Rudy Gobert a l'amérique à ses pieds
Le Parisien a publié mardi dernier un article sur Rudy Gobert et son avenir prometteur aux Etats-Unis.
De ses 2,15m, le plus grand joueur français de Pro A est très courtisé.
Une vingtaine de représentants de franchises NBA seront présents, ce soir à Boulogne-sur-Mer, pour un banal 16ème de finale de Coupe de France. Dans le détail, une quinzaine de general managers, les décideurs en matière de recrutement, sont même annoncés. Du jamais-vu pour un joueur français.
Tous se déplacent pour observer une énième fois Rudy Gobert, 20 ans, le jeune pivot de Cholet. Gobert, 2,15 m pieds nus. Mais 2,17 m aux Etats-Unis où l’on passe sous la toise avec ses chaussures. Son envergure de bras exceptionnelle est mesurée à 2,36 m. Il faut ajouter une tonicité et une mobilité d’ailier, une qualité de mains bluffante pour un très grand. « Intriguing », disent les Américains. Fascinant, oui. Le basket français fantasme depuis quarante ans sur un pivot dominant. Il le tient peutêtre… « Il ne laisse personne insensible en NBA », abonde Jeremy Medjana, son agent.
Le cirque autour de sa personne surprend encore un peu le jeune homme. S’il n’a pas encore claqué de mégastatistiques en Pro A, il sème des promesses : 17 points et 9 rebonds contre Poitiers le 3 novembre, 5 contres face à Boulazac le 24 novembre : « J’essaie de penser au moment présent, sans trop prêter attention au reste. L’année dernière, mettre tout cela de côté n’avait rien d’évident », confirme ce faux timide.
Car sous des dehors impavides, il bouillonne à l’intérieur. Comme son père Rudy Bourgarel, ancien pivot international de 2,13 m, surpris, un jour de colère, en train d’arracher les toilettes à la halle Carpentier de Paris. « Il me l’a dit, se marre le fiston. Je suis sans doute moins calme que lui mais je me contrôle mieux. »
Attendu dans les dix premiers de la draft NBA en juin (la « loterie » au cours de laquelle les clubs choisissent leurs nouvelles recrues), voire dans le top 4, Rudy regarde cette très probable bascule dans le monde étoilé du basket américain avec recul. « Aujourd’hui, je ne suis pas prêt. Dans quelques mois sans doute. Ce qui me manque ? Du travail. »
Titulaire d’un bac S, il observe déjà un professionnalisme quasi américain. Il travaille avec un nutritionniste, emploie un cuisinier pour prendre du « bon » poids. La balance affiche aujourd’hui 106 kg alors qu’il grandit encore. Il lui en faudra une bonne dizaine supplémentaire pour lutter avec les mastodontes de NBA. Là, il verra de près Joakim Noah, le pivot des Chicago Bulls. Une de ses sources d’inspiration.
Source : Le Parisien