Stéphane OSTROWSKI

On dit que les grands destins se façonnent dans la sueur et les larmes. Voilà qui colle sans aucun doute au début de carrière de Stéphane Ostrowski. Le Lyonnais, un temps tenté par le football, débarque au Mans en 1982, avec en tête l'idée d'entamer une brillante carrière. Hélas, le SCM vit un début de décennie compliqué, et endeuillé par le décès de Bob Purkisher, véritable légende du club sarthois à l'époque. En pleine transition, le SCM s'enrichit pourtant de l'arrivée d'un certain Jacques Monclar, symbole d'une nouvelle génération amenée et incitée à ouvrir un nouveau chapitre du club. Pour Ostrowski, c'est le début de la gloire. Sous les ordres de Bill Cain, " Ostro" se fait un nom et gagne vite ses gallons de rouage indispensable. Troisième du championnat en 1983/84, le SCM doit pourtant essuyer un exercice compliqué, dès la saison suivante, marquée par des départs successifs. Ostrowski, qui choisit quant à lui de rester, porte le club sarthois à bout de bras (23,4 points de moyenne cette saison-là). Mieux encore : en fin de saison, la route de Limoges s'ouvre à lui, tout comme celle des Jeux Olympique de Los Angeles, qu'il ira honorer en compagnie des Bleus. La France passe pourtant largement à côté de son tournoi (11e et avant-dernière).

Sa propre légende, le joueur la construit plus sûrement du côté du CSP, véritable locomotive du basket français de l'époque. Principal artisan de la panoplie de titres raflés par le CSP, Ostrowski enquille également les distinctions personnelles. Entre 1986 et 1990, il glane ainsi quatre titres de MVP français de Pro A et signe, en 1988, un succès retentissant du club limougeaud, en Coupe des Coupes. En 1991, lors d'un match d'exhibition face aux immenses Lakers (lors de l'Open McDonalds), il tient la marée face à Magic Johnson, qui lui jure alors qu'il pourrait tenir sa place au sein de la sacro-sainte NBA.

C'est pourtant à Antibes, en 1992, qu'il débarque. Drivé par Jacques Monclar, qu'il retrouve, "Ostro" continue de faire du "Ostro". D'une élégance et d'une régularité absolue, il ramène même une médaille de bronze (sa seule médaille internationale) des Jeux Méditerranéens de 1993, à Agde. Sur la Cote d'Azur, avec son club, il lui faut attendre 1995 pour goûter à nouveau au plaisir d'un titre en Pro A, en compagnie de David Rivers notamment.

En quête d'un nouveau projet, il rejoint finalement Cholet, alors en totale reconstruction du fait des départs successifs de Bilba,de Warner, mais surtout de Rigaudeau. " On perdait alors un immense joueur pour en retrouver un nouveau ", résume aujourd'hui Sylvain Delorme, qui débutait alors sa carrière, sous la bannière de CB. Nouveau prince de la meilleraie, il vit une première saison compliquée, à l'image de Cholet lui-même, qui ne sauve sa peau en Pro A qu'au prix d'une solide deuxième partie de saison, malgré le départ d'Alain Thinet et le retour de Jean Galle. Ses meilleures années dans les Mauges restent pourtant à venir. Sous les ordres d'Eric Girard, il retrouve des cannes de 20 ans et parvient à hisser Cholet jusqu'à son premier national : la Coupe de France 1998.

Onze fois all-star, nanti de 193 capes sous le maillot bleu, "Ostro" demeure encore aujourd'hui l'une des gloires passées du basket français, car principal atout des Bleus au cœur même d'une génération moins étoffée que celle du XXIe siècle. Meilleur rebondeur de l'histoire de la Pro A, il restera, de près ou de loin également, comme l'un des meilleurs joueurs passés par CB.

Biographie : Stéphane Ostrowski (2,05 m) est né à Bron (Lyon), le 17 mars 1962. Après avoir pratiqué le football, il découvre le basket à 16 ans. Quatre ans plus tard, il débute sa carrière de basketteur au Mans, en 1982.
Après une courte expérience d'entraîneur à Antibes (Pro B) en 2005-2006, il retourne à Limoges, où il occupe depuis 2007 les fonctions de responsable marketing-communication.