ITW Kevin Seraphin : « Mon Twitter n’arrêtait pas de sonner, tout le monde m’insultait »
En 2016, rares sont les joueurs NBA qui ne sont pas présents sur Twitter, Facebook, Instagram ou encore Snapchat. Parmi les joueurs français, trois sont notamment très actifs. Nous avons décidé de creuser ce sujet avec eux pour en savoir un peu plus sur leurs utilisations des réseaux sociaux. Nous avons donc discuté avec le plus gros chambreur de Twitter, Evan Fournier, le bloqueur le plus connu de la twittosphère, Rudy Gobert, mais on commence avec celui qui est le plus accro de tous, Kevin Seraphin. L’actuel pivot des Pacers est très actif sur Instagram, Snapchat et Twitter, et ce dernier aime tellement les réseaux sociaux qu’il compte même sortir bientôt son propre réseau social appelé « Looks ».
Kevin, est-ce que tu te souviens quand tu t’es inscrit sur les réseaux sociaux ?
Oui, c’était en 2008, la première fois que je suis allé en équipe de France junior. Je me rappelle, j’étais avec Thomas (Heurtel) et Edwin (Jackson) et ils m’ont dit : « Mais tu n’es pas encore inscrit sur Facebook et Twitter ? » et moi j’étais là : « non, mais c’est quoi ça ? ». Du coup, je me suis mis dessus et c’est comme ça que c’est parti.
Combien de fois est-ce que tu checkes tes réseaux sociaux par jour ?
Maintenant, avec le fait que ça soit sur ton téléphone, je suis tout le temps dessus ! (rires). J’ai toujours mon téléphone dans la main. Du coup, quand je ne fais rien, je vais dessus et je regarde.
As-tu déjà été touché par des tweets qui ont été écrits sur toi ?
Au tout début, oui. La première fois que j’ai dit que je ne pouvais pas aller en équipe de France. Je me rappelle quand ma déclaration sort dans les médias, à ce moment-là, 1 heure après j’ai dû supprimer Twitter. J’étais obligé. Mon téléphone n’arrêtait pas de sonner. Je recevais des tweets de tous les Français possibles (rires). Tout le monde m’insultait. C’est la première fois que quelque chose comme ça m’arrivait. Ça m’a touché. Avant il n’y avait que de bonnes choses d’écrites sur moi, tout le monde m’appréciait. Et là, tout d’un coup, j’étais devenu l’ennemi numéro 1. Mon Twitter n’arrêtait pas de sonner. Mais sérieusement, ça n’arrêtait pas. Je recevais à peu près du 50 tweets à la minute, ça fusait de partout. Mon téléphone n’arrêtait pas de vibrer et comme ça n’arrêtait pas, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose, et j’ai supprimé l’application.
J’ai vu sur les réseaux sociaux que tu étais très proche de ton petit frère, Steve. Est-ce que tu peux me parler de la relation que tu as avec lui ?
Je suis très proche de ma famille en général parce qu’elle a toujours été là dans toutes mes étapes et dans tout ce qui s’est passé dans ma vie. Ils m’ont toujours aidé et supporté et je sais qu’ils le feront toujours. Mon petit frère est quelqu’un de très important parce que je n’en ai qu’un seul et maintenant, on en arrive au stade où on est tous les deux grands. On peut se parler de tout et on fait pleins d’activités ensemble. Et c’est vrai qu’on est très proche.
J’imagine que tu dois recevoir beaucoup de demandes de la part des fans sur twitter ou snapchat ? C’est dur de faire le tri entre ce qui est vrai et faux ?
Oui, je reçois de tout. Mais vraiment je reçois de tout (rires). Après je ne fais pas trop attention à ce genre de choses. Mais ça dépend. Il y a des fans qui t’écrivent, tu sens que c’est bidon donc je ne réponds pas. Mais quand ce sont des enfants par exemple qui me demandent des petits trucs, je le fais. Mais que quand je peux le faire. Il y en a, ils me demandent de leur envoyer des maillots ou des autographes par FedEx, tu sais très bien que je ne vais pas aller jusqu'à FedEx pour le faire (rires) même si j’aime mes fans. Et ça, pour la plupart, ce sont les Français qui sont comme ça. Les Américains eux, ils sont super organisés, ils m’envoient tout, j’ai déjà le timbre et l’enveloppe pour renvoyer. En gros, j’ai juste à signer et à remettre ça à l’intendant qui va le poster. Ça, je vais le faire car ça me prend 30 secondes.
Est-ce qu’à des moments importants de ta carrière, tu as senti le besoin de te couper des réseaux sociaux et de te concentrer plus sur le basket peut-être ?
Non, parce que les réseaux sociaux ne m’empêchent pas d’être concentré sur mon basket. Quand je suis à l’entrainement, je n’ai pas non plus besoin d’être concentré sur le basket comme un fou. C’est pour ça que quand je suis à l’entraînement, je prends mon téléphone avec moi. Ça peut choquer mais c’est une réalité et ça, les gens ne le comprennent pas. Regarde. C’est quoi un snap ? Ce n’est pas une journée. C’est juste 10 secondes de ta vie en vidéo. Ce n’est pas parce que je fais un snap de 10 secondes que je suis fuck up et que je ne suis plus concentré pour la journée. Là, je suis en train de te parler, mais 30 minutes avant le match quand le coach va venir parler, je vais couper mon téléphone et pendant le match, je ne vais pas du tout y penser. Mais je sais aussi qu’après le match je serai sur mon téléphone.
Tu n’as jamais eu de réflexions ou de rappels à l’ordre par un coach ou même par un coéquipier sur ton utilisation de ton téléphone ?
C’est vrai que tout le monde sait que j’adore ça. Mais maintenant non, je n’ai jamais eu de réflexions par rapport à ça. Au final, moi je n’ai que 5 heures de basket dans la journée. Et ça les gens de l’extérieur ne le comprennent pas trop. Ils sont là à se dire que je passe tout mon temps sur mes réseaux sociaux, mais non. Moi je fais mes 5 heures de basket où je suis concentré, dans mon truc. Mais après, faut bien que je m’occupe le reste du temps.
Avec l’âge, la maturité et ton expérience en NBA maintenant, est-ce que tu ne trouves pas que tu t’éloignes des réseaux sociaux ?
On peut dire ça, mais les réseaux sociaux, ce n’est pas quelque chose de mauvais en soit. C’est juste l’utilisation que l’on en fait qui peut l’être. Si c’était aussi mauvais, je pense que la NBA elle-même n’aurait pas de compte Twitter (rires). Quasiment tout le monde a tout le temps son smartphone dans sa main, peu importe l’utilisation que tu en fais, et moi j’aime tellement ça qu’au final, je suis en train de créer mon propre réseau social.
Justement, on est où de cette application Looks ?
Je travaille toujours dessus même si elle est quasiment prête, j’attends juste le bon moment pour la sortir. Je ne veux pas que ça m’affecte car ça peut vraiment m’impacter. Je n’ai pas envie, compte tenu d’où j’en suis au niveau de ma carrière, que mon équipe pense que je suis plus concentré sur ce projet que sur le basket. Du coup, je pense que je la sortirai plus l’été prochain.
Quel est le coéquipier le plus marrant sur les réseaux sociaux ?
Sur Snapchat, c’est Kristaps Porzingis. Quand j’étais à New York, des fois avec Kyle (O’Quin) et Kristaps (Porzingis), ça n’arrêtait pas sur Snapchat. Il y a des débats qui partaient mais, des débats sur tout (rires). Le plus marrant, c’est que ce n’est même pas moi qui lançais. Genre j’étais assis et Kristaps, il était là : « Vas-y sors ton snapchat ». Mais là, je viens de changer mon snapchat. Sur mon ancien compte, quand je jouais à New York, j’avais 20 000 ou 30 000 vues par snapchat sur ma story. Et je crois que le maximum que j’ai eu, c’est 50 000 et là ça n’arrêtait pas.
(Source : Basket-Infos)