ITW Rudy Gobert : «Faire les Playoffs et au-delà des Playoffs»

28.08.2016

Ils ont entre 8 et 12 ans, profitent d’une après-midi caniculaire pour jouer à Aubervilliers, et ont des étoiles plein les yeux en le voyant gambader. Pour l’occasion, et parce qu’il fait ça naturellement avec le sourire, Gobert et ses 218 centimètres enfilent un chasuble histoire de claquer quelques dunks, entouré de ce qui semble être une armée de nains hurlants. Il est 16h à la Hoops Factory, et on entendrait presque les nuques craquer, tant les gens présents ce samedi doivent regarder vers le soleil afin de croiser le regard de Rudy. Après quelques missions protocolaires gérées avec soin, le géant nous accorde plusieurs minutes pour discuter. De choses et d’autres, de contres comme de 2K.

Déjà félicitations pour cette année bien chargée niveau basket ! La saison dernière justement, on a vu que niveau blessures ça avait été assez tendu. En mai et juin t’as bossé avec le staff du Jazz, qu’est-ce que t’as voulu renforcer en premier, pour que le grind de toute une saison soit plus facile à assumer ?

Surtout la base, tout ce qui est jambes, fessiers, gainage. Après il fallait aussi que je renforce ma cheville, que je m’assure que mon genou allait bien. En fait, je compensais beaucoup sans le savoir donc on a fait pas mal de tests avancés, et on a vu que si je faisais rien j’allais me blesser autre part. Fallait donc que je me renforce et que je retrouve mes sensations en me déplaçant, tout simplement. Rien que sur mes changements de direction, j’utilisais pas mes fessiers et je mettais beaucoup sur mes genoux et mes chevilles…

… et dans une Ligue où on vous demande de switcher de partout sur les extérieurs, tu m’étonnes.

Ouais voilà, ça met beaucoup de pression donc ça augmente les risques de blessures. Donc j’ai surtout fait ça, et sinon je me suis aussi bien renforcé.

On croise les doigts. Début août, les calendriers officiels ont été publiés. Par réflexe tu retiens certaines dates sans le vouloir, mais est-ce qu’il y en a deux ou trois en particulier où tu t’es dit… ok, ce soir-là faudra que je sois vraiment au taquet ?

Pas vraiment, je fonctionne beaucoup match après match. Après c’est vrai qu’on joue San Antonio deux fois en trois jours (NDLR : 1er et 4 novembre), mais ce sont surtout des périodes en fait. Quand tu joues plusieurs grosses teams, ou les road trips…

… d’ailleurs ça va, vous avez été gâtés ! Deux ou trois matchs en plus en antenne nationale je crois ? 

C’est mieux que l’année dernière, ouais. On en avait un l’année dernière mais ils l’avaient annulé (rires), cette année on en a eu plus. Les gens vont donc pouvoir nous regarder davantage.

Comme chaque joueur, t’as forcément des objectifs que tu te fixes en début de saison. Mais on pose la question en mode baguette magique : 50 victoires minimum, Utah meilleure défense de la Ligue, aller à Salt Lake devient une torture : être nommé Défenseur de l’Année, dans ta liste personnelle ça se case où ?

Ah bah c’est un de mes objectifs en carrière, c’est clair. Je le cache pas. Maintenant pour moi cette année, tout en haut de la liste c’est le fait de gagner. Faire les Playoffs et au-delà des Playoffs, pas juste y aller. C’est bien comme objectif hein, mais si on peut être la meilleure équipe possible on le fera. On va surprendre beaucoup de gens, pas chez les joueurs mais chez les fans.

Justement, on sait que t’aimes bien parler ! Nous aussi, donc on voulait te demander ceci. Pour ‘les génies’ qui pensent que les meilleurs contreurs ne se font pas postériser, qu’est-ce que t’as à répondre ? Sur ce côté kamikaze qui est difficile à comprendre, vu de l’extérieur ?

Y’en a qui comprennent pas en fait, j’ai abandonné avec eux. Maintenant y’en a quelques uns que je peux encore sauver (rires)… Nan mais je dirais que si tu fais plus de contres, mais qu’au final ton équipe est moins bonne en défense… Logiquement, si t’es bon en défense t’as pas forcément besoin de faire un contre. C’est ça que je veux dire. Si le mec prend un tir casse-croûte parce qu’il a peur du contre, que tu prends le rebond et ton équipe marque derrière, ça c’est une bonne défense. Si t’as trop envie de contrer, tu sautes, peut-être que tu contreras un peu plus de tirs, mais tu vas aussi permettre à l’adversaire de marquer plus sur des rebonds offensifs, de provoquer plus de fautes, et les équipes d’en face vont profiter de toi.

Normal. Et ce type de pensée justement, tu l’as développé en ayant eu des modèles à suivre ?

Petit à petit ouais.

Et y’a des gars qui t’ont marqué début 2000, au point de vouloir faire comme eux ?

En fait à l’époque, je regardais beaucoup des gars comme Tyson Chandler, Dwight Howard. Maintenant je vais pas te mentir, au tout début je ne voulais que contrer. Mais après, avec l’expérience même si je suis encore jeune, j’ai compris petit à petit qu’au final je vais toujours essayer de contrer tout le monde, mais les adversaires le savent désormais. Et c’est là où il y a eu l’étape d’après. Parfois je montais au contre, et parfois il suffisait juste qu’ils me voient, que je fasse une feinte et le mec changeait son tir pour lâcher un floater et que je prenne le rebond.

… c’est un vrai jeu.

Pour moi c’est ça en fait, je joue des jeux avec l’adversaire. Par exemple si je suis à l’intérieur contre un mec et je sais qu’il va vouloir tout contrer, je m’amuse. Je vais au rebond, peut-être qu’il va en contrer un ou deux de plus mais bon… Pick and roll, pareil.

Je vois. Cette question est un peu plus détaillée, on voulait ton avis là-dessus. En France plus qu’ailleurs, on a le sentiment qu’il y a une vraie difficulté à accepter des sportifs qui peuvent avoir beaucoup de confiance, et cela pourra être pris pour de l’arrogance. On a ce réflexe Coubertin, mais c’est comme si on n’acceptait que des gars comme toi (ou Evan par exemple) puissent avoir une grande gueule. Vous dites les choses comme vous les pensez, et cela peut en gêner certains. Quel est ton point de vue là-dessus ?

C’est vrai qu’en France, on a moins… En fait, faut pas être arrogant, mais on a tendance à prendre rapidement la confiance. Je dirais même que la plupart des gens ont peur de se fixer des objectifs. Moi c’est pas mon cas, Evan c’est pas son cas. Beaucoup de gens ont carrément peur d’avoir des objectifs, car ils ont peur qu’on puisse les trouver arrogants ou dire qu’ils visent trop haut. Mais perso ? Je préfère quelqu’un qui vise trop haut et qui se foire, plutôt que quelqu’un qui critique ceux qui visent haut… et ne fait rien derrière.

Allez, pour finir y’en a une avec Evan. Il se ramène avec les 4 meilleurs joueurs de Charenton et tu te ramènes avec les 4 meilleurs joueurs de St-Quentin, qui paye son grec ?

Y’a qui à Charenton, à part Evan…?

J’en sais rien, mais t’as tes 4 gars et il prend ses 4 gars !

Ah bah je pense qu’on les péta.

(rires) Parfait ça ! Merci à toi Rudy !

Attends, on peut parler de la tronche d’Evan sur 2K ? 

Nan mais c’est un scandale.

Ouais, bah je vais lancer une petite opération pour soutenir Evan, si vous voulez me suivre n’hésitez pas. Je vais changer ma photo de profil, la tête d’Evan dans 2K (rires).

(Source : Trashtalk)

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