jeune ?

Je n’ai aucun doute. Je sais qu’en France certains pensent que je suis parti trop tôt mais chaque situation est différente et tout dépend de la mentalité que tu as. Quand Alexis (Ajinca) est arrivé en NBA il était très jeune mais il n’a pas été sérieux non plus. Même lui me l’a dit, « ne fais pas comme moi ». La maturité, c’est important et après, je pense qu’il faut juste rester sérieux. Même quand tu ne joues pas beaucoup, il faut se tenir prêt à jouer quand le coach fait appel à toi. En NBA, c’est le plus important.

(Source : basketusa.com)