ITW Rudy Gobert : «Ne plus être un potentiel»

24.11.2014

Nouveau coach, nouvelle saison, nouveau Rudy Gobert. Après la médaille de bronze obtenue avec la France au Mondial l'été dernier, le pivot du Jazz a franchi un palier sur le terrain et se sent plus confiant en NBA. Les ambitions suivent...

Making-Of :
Partout où il passe, Rudy Gobert impressionne. À l’échauffement, le public au bord du parquet nous demande combien il mesure (presque 2m20). Dans la cafétéria du Madison Square Garden, où il a pris la bonne habitude de s’alimenter de plats cuisinés, comme dans chaque salle - contrairement à certains collègues qui engloutissent une pizza ou pire avant d’aller jouer – les employés hilares demandent à faire une photo avec lui. Même les coéquipiers, tous au minimum une tête de moins parmi cet univers de géants, s’étonnent parfois de le voir surgir derrière eux dans le vestiaire. Oui mais voilà, libéré du passage de la première année et des bizutages (voiture remplie de pop-corn à Utah, séance de changements de polos taquins chez les Bleus…), le natif de St Quentin (Aisne) veut aller au-delà des attentes que son physique suscite et se révéler pleinement. D’ailleurs, quand on lui parle du All Star Game, il ne sourcille même pas. Du côté du Jazz, le coach comme les dirigeants travaillent aussi à lui faire de la place. Et vu le gabarit, il faut prévoir large.

Rudy, vous entamez votre deuxième saison NBA, comment vous sentez-vous ?

Très bien. Je me sens de mieux en mieux, de plus en plus à l'aise sur le terrain et avec cette équipe. J’ai de plus en plus confiance aussi, je vois que j’ai évolué et on me fait plus confiance, même en dehors du terrain. Je sens que le regard des coaches a changé aussi et c’est très positif.

Effectivement, on peut voir que votre coach Quin Snyder vous apprécie énormément. Pouvez-vous nous décrire votre relation ?

On parle beaucoup. Rien que cela, le fait de communiquer, cela aide énormément. Je pense qu’il comprend que je suis un joueur intelligent – ce qui n’était pas le cas l’année dernière (Ndlr : quand Tyrone Corbin officiait sur le banc du Jazz). Il me fait vraiment confiance et il essaie de me mettre le plus possible sur le terrain, de trouver des solutions pour me donner de plus en plus de minutes.

Pensez-vous que beaucoup s’arrêtent avant tout à vos qualités physiques hors-normes, sans considérer votre QI basket ?

Je crois que l’on ne me voit que comme un grand qui met des contres, pour l’instant. C’est à moi de changer cela, mais le coach reconnaît vraiment que je suis un joueur intelligent en attaque, comme en défense. Donc c’est bien pour moi que le coach admette cela. C’est à moi de continuer de progresser et de le convaincre tous les jours.

Pensez-vous que vous étiez peut-être moins mûr pour la NBA l’an dernier également ?

Je me sens plus «vieux». C’est clair que l’an dernier j’étais un peu impressionné. J’étais sûrement trop tendu sur le terrain aussi, donc au final je ne jouais plus vraiment au basket. Tu vois les Carmelo (Anthony), tout ça… T’es impressionné, tu te dis «Oulala, il faut que je fasse ça bien…». Maintenant, je les vois juste comme des joueurs. Je réfléchis juste à ce que je dois faire pour les stopper et je me dis qu’ils sont comme moi.

L'été dernier, avec l’Équipe de France, tout le monde vous a vu franchir un nouveau palier. Est-ce ainsi que vous l’avez également vécu ?

J’ai eu plusieurs déclics, avec les moins de 18 ans par exemple. Mais au niveau professionnel, oui, cela a été le plus important. Et je pense que ça va continuer. Surtout, je pense que je vais franchir un nouveau cap, physiquement, je pense que je vais pouvoir dominer. Et bien sûr, avec l’équipe de France, j’espère que je vais encore franchir un nouveau palier. Pour revenir plus fort en NBA et dominer la saison prochaine. Quelle que soit l’opportunité que le Jazz me donnera d’ailleurs - mais elle sera plus importante que cette année, ça c’est sûr.

On sent que vous avez une très grosse motivation… Tout comme les attentes des deux côtés de l’Atlantique...

Oui, je ne veux plus être considéré comme un potentiel. Maintenant, je veux aider mon équipe à gagner des matches. Bien sûr, je suis encore loin d’avoir atteint toutes mes capacités, mais je peux aider n’importe quelle équipe et je peux gagner des matches. Il faut que je joue et que je continue de progresser. D’ailleurs, j’ai même de plus hauts objectifs que les gens en ont pour moi. Ça c’est clair.

(Source : LeFigaro.fr)

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