De passage cette semaine à Saint-Quentin, sa ville natale, le basketteur Rudy Gobert (21 ans, 2,15 m) est revenu sur sa première saison en NBA. Il a aussi évoqué son club d’Utah, les Bleus et Saint-Quentin.

Comment jugez-vous votre bilan personnel ?

Positif. Par rapport à mon évolution au niveau basket, physique et mental. Je voulais jouer plus. Mais je devais faire mes preuves. Et ça, je pense l’avoir bien fait. Utah compte sur moi pour les années futures. Sur les premiers matches, je jouais beaucoup et je faisais de bonnes choses, mais je n’étais pas encore prêt physiquement. J’ai bien progressé dans ce domaine. Et quand le coach m’a redonné ma chance, ils ont été impressionnés. Le coach ne m’attendait pas à ce niveau, mais il y a des mecs qui étaient devant moi et il ne pouvait pas chambouler la rotation.

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné à votre arrivée ?

Le staff déjà. Il y a vraiment tout. Il est composé de six personnes. Un coach, trois assistants et deux coaches « développement ». Tout est plus grand, à commencer par les infrastructures. Le mode de vie est aussi différent.

Le jeu est vraiment différent de ce que vous avez pu connaître en France ?

C’est vraiment plus physique. Tout va plus vite, même si à la télévision, on ne s’en rend pas forcément compte. C’est aussi plus costaud, plus athlétique, plus rapide, les terrains sont plus grands. En début de saison, j’étais trop « light » dans les impacts. Mais j’ai bien travaillé et je m’y suis fait.

Pour supporter l’intensité physique dans la raquette, vous vous êtes renforcé…

Oui. Mais je dois prendre encore des kilos. Maintenant, prenez Dwight Howard, ce n’est pas un bodybuilder. Il jumpe. L’important est que je bouge bien, que je saute. Après, je dois m’endurcir et être capable de stopper les mecs. Sinon, je fais attention à bien manger. Le club m’a conseillé un chef qui m’apporte des plats. Pas de fast-food.

En France, certains pensent que vous êtes parti trop tôt. Ne regrettez-vous pas d’être venu trop jeune ?

Pas du tout ! Ils verront… Qu’ils regardent ! S’ils avaient été à ma place, qu’auraient-ils fait ? Je suis parmi les rookies qui ont joué le plus cette saison. L’important, c’est d’évoluer et de s’imposer définitivement. Mais aussi d’être bien dans sa tête, d’être patient, et de continuer à travailler dur.

Des joueurs vous ont-ils impressionné ?

En ce qui concerne mes adversaires directs, je dirais Dwight Howard (Houston) et Pekovic (Minnesota), deux joueurs vraiment costauds. Pour le reste, je citerais Carmelo Anthony, Kevin Durant, Dirk Nowitzki, ainsi que Stephen Curry et Klay Thompson (Golden State) qui sont deux des meilleurs shooteurs à trois points de la NBA. LeBron James (Miami), lui, a fait son pire match de la saison contre nous. On les avait battus chez nous. J’aurais tant aimé jouer ce match. Tim Duncan (San Antonio) n’est pas forcément impressionnant, mais il est super-efficace. Avec lui, c’est propre.

Et dans votre équipe ?

Gordon Hayward est un très bon joueur. L’arrière Alec Burks (6e homme), lui, a impressionné tout le monde durant la saison. Il a mis trente points contre Miami. Très athlétique, Alec va très vite, peut shooter, et il est incroyable à la finition.

Qui voyez-vous remporter le titre NBA ?

J’aimerais bien que les Spurs de San Antonio remportent le titre. J’aime bien leur jeu. C’est vraiment propre, en défense comme en attaque. Ça va vite. C’est assez impressionnant. Et ça me ferait plaisir pour Tony (Parker), avec qui il m’arrive de manger, et Boris (Diaw).

Les rookies (joueurs de première année) ont des devoirs à remplir en NBA. Le bizutage le plus fréquent et le plus connu est la fourniture des coéquipiers en donuts. Et vous avez oublié d’amener les fameuses pâtisseries. Quelle surprise vous ont-ils réservé ?

Ils ont rempli ma voiture de pop-corn. Sur le coup, j’étais surpris et un peu énervé. Les gens de la salle m’ont aidé à tout aspirer. Ensuite, je suis allé dans un centre de lavage automobile.

Le nom de votre futur entraîneur à Utah n’est pas encore connu. Avez-vous des informations à ce sujet ?

Non. Après, peu importe le coach. J’espère que ce sera un coach défensif. Pour gagner, c’est mieux.

(Source : aisnenouvelle.fr)