ITW William Gradit (Paris-Levallois) : « Les clubs préfèrent recruter des joueurs étrangers »
William Gradit vient d'arriver au Paris-Levallois en tant que pigiste médical. Il se trouvait sans club depuis la fin de son contrat avec Chalon (ProA).
Que pensez-vous de cette nouvelle réglementation qui peut fragiliser des joueurs dans votre cas ?
C'est l'évolution logique du basket depuis quelques années. Quand je suis arrivé au Paris BR (en 2002), il n'y avait que deux joueurs américains par équipe. Mais ces américains, capables de mettre 20 points par match, avaient et méritaient un très bon salaire. Si la réglementation actuelle n'avait pas décidé d'imposer quatre JFL (joueur formé localement), cela aurait pu se finir avec zéro ! Mais quatre joueurs, c'est évidemment trop peu. Si on veut encore parler d'identité du basket français, ce n'est pas avec seulement quatre joueurs qu'on va y arriver. Certaines équipes jouent avec deux joueurs français confirmés et deux espoirs. Ce n'est pas comme ça que le basket français va progresser. Il faut aussi penser à l'avenir et à l'Équipe de France. Il faut un vivier de joueurs forts qui évoluent en France. Aujourd'hui, il faut certes avoir du talent mais aussi être au bon endroit et au bon moment pour avoir un contrat.
Le fait que de nombreux joueurs français soient sans club est-il lié à cette nouvelle règle ?
Bien sûr. On ne va pas se mentir. Les clubs préfèrent recruter des joueurs étrangers qu'un français qui sort d'une mauvaise saison ou qui a la réputation d'avoir un gros salaire.
Avez-vous eu peur de ne pas retrouver de club ?
Oui, comme toute personne qui arrive en fin de carrière. Je me suis demandé si ce n'était pas le moment de raccrocher. Je peux encore jouer mais quand tu vois le nombre de français sans club, c'est de plus en plus compliqué. C'est dur aussi de se motiver pour s'entraîner quand tu es tout seul.
(Source : Le Parisien)