ITW Rudy Gobert : « J’espère être le dernier joueur à contrer Kobe Bryant »
Après une série de sept victoires en huit matchs avant le All-Star Weekend, le Jazz aborde la deuxième moitié de saison avec le plein de confiance. De retour en forme après sa blessure au genou, Rudy Gobert est l’une des principales raisons des bons résultats de son équipe. Le pivot de l’équipe de France affiche un double double de moyenne (10.3 points, 10.5 rebonds) mais continue de travailler jour après jour pour progresser et devenir l’un des tous meilleurs joueurs de la NBA.
Rudy, comment vous sentez-vous après cette semaine de vacances ?
Ça va bien. Je suis allé à Toronto deux jours pendant le All-Star Weekend et ça m’a permis d’aller voir mes coéquipiers (Raul Neto, Rodney Hood et Trey Lyles) lors du Rising Stars Challenge le vendredi soir, et ensuite je suis rentré à Salt Lake City et me suis remis au travail en allant à la salle tous les jours.
Le Jazz est l’une des équipes en forme avec sept victoires en huit matches avant le All-Star Weekend et un bilan équilibré de 26-26. Quelle sera la clé pour continuer et atteindre les playoffs ?
Le plus important pour nous sera de rester en bonne santé. Je sais que l’on est déjà l’une des meilleures équipes en NBA même si l’on est encore très jeunes et que l’on a encore une marge de progression qui est énorme. Honnêtement, on a l’impression que l’on peut battre tout le monde. Quand on exécute notre jeu et que l’on défend comme on sait le faire, toutes les équipes ont du mal contre nous et on peut s’imposer face à n’importe quel adversaire. On est confiant pour la suite même si on sait que ça ne va pas être facile. On va prendre match après match et aller chercher notre qualification.
Le marché des transferts vient de se terminer avec un petit trade pour le Jazz et l’arrivée de Shelvin Mack. Que pouvez-vous nous dire sur ce joueur ?
C’est une bonne recrue. Je pense que c’est un bon mouvement pour nous. Il connait bien notre coach puisqu’ils étaient ensemble à Atlanta, et puis il était surtout l’un des coéquipiers de Gordon Hayward à l’université de Butler où il ont atteint le Final Four. Donc, c’est très positif pour notre équipe et ça nous apporte de la profondeur au poste de meneur.
Comment l’équipe a-t-elle vécu toutes ces rumeurs autour d’un possible départ Trey Burke ? Avez-vous pu lui en parler ?
Je l’ai laissé tranquille. Il entendait déjà suffisamment de choses autour que ça ne servait à rien d’en rajouter en allant lui parler. J’espère qu’il est bien dans sa tête et qu’il est prêt à finir la saison avec nous. Il fait partie de l’équipe et reste un de nos cadres.
Sur le plan physique, comment vous sentez-vous après ce gros pépin au genou ?
Je me remets bien. Comme je l’ai déjà dit, je préfère garder la genouillère comme protection parce que le ligament n’est pas encore à 100%. Mais je me sens globalement bien. Au niveau de la jambe, je n’ai aucun souci. Le plus important est d’être en forme et que tout mon corps aille bien. Il ne faut pas que je me focalise trop là-dessus pour prendre le risque de me blesser autre part. Je continue de faire le travail nécessaire pour me renforcer et être prêt à enchaîner les matchs.
Comment avez-vous vécu le fait d’être éloigné des terrains pendant 18 matchs ?
C’est sûr que c’était frustrant de laisser tomber l’équipe pendant un moment aussi long. Je trouve qu’ils se sont bien battus pendant mon absence et je pense que ça nous a permis d’être davantage en forme. C’était une passe difficile qui nous a renforcés individuellement. On est encore plus soudés, et on se rend compte de l’importance de tout le monde au sein de l’équipe.
Avec un double double de moyenne, comment évaluez-vous votre performance cette année ?
L’objectif pour moi, c’est vraiment de gagner. Je dois bien sûr continuer à progresser. Il faut reconnaître qu’en début de saison, j’étais un peu en dessous de ce que je voulais. J’ai retrouvé toute ma confiance et mes coéquipiers me trouvent de mieux en mieux, et je suis sur la pente ascendante.
Vous êtes un vrai pivot « à l’ancienne », qui joue dans la raquette avec un profil de rebondeur-contreur. Quid de votre jeu offensif ?
Je veux développer mon shoot et être plus agressif au poste. Je sais que pour aider l’équipe, ce sont des domaines sur lesquelles j’aurai besoin de progresser. Sur la deuxième partie de saison, je veux vraiment être plus agressif en attaque.
Le titre des Warriors a marqué l’essor du « small ball ». Voulez-vous travailler votre shoot extérieur ou vos coachs souhaitent-ils vous voir vous écarter un peu plus ?
Le tir à mi-distance, c’est juste dans la tête. Pour moi, c’est une arme que je possède déjà. Maintenant, à voir si je vais l’utiliser en match. C’est plus un travail mental qu’autre chose et c’est une habitude à prendre. C’est comme pour le floater, que maintenant je n’hésite pas à tenter en match. Tout à l’heure lors de l’échauffement, j’en ai mis dix d’affilée par exemple. Je suis confiant. Il y a des joueurs qui refusent d’y toucher, mais qu’il s’agisse des tirs à mi-distance ou des lancers-francs, je les travaille tous les jours. Le but est d’être plus agressif, mais la finalité n’est pas de prendre dix tirs mi-distance par match. Mon objectif est simplement d’être respecté par les défenses. Je suis un meilleur driver que shooteur mais si cela peut m’ouvrir des portes en gênant les défenses adverses, ce sera tout bénéfice. Le staff et mes coéquipiers savent que je peux shooter.
Puisqu’on sort tout juste du All-Star Game, que vous manque-t-il pour être All-Star l’an prochain ou dans les années à venir ?
Honnêtement, on est dans un petit marché. Le plus important, c’est de gagner. Le vote des fans, j’ai pas vraiment à m’en soucier. Je veux me concentrer sur l’équipe et si on est bon, l’essentiel sera fait. Bien sûr que je veux être All-Star mais la finalité reste l’équipe et de porter le Jazz vers les sommets.
Hasard du calendrier, le Jazz jouera à Los Angeles pour le dernier match de Kobe Bryant au Staples Center. Un moment que vous attendez tout particulièrement ?
Évidemment. C’est un moment historique. Tout joueur de basket sait quel joueur Kobe a été et ce qu’il a fait pour ce sport. Il a inspiré beaucoup de joueurs de ma génération et ce sera sympa d’être là aux premières loges pour assister à son dernier match, mais on ne va pas non plus leur donner le match. Et puis j’espère être le dernier joueur à contrer Kobe !
Outre Kobe, d’autres joueurs vous ont-ils inspiré dans votre jeunesse ?
Il y en a beaucoup ! Même trop pour pouvoir tous les citer. Comme j’ai changé de poste au fil des ans en passant d’ailier à l’intérieur, il y a beaucoup de joueurs que j’ai suivis mais je n’ai pas vraiment un modèle en particulier qui m’a guidé dans mon parcours.
(Source : Basket USA)