Kevin Seraphin vient de signer un contrat pour une saison avec le club mythique des New-York Knicks. Avant de s’envoler pour sa préparation physique, le pivot Guyanais a pu observer durant ses vacances les stagiaires du "Camp Guyastars". Un camp plus connu sous le nom du "Camp Kevin Seraphin", car il en est l’instigateur. Une cinquième édition au bout de laquelle les résultats sont probants : En tout, 21 jeunes passés par ce stage de détection, ont pu intégrer un centre de formation ou sont désormais des espoirs professionnels dans l’hexagone.

Qu’est-ce que cela vous fait de pouvoir mettre en œuvre pour la cinquième fois consécutive un camp de basket ?

Ça prouve que le travail se fait, que les choses avancent et que l’on réussit à les pérenniser. Cette session, est une année de plus où on ne lâche pas les jeunes, et l’année prochaine encore, le travail va se poursuivre.

Aujourd’hui qu’est ce qui a changé ?

Le nombre de demandes ! Elles ont triplé ! Nous en sommes à un stade où l’on refuse énormément de jeunes malheureusement. Nous donnons l’opportunité à 150 jeunes aujourd’hui, peut-être que demain, avec plus de moyens, les choses se feront à une autre échelle. Cependant, nous sommes beaucoup mieux organisés au fil des éditions, et c’est une grande satisfaction pour nous.

Cela fait deux ans que vous n’étiez pas venu, en personne, voir les jeunes du fait de vos différentes compétitions, votre préparation physique… En les voyant aujourd’hui, que ressentez-vous?

Je suis extrêmement fier du travail accompli, surtout quand je vois par exemple qu’un jeune comme Mike Joseph, Espoir à Poitiers depuis quatre ans, a signé cet été son premier contrat pour jouer en professionnel. [Mike Joseph a été repéré à l’âge de 17 ans au Camp Seraphin en 2011 par Antoine Brault, coach de Poitiers]. Dans des moments comme ça, j’ai vraiment la preuve qu’on avance. Je vois qu’il y a également de plus en plus de jeunes Guyanais qui sont repérés, qui partent et qui percent dans le basket professionnel dans l’hexagone.

Pourriez-vous nous donner des exemples…

Il y a Youri Monrose, un jeune qui est à Cholet (Espoir ProA) depuis un an. Intégré au Pôle Espoir de Guyane, il a été repéré lors des grandes vacances 2014 sur le camp. Il a beaucoup travaillé ! C’est vrai qu’il a profité du stage, mais c’est beaucoup grâce à lui, à son talent, et à sa motivation, s’il en est là. La même année, il y a Aarvin Baal (sélectionné en Équipe de France U18 de 3X3 et Vice-Champion d’Europe 2015 à Minsk en Biélorussie) et Phénol Constant qui sont partis à Nanterre (Espoir ProA). Nous avons des jeunes à Hyères-Toulon (Espoir ProB), à Nantes (Espoir ProB). Cette année, il y a Carlton Dimanche, issu également du Pôle Espoir de Guyane, qui a été repéré et qui a rejoint Youri à Cholet. Pour les filles, nous avons un partenariat avec l’Elan Chalon (Nationale 3 et Cadettes France). Près d’une dizaine de filles ont été repérées sur le camp et sont parties jouer dans l’Hexagone. [Ce sont en tout près de 21 jeunes qui ont quitté la Guyane pour la France Hexagonale en vue de devenir basketteurs selon Sylène Seraphin, chargée de communication du Camp Guyastars].

Aujourd’hui quel est l’objectif du camp?

Toujours le même : faire émerger des jeunes, les faire rêver, leur donner leur chance même à 8000 kms de la France…

(Source : Le Monde en Guyanne)