ITW Léo Cavalière et Romuald Morency, les liens du Tarn : « Être coéquipiers en pro, on n’osait même pas en rêver ! »
Betclic ÉLITE - Adversaires depuis leurs années poussins dans le Sud-Ouest, coéquipiers en minimes, amis très proches, Léopold Cavalière et Romuald Morency se retrouvent associés sous les couleurs de la SIG Strasbourg cette saison. Des U15 du BC Lavaur à des matchs de Champions League ensemble, ils ont accepté de raconter leur amitié pour BeBasket. Entretien croisé.
Betclic ÉLITE - Adversaires depuis leurs années poussins dans le Sud-Ouest, coéquipiers en minimes, amis très proches, Léopold Cavalière et Romuald Morency se retrouvent associés sous les couleurs de la SIG Strasbourg cette saison. Des U15 du BC Lavaur à des matchs de Champions League ensemble, ils ont accepté de raconter leur amitié pour BeBasket. Entretien croisé.
Ils se croisent depuis la catégorie poussins sur les parquets du Sud-Ouest. Ils ont été associés dès leurs années minimes au BC Lavaur. Et pourtant… « Le Tarn n'est pas une usine à talents incroyable », souffle Léopold Cavalière. Il y eut Cyril Julian, médaillé olympique. Il y a Myriam Djekoundade, championne du monde de 3×3. Et il y a aussi donc deux rescapés de l'équipe minimes du BCL version 2009/10 : Léo Cavalière (2,03 m, 27 ans), l'Albigeois rapidement expatrié en région toulousaine, et Romuald Morency (2,01 m, 28 ans), le Parisien arrivé à un an dans le Tarn.
Amis très proches depuis leur entrée dans l'âge adulte, les deux hommes sont devenus coéquipiers cette saison à la SIG Strasbourg, où Morency a rejoint son pote pour quatre mois en qualité de pigiste de Sofiane Briki. Une rareté dans le monde pro que seuls Antoine Diot et Edwin Jackson (à l'ASVEL en 2019/20) ou Axel Julien et Clément Cavallo (à Hyères-Toulon) peuvent se targuer d'avoir vécu. Début décembre, dans les entrailles du Rhénus, où l'un multiplie les séances de kiné pour soigner son genou tandis que l'autre tente de gagner la confiance de Massimo Cancellieri, les Alsaciens d'adoption ont raconté leur amitié. Pour une conversation qui s'étend des U15 de Lavaur à leurs matchs de Champions League avec Strasbourg, en passant par les soirées romaines et les pièges cubains…
Vous souvenez-vous de votre première rencontre ?
Léopold Cavalière : C'est flou !
Romuald Morency : On a des photos de l'un de nos premiers matchs, peut-être pas le tout premier. C'était en quelle catégorie ?
LC : Poussins ?
RM : Oui, je dirais pareil.
LC : C'était Lavaur contre le TCMS, le Toulouse Cheminots Marengo Sports. Romu à Lavaur, moi au TCMS. Et oui, il y a des photos. C'est marrant. T'imagines le mec qui a pris les photos à l'époque, s'il se doutait que… ?! (les deux rigolent)
RM : J'avoue ! Je ne sais pas qui en est l'auteur… On avait 8-9 ans à l'époque.
Ça va bientôt faire 20 ans alors…
(Les deux éclatent de rire) : 20 ?!?!
LC : C'est fou, la vache !
RM : Je n'y avais jamais pensé…
« Romu avait plus le statut de mec qui allait réussir »
Vous êtes-vous souvent affrontés lorsque vous étiez jeunes ?
RM : Assez, oui. En benjamins, on avait rejoué le TCMS. Tu étais encore là-bas ?
LC : Oui. Et ensuite, je t'ai rejoint à Lavaur. Ah non, on a joué ensemble au TBC d'abord.
RM : C'est ça, on a plus ou moins été coéquipiers au TBC.
LC : Toi, t'étais minimes France. Moi, j'étais minimes région.
RM : On s'entraînait ensemble mais c'était deux équipes différentes.
LC : Et ensuite, on s'est surtout côtoyé au CREPS, lors du Pôle Espoirs !
Quels sont les souvenirs qui reviennent de ces Lavaur – TCMS, de ces premiers matchs ?
LC : En fait, à l'époque, Romu avait beaucoup plus le statut de prospect, même si c'était un bien grand mot pour l'époque, de mec qui allait réussir. Il avait plus d'aisance technique et c'est ce qui différencie beaucoup les joueurs à cet âge-là. Du coup, quand on jouait Lavaur, il y avait Romu quoi. Peut-être pas au tout début mais dès qu'on a commencé les sélections départ' ou région, il était perçu comme ça. C'est surtout ça que je retiens des premières fois où j'ai joué contre lui.
RM : Le TCMS était plus développé que Lavaur quand même. En poussins et benjamins, c'était chaud de vous battre. Même si on avait gagné le Top 16 lors de ma deuxième année benjamins. Les matchs étaient serrés à chaque fois, il y avait toujours une petite pression lorsqu'on jouait le TCMS.
Comment s'est nouée votre amitié ?
LC : Nous sommes devenus potes au CREPS, que l'on a fait ensemble à Toulouse pendant une saison. On a un an d'écart donc j'y étais pendant la deuxième année de Romu. Mais on était juste potes quoi, comme deux coéquipiers au CREPS. Si on doit vraiment marquer le moment où nous sommes devenus amis, je dirais que c'est un voyage à Rome pour un Nouvel An avec mon meilleur ami, Johan Clet (vu en Pro B avec Caen, désormais en NM3 à Tain-Tournon, ndlr), qui était avec Romu au centre de formation de Cholet Basket. Il me fait : « Par contre, à Rome, j'amène Romu ». « Pas de problème, je le connais bien, on est potes. » Et je pense que c'est vraiment ce réveillon à Rome, lorsqu'on avait 19 ans, qui a marqué le début de notre rapprochement plus, plus, plus. C'est ça hein ?
RM : Oui. Au CREPS, on s'entendait bien mais on n'avait pas la relation qu'on a maintenant, et depuis des années.
LC : On a gardé ce modèle de Nouvel An + une semaine ensemble l'été. On l'avait déjà avec Jo puis Mu s'est greffé.
RM : Je me suis intégré à ça oui.
LC : Autant avant, il pouvait y avoir d'autres potes aussi, maintenant c'est vraiment nous trois. On ne cherche pas vraiment à ajouter d'autres personnes. Le but, c'est vraiment qu'on soit nous trois et qu'on se fasse des beaux voyages ensemble.
Au fin fond d'un village à Zanzibar…
C'était bien ce Nouvel An à Rome alors ?
(Les deux rigolent)
LC : C'était complètement fou !
RM : C'était très marrant.
LC : On en reparlait encore récemment. On n'avait pas beaucoup d'argent à l'époque et on partait de Toulouse mais on avait roulé jusqu'à Marseille pour prendre un avion pour Rome.
RM : 3h30 de route pour peut-être économiser 60€ par personne.
LC : Quand on y repense aujourd'hui, on se dit : « Putain, on aurait peut-être pu lâcher 60 balles de plus et partir de Toulouse ! » Déjà, rien que ça, c'était une première épopée.
RM : Et ça fait partie des premiers voyages ensemble, en autonomie, où tu réserves tout toi-même.
LC : On s'était loué un espèce d'appart-hôtel assez incroyable ! Nous-mêmes, on n'arrivait pas à croire qu'on était logés là. Après, on ne peut pas tout raconter (les deux rigolent) mais il y a des moments d'anthologie ! Encore aujourd'hui, on se ressort juste une phrase et les gens nous regardent bizarrement. Ils ne comprennent pas ce qu'on dit et nous, on a plein de références communes.
Qu'avez-vous fait d'autres comme voyages ensemble ?
RM : Je me faisais l'historique en venant pour l'interview et ça commence à faire. Il y a eu Rome, Londres, Berlin, Copenhague, Prague…
LC : Mais ça, c'est que les Nouvel An !
RM : … Porto, Lisbonne, Faro, Séville, Malaga, Milan, Bologne, Rimini, Zanzibar, Cuba.
LC : On a fait une grande partie de l'Europe et là, on commence à s'attaquer au monde (il sourit). Le Covid nous a annulés le Brésil. Zanzibar et Cuba, c'était lors des deux derniers étés. En fait, on est fans de voyage et pouvoir le faire avec des amis avec qui on est si proches, c'est un peu un rêve de gosse. Aujourd'hui, on a la chance de bien gagner nos vies. Je suis de nature à faire un peu attention mais quand il s'agit de voyager avec mes potes, là, je me fais plaisir. Parfois, je me lève le matin et je me dis que je bosse pour ça, pour profiter de ces moments l'été. J'ai la chance d'avoir trouvé des compagnons super.
Ça ressemble à quoi des vacances avec le trio Clet – Cavaliere – Morency ? Plutôt farniente, plutôt fête ou plutôt découverte ?
LC : C'est Mu qui organise !
RM : On faisait pas mal la fête quand on était plus jeunes, autour de la vingtaine.
LC : Ah, c'était le but premier oui !
RM : En fait, on partait avec un groupe de potes plus élargi au début. Certains voulaient faire la fête, d'autres visiter donc on essayait de faire un mélange de tout ça. En grandissant, on se calme un peu. On continue à sortir quand même mais on découvre beaucoup plus le côté culturel, on s'imprègne plus de l'atmosphère, de la façon de vivre des gens, c'est ce qui nous intéresse maintenant.
Des vacances un peu plus actives alors…
RM : Actives en journée, actives un peu en soirée aussi quand même. On ne dort pas beaucoup du coup ! (il rit)
LC : Ce n'est pas le but ! Mais on a une organisation bien rodée. Moi, je réserve l'avion. Mu réserve tout le reste. Et Jo…
RM : Il ne fait rien ! (les deux éclatent de rire)
LC : Il vient juste.
RM : Il est là.
LC : On lui donne une heure, un jour, il se pointe et il se laisse porter ensuite. On a un bon équilibre.
Y-a-t-il des souvenirs marquants de voyage qui ressortent ?
LC : On a déjà cité Rome, qui est marquant pour moi car c'était le premier. Je dirais Zanzibar personnellement, ou Milan. C'est compliqué de faire le tri !
RM : Il y en a beaucoup mais Zanzibar m'a marqué aussi. Quand on a visité le village…
LC : C'est vrai.
RM : Zanzibar est une destination très touristique, connue pour ses belles plages. Il y a beaucoup d'hôtels, etc. Et on avait eu la chance de rencontrer quelqu'un qui travaillait là où on dormait. Il nous avait ensuite amené chez lui et on avait fait le tour de son village. Quelque chose de beaucoup plus reculé, que les gens ne voient pas forcément, où ils ne viennent pas du moins. On avait vraiment passé la journée avec les locaux, vu comment ils vivaient, comment ils s'organisaient, quelle était la vie au village. On avait cuisiné avec eux, mangé avec eux. Ça, c'était un moment vraiment cool ! Ce sont des choses qu'on ne voit jamais et on avait pris une grosse claque en voyant qu'il y a des gens qui vivent complètement différemment. Mes objectifs de vie, eux, ils s'en foutent complet. Ça n'a rien à voir.
« Pas d'argent, pas d'essence, pas d'endroit où dormir… »
Et des galères de voyage ?
(les deux éclatent de rire)
RM : Ça allait jusqu'à cet été !
LC : Écoute, on va juste parler du dernier voyage.
RM : C'est la seule galère qu'on a eu en vrai ? Genre où on s'est dit que c'était compliqué…
LC : Où on a paniqué ? C'est sûr, oui. En tout cas, c'était la plus grosse. Donc on était à Cuba cet été. C'était vraiment un voyage mémorable. Romu avait organisé ça de manière parfaite, on est allé dans trois destinations complètement différentes à Cuba. Super. Mais il arrive un moment où on est un peu en tension. On capte que nos cartes bancaires sont bloquées, on ne peut plus retirer de bif. On se dit que c'est un peu chaud mais on ne pouvait pas appeler nos banques car il était trop tard en France. On avait encore un peu d'argent donc on se dit que ce n'est pas grave et qu'on verra le lendemain. C'est un truc qu'on se dit souvent ça : « Ce n'est pas un problème maintenant, ce sera un problème pour plus tard ! » (ils rient) Du coup, on repousse. Et là, on doit partir le lendemain. Combien de bornes ?
RM : Pfff, il y avait 6h30 de route.
LC : 6h30 dans une voiture louée. Niveau essence, on est un peu justes. On se dit qu'on va aller en mettre.
RM : Il faut savoir qu'il y a des stations pour les locaux et des stations pour les touristes. Il n'y en a pas énormément pour les touristes, qui ne peuvent surtout pas aller dans celles pour les locaux car les prix y sont moins chers. Donc il faut bien sélectionner sur le trajet les endroits où on va s'arrêter pour mettre de l'essence.
LC : Ça, on le savait à moitié déjà. On se pointe dans une première station, on nous dit que ce n'est pas pour les touristes, on va dans une deuxième. Et là, une queue monumentale, on nous explique qu'il y a des galères d'essence dans le pays et qu'on ne peut pas en prendre beaucoup. Combien ? On nous dit un truc du style 3€ d'essence. C'est moins cher qu'en France car évidemment, avec 3€ d'essence, tu ne fais rien aujourd'hui ici.
RM : On avait le droit à 10 litres, un truc comme ça. 10 à 15 litres maximum, et on a 6h30 de route à faire.
LC : Compliqué, donc. On remplit un peu à la Havane, on cherche une solution, on ne trouve pas. On va de bled en bled pour trouver de l'essence. Vraiment une galère monumentale.
RM : Et on a très peu d'argent, on ne pouvait pas retirer. On n'a pas d'essence, pas d'argent, on n'avait quasiment pas mangé de la journée. Et il fait chaud ! Avec l'accumulation des trucs, t'es un peu en stress.
LC : Ah oui, vraiment.
RM : On n'avait pas de logement non plus car on nous attendait le soir quelque part. Donc si on n'arrive pas à destination, on ne sait pas où on dort.
LC : Rooooh, ça me gratte rien que d'y penser.
RM : (il rit) C'était assez galère. On a passé des coups de fil. Des gens des précédents Airbnb ont essayé de nous aider mais il n'y avait pas vraiment de solution. Finalement, c'est le propriétaire du logement où on allait qui nous a dit qu'il y avait une station une heure avant l'arrivée.
LC : « Si vous pouvez y aller, allez-y ! »
RM : On commence à calculer et ça se joue à 15 kilomètres d'autonomie.
LC : Il nous dit de faire 300 bornes et sur la bagnole, c'était 315 bornes d'autonomie. On se dit que ça va être chaud.
RM : En panique. Mais de toute façon, on se dit qu'on a moyennement le choix. On se le tente et ça passe.
LC : On arrive dans le village où on allait, Trinidad. On se pose, on arrive à peu près à régler nos galères de carte bancaire et on se dit : « C'est bon, on a tout solutionné, on va à la plage maintenant ! » On prend la voiture, on roule 5 mètres et pfff (il souffle), il y a un truc qui ne va pas là !
RM : Elle ne roule pas très droit (il rit)
LC : Un pneu complètement à plat. On se dit que les galères ne sont pas finies. On regarde comment l'enlever et il y a un local qui passe à vélo : « Ça va les gars ? » Il vient nous aider. Là, on se dit que la bonté des locaux sauve parfois des voyages. Il nous amène dans un garage mais il y a un moment chelou où je capte vraiment que le mec essaye de détourner mon attention. Je regardais ce qu'il faisait avec le pneu dégonflé et il me pose des questions bizarres. Du type combien coûte un pneu de vélo en France. Là, je comprends que le mec a très clairement dégonflé notre roue dans la nuit et qu'il tournait le lendemain matin autour, à attendre que l'on sorte pour venir nous aider. J'ai un petit doute mais je me dis qu'on s'est fait enfler. Il répare notre roue, on ne paye pas hyper cher mais on se sent un peu con d'avoir payé. Je lui file quand même un pourboire, je ne sais même pas pourquoi, c'est ridicule (Morency rigole). Et on finit au bout de 36h de galères à se dire que c'est bon, c'est fini ! Alors, pour ceux qui voyagent à Trinidad, ne laissez pas votre voiture dans la rue. Il faut la garer dans le garage d'un local que vous payez pour qu'il vous la garde. Ces 36h là étaient assez intenses : quand tu n'as pas d'argent, pas d'essence et que tu ne sais pas où tu vas dormir, ce sont des situations auxquelles nous ne sommes pas habitués. Dans nos sociétés un peu plus occidentales, on a toujours une solution. Pas là.
Et comment aviez-vous pu solutionner le problème des cartes bancaires ?
LC : Pffff, on avait dû passer des coups de fil à la banque. Ils nous disaient : « Mais vous êtes sûrs ?! »
RM : Aussi, c'est Jo qui nous avait dit qu'on ferait bien d'essayer de payer en carte dans un magasin, même si très peu acceptaient la carte. Il disait qu'un payement en carte débloque parfois le reste. Je ne sais pas (les deux rigolent), il est passé par des galères, il connait peut-être plus que moi ! On essaye, ça marche et on a pu avancer de l'eau, c'était déjà une bonne avancée !
LC : C'est ça aussi, il fallait acheter de l'eau. On a soif quoi. Tu ne bois pas l'eau du robinet là-bas.
RM : À partir de là, on pouvait retirer en toutes petites quantités.
LC : 20 balles par 20 balles !
RM : C'est ça ! On l'a fait sept fois d'affilée (il sourit). Des gens attendaient derrière et gueulaient un peu.
LC : En fait, la panique, c'est quand j'appelle ma banque, qu'ils me disent que c'est bon, que je retourne retirer et que je tente de prendre une quantité importante car autant prendre beaucoup d'argent. Là, ça ne marchait toujours pas… Si ma banque me dit que c'est bon et que ça ne l'est pas, j'avais peur que ça ne marche plus du tout. Ça a été une bonne grosse panique !
Quel est votre voyage de l'été 2024 ?
RM : Bonne question…
LC : Moi, j'ai un plan. On en a déjà discuté, j'aimerais bien faire Tokyo. On essaye de changer un peu de décor chaque année. Romu avait appris le japonais un peu quand il était à Antibes.
RM : (il rit) J'aurais dû continuer, j'aurais été bilingue.
« Très peu croyaient en Léo : pourquoi tu le fais jouer ? »
Reparlons basket. Léopold, vous avez déjà été évoqué le jeune joueur Romuald. Mais Romuald, pouvez-vous raconter qui était le jeune Léo ?
LC : Ça, ça va être rigolo.
RM : Les souvenirs que j'ai de Léo, c'est à partir du moment où on a continué à jouer ensemble, en U15 donc. Je le vois plus à travers les yeux de potes de l'époque qui me considéraient comme plus enclins à réussir rapidement. Léo, à ce moment-là de l'histoire, très peu croyaient en lui. Notre coach croyait énormément en lui et beaucoup se demandaient pourquoi. Je me rappelle qu'il courait un peu bizarrement, que ses bras balançaient. Il était grand physiquement mais les gens ne le voyaient pas. Avec le recul, je trouve ça marrant de voir où il en est maintenant, tout ce qui lui reste à accomplir et sa progression, sachant que personne n'aurait misé sur lui à l'époque.
LC : La première année, donc la saison où on a joué ensemble, j'étais vraiment la cinquième roue du carrosse. Il y avait des joueurs qui étaient allés voir notre coach pour lui demander : « Pourquoi tu fais jouer Léo ? ». Mentalement, ce n'était pas hyper facile mais ce n'est pas un souvenir douloureux non plus. À l'époque, je n'avais pas l'esprit de compétition que j'avais aujourd'hui. Je faisais juste mon truc et ça m'importait peu. J'avançais pour voir jusqu'où je pouvais aller. Mais Romu était largement plus développé, c'était fou. Il a été pris à l'INSEP, ce qui était le Graal à l'époque. Dans la zone Sud-Ouest, il y avait deux superstars pour nous : c'était Romu et Charly Pontens. On les regardait avec des yeux…
Après le CREPS, vos chemins se sont séparés. L'un a pris la direction du centre de formation de l'Élan Béarnais, l'autre de Cholet Basket…
RM : On a failli suivre la même trajectoire finalement. Mon frère, Jean-Frédéric, était à Pau et l'Élan Béarnais m'avait contacté assez jeune. Au moment où je m'engage à l'INSEP, j'avais aussi décidé de signer une convention avec un centre de formation pour être sûr d'être récupéré après. Au moment de faire mon choix, il y avait Pau, qui descendait en Pro B, et Cholet, champion de France et champion de France Espoirs, qui avait une grosse équipe en cadets aussi. Dans ma tête, avant cette année, j'allais à Pau quoiqu'il arrivait. Je me suis juste orienté sur Cholet à cause de leur mauvaise année sportive.
LC : Lors des Cholet – Pau, en Espoirs ou en cadets, on jouait souvent l'un contre l'autre. En cadets, c'était toujours des très, très grosses rencontres.
RM : Ah oui, c'était chaud !
LC : En général, c'était le match de la saison. Avec Romu, je me rappelle qu'on cherchait vraiment à se dunker dessus l'un l'autre (ils rigolent).
RM : Il m'a dunké dessus en cadets, je lui ai rendu en Espoirs deux ans après.
LC : Ouais… C'était tout le temps très tendu.
RM : Et il y avait des grosses ambiances ! Quand on allait à Pau, Johan Clet, qui vient du Gers, ramenait toute sa famille donc j'avais la sensation qu'il y avait la moitié des tribunes pour Pau, l'autre pour Cholet. C'était vraiment très bien
LC : C'est vrai. Et en plus, on performait tous les deux le plus souvent du temps. C'étaient des matchs importants pour nous !
« S'affronter en Betclic ÉLITE, c'était vraiment important pour nous ! »
Ensuite, Romuald a transité par la Pro B puis vous vous êtes retrouvés en Betclic ÉLITE lors de la saison 2020/21. Vous souvenez-vous de votre premier affrontement dans le monde professionnel ?
LC : De ouf !
RM : Ah ben oui, on l'a attendu longtemps. Notamment moi, qui ai fait cinq ans en Pro B. Cinq ans à vouloir aller en Pro A, c'était mon obsession. Léo, qui lui y était déjà, m'y encourageait tout le temps, on en parlait pas mal. Après ma saison à Antibes, j'ai signé pendant le confinement à Gravelines. C'était marrant car on était tous les deux en contact avec certaines des mêmes équipes. On s'appelait tous les jours…
LC : Oui, quand je pars de Pau, Gravelines me contacte.
RM : Et Strasbourg m'avait mis sur une short-list. Donc on savait qu'il pouvait se passer quelque chose cet été-là. Et je ne sais plus ce que je disais…
LC : Notre premier match !
RM : Ah oui ! Donc on s'appelait tout le temps pour se tenir au courant, on finit par signer dans deux équipes différentes. Et dès que le calendrier est sorti, la première chose à faire était de voir quand était le Gravelines – Strasbourg pour voir dès que l'on jouerait l'un contre l'autre.
LC : C'est un bon souvenir. On a des photos et tout.
RM : C'était à Gravelines (le 18 mars 2021, ndlr).
LC : Oui, et c'est moi qui gagne (81-78) !
RM : On avait perdu…
LC : De toute façon, c'est simple. Les deux premières saisons, c'est moi qui gagne, et c'est lui lors de la troisième. Je fais 4-0 et tu reviens à 4-2.
RM : Ah ouais, 4-0 quand même ?!
LC : Et 4-2 ensuite oui. On a eu une année plus compliquée l'an dernier.
Y-avait-il un petit sentiment d'accomplissement de se retrouver ensemble sur la plus grande scène professionnelle française ?
LC : De ouf, de ouf !
RM : Carrément !
LC : On avait fait un post Insta à l'époque. C'était vraiment important pour nous.
RM : La veille du match, j'étais venu le chercher à l'hôtel pour qu'il vienne manger à la maison. On avait eu des discussions cool : « Enfin, on y est ! ». À retracer tout le chemin parcouru.
LC : C'était génial.
Et est-ce qu'il y en a un qui brille généralement dans ces matchs ?
LC : Oh, ça, ça dépend !
RM : Le match retour au Rhénus, j'avais été super nul (4 points à 2/9 pour -2 d'évaluation en 27 minutes le 22 mai 2021, ndlr). Et lui avait été super fort d'ailleurs (14 points, 11 rebonds, 2 passes décisives et 2 interceptions, ndlr). Mais je n'ai pas eu le sentiment que jouer contre lui m'avait impacté en quoi que ce soit. Avant le match, j'avais dû me préparer un petit peu. Il fallait à la fois profiter de l'évènement, car ça en était un et c'est aussi pour cela que l'on joue, et réussir à le mettre de côté, car il y avait un match à gagner.
LC : Je ne me rappelle plus du tout de comment j'avais été sur le premier match, c'est que je n'avais pas dû être fou (4 points et 5 rebonds, ndlr). Lors de ma première saison à Strasbourg, j'avais des galères physiques et dans le jeu. Mais je me souviendrais longtemps du retour car c'était mon premier match référence. La première fois que je fais Homme du Match à la SIG, alors qu'on était déjà assez loin dans la phase retour. Et c'est marrant car c'est le soir où j'ai rencontré ma copine, la première fois qu'elle est venue me voir jouer alors qu'elle ne savait pas qui j'étais, et je l'avais croisé après. Donc entre le deuxième affrontement avec Romu, mon match référence et le fait que l'on me présente une femme qui deviendra ma copine et qui le reste deux ans et demi après, c'était…
RM : Une grande soirée.
LC : Exactement. C'est marrant.
« J'aurais dû prendre 5% de commission sur ta signature à la SIG ! »
Et cet été, lorsque Romuald est devenu sparring-partner à la SIG, on imagine aisément que Léo a joué un petit rôle…
(ils rigolent)
LC : Putain, de ouf !
RM : J'ai été un peu en galère tout l'été. J'étais même retourné à Gravelines pour m'entraîner. Et on s'appelait assez souvent, il me demandait de mes nouvelles, savoir comment ça avançait de mon côté. Il me tenait informé de sa prépa et du 3×3. Il avait beaucoup d'échéances et le club l'avait laissé partir. Il m'a évoqué l'idée que le club aurait besoin de le remplacer et je dois avouer que c'est Léo qui a pas mal travaillé dans l'ombre…
LC : Alors oui, j'ai glissé ton nom. Et dès que j'ai su, je t'ai appelé pour te tenir au courant. Mais là où j'aurais dû prendre une comm', c'est sur ta signature ! (ils rigolent) J'aurais dû prendre 5%. Sofiane Briki se blesse et je vais voir notre GM : « Nicola (Alberani), Romu peut-être ? » Il me répond qu'il va appeler son agent d'ici demain car il connait bien la structure vu qu'il a aidé l'équipe aux entraînements plus tôt dans l'été. Moi, je me dis : « Bon, ça va se faire, est-ce que j'appelle Romu quand même ? » Oui, j'appelle Romu.
RM : À 8h du matin ! Là, je me suis dit qu'il y avait un truc chelou. D'habitude, c'est plutôt l'aprèm' ou le soir.
LC : Et là, tu me dis quoi ? Que j'ai bien fait de t'appeler en gros ? Car t'étais en train de faire ta valise pour Levallois ?
RM : C'est ça. J'étais en contact avec les Metropolitans 92 depuis la veille et on m'avait dit de me tenir prêt car ça risquait d'avancer dans mon sens. Léo m'appelle à 8h pour me dire exactement la même chose pour la SIG. À 10h, mon agent me confirme Boulogne-Levallois et me dit qu'il faut que je sois là-bas le soir même. Bon, OK, je fais mes valises. 10h30, Nicola Alberani appelle mon agent : est-ce que je peux être à Strasbourg dès le lendemain matin ? Bon, OK, qu'est-ce que je fais ? (il rit)
LC : Quand Mu qui me dit qu'il est en train de partir à Levallois, je retourne voir Nicola et le coach en disant : « Bon les gars, il n'y a pas de demain qui tienne, vous l'appelez aujourd'hui, sinon il se barre ! » Et c'est comme ça que j'ai pu accélérer les choses. Je ne dis pas que ça ne serait pas fait sans moi mais je voulais être sûr que ça se fasse et qu'on puisse jouer un match officiel ensemble. C'était vraiment assez fou !
Et du coup, voici deux coéquipiers de l'équipe minimes de Lavaur devenus coéquipiers en pro…
LC : Bon, c'est dommage car on ne rejouera pas ensemble normalement (Romuald Morency arrive en fin de contrat le 20 janvier tandis que Léopold Cavalière n'est pas attendu sur les parquets avant février, ndlr). Mais on l'a fait quoi !
Peut-on dire que c'est un rêve qui s'est réalisé ?
RM : Ah oui, oui !
LC : On peut le dire en effet.
RM : Personnellement, le moment qui m'a le plus marqué était à Oldenbourg en BCL. Parce qu'une fois que j'étais arrivé en Betclic ÉLITE, mon objectif était d'accéder à une compétition européenne. J'ai signé à la SIG en sachant que j'allais disputer la Champions League, j'étais trop content. Et à l'échauffement en Allemagne, je me dis : « Woaw, je joue la BCL, c'est trop bien ! » (Léo rigole). Et là, je vois sa tête à côté. « Et en plus, y'a lui ! » (il rit) On gagne après prolongation et c'était une belle soirée aussi. De temps en temps, on se rend compte des choses en prenant un petit pas de recul et en se disant que c'est beau. Ce soir-là, ça me l'a fait.
LC : Peu de gens peuvent dire qu'ils ont joué au meilleur niveau français avec quelqu'un d'aussi proche. Ça, c'est assez ouf. Par exemple, je suis copain avec Jean-Baptiste Maille mais c'est né du monde pro. Avec Romu, ça remonte à bien avant.
Jouer ensemble dans le monde pro, est-ce quelque chose dont vous discutiez depuis longtemps ?
(ils soufflent)
RM : Un petit peu, oui, c'est un truc que tu gardes en tête.
LC : Quand même, mais t'oses même pas en fait ! L'idée, quand t'es jeune, c'est d'être pro. Déjà, tu veux gagner ta vie. Jouer une compétition européenne avec un pote comme ça, tu te l'imagines mais tu n'oses même pas en rêver. C'est un peu venu l'été du Covid quand Romu est arrivé en Betclic ÉLITE. « On va déjà jouer l'un contre l'autre mais t'imagines si un jour, on… ?! Ce serait ouf ! »
« Romu pourrait être plus ou mieux utilisé à la SIG »
Alors si on vous avait dit ça à Lavaur…
RM : (il coupe) C'était impensable !
LC : Je n'aurais même pas compris si on me l'avait dit.
RM : À l'époque, mon rêve était de jouer contre ou avec mon frère. Lui se rapprochait du niveau pro et j'avais envie de faire ça. Déjà que moi j'y arrive, je l'espérais mais je n'en savais rien… Mais qu'il y ait quelqu'un d'autre de mon équipe cadets de ce petit bled de Lavaur…
LC : Surtout moi dans cette équipe ! Je ne servais à rien (il rit).
RM : Loic Boutibou, j'aurais dit oui. Mais alors lui non ! (il rit)
LC : Ah non, moi, je n'étais pas destiné à faire ça.
RM : C'est assez fou.
Toutefois, la situation est un peu altérée par la blessure longue durée de Léopold et le très faible temps de jeu de Romuald Morency (7 minutes de moyenne en 13 matchs, ndlr). Y-a-t-il une pointe de frustration qui ressort à cause de ces éléments ?
RM : Oui mais je ne pense pas trop à ça, je profite juste du fait que ce soit chouette et puis…
LC : (il coupe) Moi, j'y pense un peu.
RM : Ah ouais ?
LC : Oui.
RM : Pour ta blessure, oui, c'est sûr !
LC : Non même ta situation, ça me casse un peu les couilles. Parce que tu fais preuve d'empathie envers tes proches et j'ai l'impression que Romu pourrait être plus ou mieux utilisé aujourd'hui. Après, ce n'est pas mon rôle, c'est au coach d'en décider Mais je suis un peu frustré car j'ai envie qu'il taffe comme je sais qu'il peut taffer. Pour Romu, l'un de mes grands regrets est qu'il n'y ait pas eu de All-Star Game en 2020/21. S'il y a un All-Star l'année du Covid, je me dis qu'il avait peut-être le niveau. Ta meilleure saison en pro, c'était celle-là pour moi. J'avais les boules pour ça. Je sais que Romu peut taffer plus que ça et je cherche à être moteur dans sa motivation. Il m'a tellement parlé de monter en première div' qu'il fallait aller chercher plus une fois qu'il l'avait fait. J'ai toujours voulu le pousser dans ce sens-là. Et aujourd'hui, sa situation fait que c'est compliqué d'aller chercher plus. Alors ça m'embête un peu. Moi, ma blessure, bien sûr que c'est frustrant. Mais aujourd'hui, c'est fait, c'est acté, il faut juste que je revienne. Lui, sa situation peut évoluer très vite, dans le bon sens ou pas très bien si ça continue comme cela va en ce moment (1,8 point et 1,2 rebond de moyenne avec la SIG, ndlr). Donc moi j'y pense un peu.
RM : Cette frustration-là, je ne la lie pas à l'aventure avec Léo. Je ne me dis pas que ça fait chier que ça arrive maintenant alors qu'on joue ensemble. Oui, c'est frustrant que cette situation arrive mais il n'y a pas de lien avec Léo, je ne me dis pas qu'ils ont gâché mon rêve. Il n'y a pas de ça.
Vous arrivez à en profiter en dehors du basket ?
RM : Oui, c'est clair.
LC : Oui, après je pensais qu'on se verrait plus !
RM : C'est vrai.
LC : Ce qui est bizarre, c'est qu'on se voit tellement tous les jours que c'est déjà énorme comparé à d'habitude. Mais parfois, en sortant d'un entraînement, je lui dis : « Viens, on va se faire un repas. » Le sushi en face ou un truc comme ça. On passe quand même beaucoup de temps ensemble, on fait pas mal de trucs avec les Français de l'équipe et on se retrouve régulièrement. On s'assoit à côté, on se dit des trucs que personne ne comprend et on rigole très fort (ils rient).
« Le respect se transforme vite en fierté »
Quel regard portez-vous sur vos parcours mutuels ?
RM : Je suis impressionné et très respectueux de son parcours. Comme on l'a évoqué avant, ça ne lui était pas prédit pendant un moment mais il est allé le chercher. Je n'ai pas vu ses heures dans l'ombre à travailler quand il était en cadets ou en Espoirs mais on se jouait entre 2 et 4 fois par saison. Tous les ans, je le voyais monter en puissance, je voyais des stats qui passaient et je me disais que c'est quand même fou. Je l'ai vu accomplir des choses : MVP en Espoirs, ses débuts en pro, des bonnes saisons en pro. J'ai l'impression qu'il y a une nouvelle marche tous les ans. Et franchement, bravo, car il part de loin.
LC : J'ai aussi beaucoup de respect par rapport au parcours de Romu. Disons qu'il avait peut-être un avenir plus radieux promis dans un premier temps mais les étoiles, à un moment donné, n'étaient pas assez bien alignées. Il a dû redescendre en Pro B et moi, je n'ai pas eu à faire ça. J'ai peut-être eu du mérite de rester en première division mais il y a aussi des histoires d'opportunités. Je n'ai pas eu à me battre pour revenir en Betclic ÉLITE comme lui l'a fait. C'était tellement un leitmotiv, tellement un truc important pour lui, qu'il bossait tous les jours pour cela. Et il a travaillé sur des trucs un peu plus subtils que mettre des paniers. On se foutait de sa gueule en disant qu'il faisait l'école du cirque mais il a bossé sur plein de choses : ses réflexes, ses yeux, etc. Il a également pris un préparateur mental. Je sais qu'il a tellement tout mis en œuvre pour revenir au meilleur niveau français. Aujourd'hui, il a réussi mais j'ai envie de le voir aller encore plus loin car je sais qu'il en est capable. J'ai beaucoup de respect pour Romu et pour tous les joueurs qui ont ce parcours-là. Celui d'aller prouver dans une division inférieure pour remonter après. Je me doute que ce n'est pas facile du tout. Il y a énormément de respect. Et de fierté en fait, car quand tu es proche d'une personne, le respect se transforme vite en fierté.
Vous n'êtes pas le seul à le penser. On a vu passer cet été un tweet de Georgi Joseph comparant Romuald à Dyshawn Pierre du Fenerbahçe…
RM : Très respectueux comme tweet. J'apprécie beaucoup Georgi, merci.
LC : Disons qu'on est tous les deux dans une période de notre carrière où l'on peut aller chercher plus loin. On se motive l'un l'autre pour y arriver car autant exploiter le truc au maximum. Par exemple, on se retrouve souvent l'été aussi pour travailler ensemble. On fait des pick-up games où ils ne veulent pas qu'on se mette ensemble en face. Mais on le fait quand même et on masse tout Toulouse.
RM : Sa mère vit à 15 minutes de chez mes parents à Lavaur. On trouve une salle chez nous…
LC : Et on taffe !
Pour finir, qui gagne en un-contre-un ?
RM : Oh, je gagne quand même hein.
LC : Je pense, oui. Moi, je suis beaucoup moins un joueur de un-contre-un. Il me faut des coéquipiers autour pour que j'arrive à briller. Désolé, tu espérais peut-être un conflit sur cette question ?! (ils rigolent).
Propos recueillis à Strasbourg,
14 décembre 2023 à 17h30
Source : BeBasket