Nando De Colo, patron en puissance
Depuis le début de l’Euro, l’arrière arrageois impressionne. Dans le cinq majeur désormais, aussi agressif qu’efficace, c’est l’un des leaders du jeu. Dans la foulée d’une saison magnifique au CSKA Moscou, De Colo a pris de l’ampleur.
Une nouvelle dimension
Dans une forme physique éblouissante, le Nordiste (28 ans) est passé de sixième homme de luxe à cadre indéboulonnable du cinq de départ depuis le début de la préparation. Avec Rudy Gobert, c’est le plus régulier des joueurs français du premier tour. Champion d’Europe en 2013, il jouait 20 minutes et tournait à 7,4 points, 2,1 rebonds et 1,1 passe de moyenne. Après quatre matchs, il tourne en cinq grosses minutes de plus (25,8) à 13,3 points, 5,8 rebonds et 2,5 passes…
Dans la continuité de la saison
Arrivé en Russie l’automne dernier blessé (une main fracturée qui l’avait privé de la Coupe du monde) et après deux ans de NBA à San Antonio où il avait très peu joué, il s’y est pourtant imposé au milieu d’une galaxie de stars, entente immédiate, sur et hors terrain, avec Milos Teodosic, le meneur serbe. « Teo, c’est le premier qui a accueilli Nando à Moscou », révèle sa mère, Nicole. À la clé, une finale d’Euroligue et une place dans le deuxième cinq de la grande Coupe d’Europe. De Colo est tout simplement l’un des dix meilleurs joueurs d’Europe. Pas pour rien qu’il en est le Français le mieux payé (125 000 € mensuels).
Avec Parker, ça marche !
« J’adore jouer avec Nando. » L’hommage de Tony Parker est sincère, livré sans l’ombre d’une hésitation. L’association du meneur avec l’arrière nordiste n’a pourtant pas toujours été une évidence. Entre deux créateurs qui ont beaucoup besoin du ballon, pas simple de trouver le juste équilibre. La huitième campagne en équipe de France de De Colo semble pourtant la bonne, celle de la pleine maturité. « Je le dis tous les jours, c’est une bonne chose pour nous », répète le sélectionneur Vincent Collet. Ça permet à Tony de mieux gérer ses efforts. Il l’implique beaucoup. Ils sont confiants l’un envers l’autre. C’est clair qu’il est épanoui. »
Arrière puncheur capable de faire la différence en attaque comme de mener le jeu, ce qu’il assume parfaitement en l’absence d’Antoine Diot, De Colo est élément clé. « C’est un joueur très agressif. Il a pris de l’assurance. On aura besoin de lui à son top. Il faut qu’il continue à jouer son jeu, après, je vais m’adapter et Nico (Batum) aussi », continue Parker. Le meilleur marqueur des Bleus (15,5 points) est prêt à laisser la vedette quand De Colo enquille.
Cela ne perturbe pas davantage Batum, décalé cet été du poste 2 (arrière) à l’aile. Même s’il doit scorer davantage, le nouveau joueur de Charlotte en NBA s’est délesté du poids du leadership offensif qu’il portait l’été dernier : « Le retour de Tony et l’intronisation de Nando dans le cinq me libèrent beaucoup. Je porte beaucoup moins le ballon, je ne suis plus forcément dans la création. J’ai juste à faire le joueur qui coupe ou qui essaye de finir et qui joue dans les espaces, et ça me va très bien. » A Nando De Colo aussi.
(Source : La Voix du Nord)