ITW JK Edwards (Pau) : « Je sais à quel point ça compte pour les deux clubs »

14.01.2017
Nostalgique du basket d’antan, viril et sauvage, passé par les deux clubs, JK Edwards a appris à savourer les chocs entre Pau et Limoges. Et si le bourre-pif n’est plus admis, le capitaine a une idée précise de l’attitude à adopter.

C'est l'histoire d'un malabar « made in USA », né en 1984 et qui, plus de trente ans après, se retrouve érigé en symbole d'un choc 100% franchouillard. Solide capitaine du Limoges CSP champion de France en 2014, JK Edwards est devenu incontournable dans ce même rôle depuis qu'il est arrivé à Pau, en 2015. L'atypique pivot a beau avoir posé ses premiers dribbles en Caroline-du-Nord, les Pau - Limoges, il connaît.

Vous avez joué à Limoges et maintenant à Pau. Pour vous ce match est-il spécial ?

« Oui, je sais qu'il y a de la haine des deux côtés. C'est quelque chose de spécial et je suis ravi d'en faire partie. »

De faire partie de l'histoire ?

« Bien sûr. Et d'améliorer mon total de victoires. Pour l'instant, dans ce duel je suis dans le positif, il faut que ça continue. »

Vous mesurez la portée historique de ce match ?

« Très bien. Quand j'étais à Limoges, on était plusieurs à jouer Pau pour la première fois. On nous avait montré des documentaires dans la semaine précédent le match. C'était dingue. Pendant deux semaines on ne parlait plus de rien d'autre ! Bref, je sais à quel point ça compte pour les deux clubs et ce que ça fait de le perdre. »

Qui sont les supporters les plus enthousiastes ?

« (Il hésite longuement) Je ne sais pas quoi répondre. Chacun a sa façon de le vivre. Ils sont tout aussi passionnés. Oui, je sais, je sais faire preuve de diplomatie. (rire) »

Ce n'est pas fatigant d'entendre parler tous les jours de ce 100ème clasico ? Vous n'avez pas envie d'en finir ?

« Quelque part, c'est le cas. C'est le 100 e mais ça pourrait tout aussi bien être le premier ou un autre. Chaque match est important contre Limoges. Je trouve ça génial qu'il y ait des célébrations, que ça passionne les gens, mais pour moi… »

Ça pourrait être un moyen facile de booster l'équipe…

« Mais on l'est déjà ! Ils vont jouer Limoges, il n'y a rien à dire de plus. Si tu n'es pas motivé pour ça, tu ne le seras pour aucun match de basket. »

À l'Élan, vous êtes celui qui parle, votre approche est-elle spéciale ?

« Non, je fais comme d'habitude. Je veux juste être clair, direct. Les gros discours, les blablas et tout ça je n'aime pas. Moi, ça doit être clair et direct. »

Tout de même, avant Paris-Levallois vous avez beaucoup parlé…

« C'était un gros match, oui, mais en vérité tout dépend de l'atmosphère. Parfois, ça peut être bien aussi de lâcher une blague. C'est comme n'importe qui quand il va au boulot, des fois tu souris d'autres non. »

Lors d'un Pau - Limoges, le piège serait aussi de se faire bouffer par l'émotion…

« J'espère vraiment qu'on passera au-dessus de ça. Les premières minutes seront déterminantes parce que tu ne sais pas comment ça peut se passer. Une faute, une erreur, ça peut te rendre fou. À nous de travailler sur ce côté adrénaline. Ne perds pas le plan, pas de frustration. Avec les jeunes ? Je ne suis pas plus protecteur. Je leur dis d'être ce qu'ils sont, c'est tout. »

Avez-vous vécu d'autres oppositions aussi passionnées ?

« Des comme ça ? (Long silence) Bonne question… Pourtant j'en ai jouées. Il y aurait peut-être dans mes premières années en France, un Quimper – Brest. Ils se détestent tellement en étant si proches ! Il fallait rajouter des sièges dans la petite salle, les gens étaient fous aussi. »

Pendant ce genre de matches, on sent parfois la haine, la folie sur le parquet ?

« Bien sûr. Je déteste perdre, encore plus quand on fait de la merde. Après, il y a aussi le fait que je déteste tout le monde, c'est comme ça depuis l'école. Tu joues contre moi ? Je te hais. Je me souviens m'être battu contre mon meilleur pote au lycée juste parce qu'il jouait en face. »

Il y aura aussi la foule autour…

« (Il coupe, enthousiaste) Oui ! J'ai vu les vidéos quand j'étais à Limoges, les bagarres et tout… »

Ça n'est plus possible aujourd'hui ?

« Bon Dieu non ! Si tu fais ça, tu restes assis chez toi deux ans ! »

Vous pourriez frapper un adversaire ?

« (Sans hésiter) Seulement si on me touche. J'ai ma bulle autour de moi, si tu ne viens pas mettre tes pieds dedans ça va, je suis "peace". Mais si tu y viens, tu auras des problèmes et là, je ne parle plus. N'embête pas "daddy", il est énervé ! Sors de ma bulle ! En plus, je suis trop beau, pourquoi vouloir me frapper ? (rires) »

Vous aimez le « trash-talking » ?

« Ah ça oui, je parle tout le temps. Ça fait partie du job. Mais le reste, ce n'est plus possible, le monde du basket a changé. Moi aussi j'adorais les années quatre-vingts mais ça a trop changé. Maintenant, tu respires à côté de quelqu'un il y a faute. On verra s'ils nous laissent jouer ou si on n'entend que des coups de sifflet pour des conneries. J'espère que ça se lancera bien, sinon on s'adaptera. »

Pour un vieux joueur comme vous ça ne changera rien…

« Non. »

Mais pour un jeune ? Pau - Limoges, c'est un match qui fait grandir ?

« Oui. Ils peuvent laisser leur empreinte. Après ça, tout le monde saura ce qu'ils ont fait contre Limoges. »

(Source  : Le Populaire du Centre)

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