ITW Rudy Gobert : « Je veux être un leader »

30.08.2014

Invité surprise de la sélection tricolore suite aux absences de Joakim Noah, Alexis Ajinça et Kevin Seraphin, Rudy Gobert se fait petit à petit sa place. Excellent en début de préparation après une première saison mitigée aux Jazz d'Utah, le pivot guadeloupéen de 22 ans peine à confirmer ses progrès chez les Bleus. Il est pourtant serein, pour la Coupe du Monde qui s'ouvre aujourd'hui en Espagne.

Comment vous sentez-vous au sein de cette Équipe de France ? Vous l'avez déjà très brièvement fréquentée durant l'été 2012...

Au début de la préparation, c'était un peu compliqué. J'ai dû me remémorer les règles européennes, un peu différentes de celles que je connais en NBA, m'adapter à ce style de jeu. Je suis très à l'écoute des anciens. J'ai déjà beaucoup appris. Parfois, j'ai l'impression, avec ma taille, que ça va être facile, mais le coach me reprend. Il me dit de ne pas foncer tête baissée au panier, de faire la passe de côté pour trouver un shooteur.

Après un excellent début de préparation, vous peinez pourtant à confirmer vos progrès...

En réalité, je me sens bien. Mais j'ai du mal à jouer sur de courtes séquences. J'applique les consignes, mais il me manque un peu de confiance. J'espère que ça va le faire...

Vous semblez moins agressif, moins libéré. Pourquoi ?

Peut-être que ce n'est qu'une impression, mais j'ai l'impression de disposer d'un peu moins de liberté. J'ai peur de l'erreur. Je sais que je peux aider cette équipe, mais je n'ai pas toujours l'impression d'être servi toujours dans les meilleures conditions. Mais je ne dois pas chercher d'excuses. Dans le temps de jeu imparti, je dois être plus performant.

Après une impressionnante Summer League en juillet avec votre club d'Utah, accusez-vous le coup physiquement ?

Pas du tout. Je suis très motivé et physiquement, je me porte bien. J'attends cette Coupe du Monde depuis longtemps. Je ne veux rien gâcher.

Aucun pivot n'arrive à s'imposer au sein de cette équipe de France et les prestations de votre équipe ne rassurent pas à quelques jours du Mondial. Faut-il s'inquiéter ?

Moi, je ne le suis pas. Lorsqu'on ne perd pas de ballons, on est une équipe de top niveau mondial. À nous de ne pas faire n'importe quoi, d'être plus concentrés, de bien faire bouger la balle. On va vite, haut, on a des shooteurs. Peu d'équipes peuvent nous arrêter si l'on joue à notre meilleur niveau. Le poste de pivot ?Pour l'instant, aucun intérieur ne joue 25 minutes durant une rencontre, donc il est difficile de marquer 25 points et de prendre 15 rebonds.

En l'absence de nombreux titulaires cette année, vous devenez le pivot majeur de cette équipe. La pression est-elle difficile à gérer ?

Pas vraiment. Ma mentalité n'a pas évolué. Dans ma tête, dès le début, je devais gagner ma place. Rien n'était acquis. Je dois prouver à Vincent (Collet, le sélectionneur) que je suis capable de jouer et de dominer. Évidemment, les blessures me facilitent la tâche. Avec eux à mes côtés, je n'aurais pas le droit à l'erreur, ni à une seconde chance.

Pour vous, ces forfaits sont donc une chance ?

Exactement, plus j'ai de temps de jeu, plus je suis heureux. Je veux être un leader. C'est un objectif. Si Alexis (Ajinça) était présent, j'aurais eu plus de mal pour prouver au sélectionneur que je suis le meilleur. Pas forcément en raison de son niveau, mais de son expérience, de son vécu avec cette équipe.

Comment réussir à intégrer un groupe qui se côtoie depuis plusieurs années ?

L'ambiance est très bonne. Ça facilite la tâche. Connaître la plupart de mes coéquipiers, les rencontrer régulièrement, dont certains aux États-Unis, ça m'a aidé.

Florent Piétrus et Mickaël Gelabale nous ont indiqué qu'ils allaient vous mettre au créole...

(Il coupe) Mais je leur parle en créole ! (Mick Gelabale, qui passe à ses côtés, rigole) Je parle mal ? C'est en raison de mon accent français, c'est tout !

Porter ce maillot tricolore, était-ce un rêve ?

C'était l'objectif de ma carrière! Je suis Français, je veux défendre les couleurs de mon pays! Depuis tout petit, je rêve de porte ce maillot. Je voulais rejoindre l'équipe de France, je regardais les anciens à la télé. Maintenant que j'y suis, je ne vais pas lâcher.

Contrairement à d'autres internationaux, cette année ou par le passé, n'avez-vous pas été tenté de refuser cette sélection pour vous consacrer à votre avenir en NBA ?

Absolument pas ! Dès le départ, j'ai annoncé à mes dirigeants que je voulais y aller. Ils le savent et ont accepté ma décision. Ils sont même ravis. Ils vont pouvoir me juger, connaître mon niveau. On n'affrontera pas la Birmanie ou l'Afghanistan, mais l'Espagne, notamment, avec trois des meilleurs pivots NBA (Marc et Pau Gasol, Serge Ibaka). Je vais inévitablement progresser et j'espère prouver que j'ai le niveau international.

Afin de gagner votre place au sein des Jazz l'an prochain ?

Bien sûr! Mais je pense que la Summer League était plus importante. Mon staff, mon nouveau coach (Quin Snyder) ont eu l'occasion de me voir jouer. J'ai conscience que cet été est important pour la suite de ma carrière. Un été charnière. Si je m'impose avec les Bleus, je vais gagner en crédibilité !

Cette première saison en NBA ne s'est pas forcément déroulée comme prévu (2, 3 pts, 3, 4 rebonds, 0, 9 contre en 12 minutes). Un regret ?

Je m'attendais forcément à mieux, mais je savais que ça allait être difficile. Ce n'est que ma première saison, je ne peux rien revendiquer. Je dois faire mes preuves, j'ai travaillé dur tous les jours pour gagner la confiance de mon staff.

Physiquement, la métamorphose est impressionnante par rapport à votre dernière année en Pro A...

En un an, j'ai pris cinq ou six kilos. Ça m'a transformé. Je me sens bien mieux au niveau des jambes, de la mobilité, notamment en défense.

Malgré les différents forfaits, l'équipe de France peut-elle monter sur le podium de cette Coupe du Monde ?

Bien sûr ! Mais je ne me préoccupe pas vraiment des autres équipes. Team USA, par exemple, même sans ses dix superstars, reste le favori, avec l'Espagne. Même sans Tony (Parker), notre groupe est très bon. Si tout le monde s'implique, peu d'équipes peuvent nous battre.

L'année prochaine se profile l'Euro 2015, qualificatif pour les JO de Rio. Y pensez-vous ?

Forcément, c'est dans un coin de ma tête. Je ne suis pas là pour une seule année. Enfin, je l'espère! Tant que je ne suis pas blessé, je viendrais porter ce maillot. J'ai envie de jouer longtemps avec mes potes, devant ma famille et le public français.

(Source : franceantilles.fr)

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