Tony Parker qui réalise un double double avec 23 points et 10 passes, c’est du grand classique. Joakim Noah qui cumule lui aussi ses 14 points et 16 rebonds, c’est quasiment la normale de saison. Boris Diaw qui nous sort un match complet à 10 points, 6 rebonds, 4 passes, ça s’est déjà vu. Mais Rodrigue Beaubois qui tape 19 points et retrouve enfin le sourire après une saison encore pourrie par les blessures ; Mickael Gélabale qui réussit 15 points et 7 rebonds contre Séraphin qui passe 10 points. Le fanion tricolore a vibré hier soir sur les parquets de la grande ligue, retour sur une belle soirée en Bleu – Blanc – Rouge qui conclut une semaine historique pour la France du basket.

Avec 13 représentants en NBA, la France est le plus grand pourvoyeur de joueurs étrangers. Et ça commence à se voir. Comme hier soir, où il n’y avait pas moins de 7 Frenchies sur les parquets dont 5 qui s’affrontaient sur les mêmes parquets, entre Washington et Minnesota d’une part et San Antonio et Dallas d’autre part.

Et si ça fait forcément plaisir à tous les fans ici en France, ça semble aussi faire un bien énorme aux joueurs eux-mêmes, qui se retrouvent alors dans un contexte tout à coup plus favorable pour s’exprimer. On pense évidemment au cas Beaubois qui face à la triade des Spurs (et notamment son pote au centre de formation de Cholet, Nando De Colo) a complètement lancé sa saison avec une performance convaincante à 19 points.

Rendez-vous compte, en un match, Roddy a marqué plus que sur tout le mois de décembre ! Et c’est son premier match à plus de 10 points depuis le tout premier match de l’année où il avait marqué 11 points contre les Lakers. Le raccourci est facile à faire, mais il y a sans doute une bonne part de confiance retrouvée à jouer contre des vieilles connaissances et des amis de longue date. Car, pour le coup, on a aussi retrouvé le Boris Diaw que l’on apprécie tant : relâché, confiant, talentueux et créatif balle en mains. En témoigne cette passe décisive derrière le dos pour Tiago Splitter alors que les Spurs désossaient méticuleusement les Mavs.

Idem pour Mike Gélabale qui, en retrouvant son coéquipier du titre à Cholet en 2010, Kévin Séraphin, retrouvait également un jeu d’attaque similaire à ses intentions sous ses couleurs formatrices. Sans hésitation, sans arrière-pensée, Gélabale a pris ses tirs comme s’il allait tous les rentrer et au final, avec 7/10, on peut dire que ça a bien fonctionné.

Avec les sélections au All Star Game des deux locomotives Tony Parker et Joakim Noah, le basket français s’achète une légitimité nouvelle. Non seulement, la France est capable de sortir des joueurs qui peuvent se faire une place dans une rotation NBA ; mais mieux encore, elle est capable de les placer au sommet de la hiérarchie.

Alors, certes, Jooks est davantage un produit de la formation à l’américaine, lui le double champion NCAA avec Florida. Mais le contre-exemple est immédiat avec le cas unique au monde de la formation « made in Cholet ». On vous en parlait déjà hier soir dans nos récaps respectifs, mais une double double confrontation (Beaubois – De Colo et Gélabale – Séraphin) de joueurs NBA passés par le même centre de formation, qui plus est dans un pays étranger, semble être une première mondiale.

Les grands d’Europe tels le Partizan Belgrade (Pekovic, Vesely), le CSKA Moscou (Shved, Kirilenko), Bologne (Ginobili, Bellinelli) ou le grand Barça en Espagne (les frères Gasol, voire Rubio et Ilyasova) n’ont pas fait mieux. C’est dire la portée de l’exploit pour ce club historique logé au cœur du bocage français. Et la lignée risque bien de s’agrandir avec la tige Rudy Gobert qui poursuit son apprentissage dans la « grange » de la Meilleraie !

Source : BasketUSA