Les seize heures de car à venir (huit à l’aller hier, huit au retour la nuit prochaine) n’enchantaient pas spécialement Jean-Manuel Sousa, bien plus motivé à l’idée de voir de quoi son équipe sera capable à Boulazac, ce soir, après deux mois de labeur.

Quels enseignements avez-vous pu tirer de la présaison ?

« Les enseignements, déjà, je les garde pour moi (sourire). Le message que je fais passer, c’est que nous ne sommes pas favoris, malgré tout ce que je peux lire et entendre. On nous parle de Pro A, de machin, de truc. La vérité, c’est sur le terrain qu’elle se trouve. Et en Pro B, le championnat est tellement homogène... Boulogne voulait remonter en Pro A la saison dernière, ils n’y sont pas parvenus. Même chose pour Bourg-en-Bresse. La vérité, ce n’est pas le CV de chacun, c’est le terrain. Tout dépendra de ce qu’on y mettra, que ce soit à l’entraînement et en match. »

Votre préparation s’est plutôt déroulée sans encombre.

« Oui. On a eu quelques petits soucis, comme la blessure de Fabien (Paschal), mais c’est le lot de toutes les équipes et on a quand même pu travailler dans de bonnes conditions. Maintenant, on va passer au révélateur des matches officiels (sic), des vrais matches, pour voir quelles sont nos lacunes, travailler en fonction et progresser. Les erreurs qu’on a pu commettre sans grandes conséquences en préparation risquent de coûter beaucoup plus cher désormais. »

Ce que vous voyez depuis deux mois de votre groupe correspond-il à ce que vous aviez imaginé au moment de le constituer ?

« En termes de comportement, de valeurs, de travail, d’ambiance, oui. Après, en termes de rendement, il y a encore deux ou trois joueurs qui sont en deçà de ce qu’on attend. Mais, dans l’ensemble, ça correspond à ce que je voulais construire. Et mes choix seront validés par les victoires, ou pas. »

Parmi les joueurs attendus à un niveau supérieur, on pense au Dominicain Sanchez ?

« Je ne citerai pas de noms. Vous en citez un, ce n’est pas forcément lui. (Il se reprend) Du moins, pas que lui. Jusqu’à présent, c’était de la préparation, on pouvait se dire : voilà, on se prépare, on essaye de comprendre ce que demande le coach... Mais désormais, c’est une autre histoire. »

Que vous inspire votre début de championnat (déplacements à Boulazac puis à Bourg-en-Bresse) ? Votre équipe pourrait se retrouver à 0-2 après deux journées...

« C’est une possibilité, effectivement. Il faudra alors rester solidaires, continuer à travailler, car de toute façon, la saison dernière, les play-offs s’étaient joués à 18 victoires. Donc ce n’est pas parce que tu perds un ou deux matches que c’est cuit. Fos-sur-Mer, qui a fini 2e, comptait treize défaites ! Une chose est sûre, c’est qu’il faut lâcher un minimum de victoires à domicile et en gratter quelques-unes à l’extérieur pour aller en play-offs. »

« Les trois gros, ce sont Bourg, Roanne et Boulazac »

Quelles équipes voyez-vous en haut de tableau ?

« Les trois gros, pour moi, ce sont Bourg, Roanne et Boulazac. Leurs effectifs renferment de l’expérience, de la qualité, du matériel. Après, des équipes comme Boulogne, Fos, Vichy, Lille, seront difficiles à jouer. Aix/Maurienne, aussi, qui a mis 15 points à Bourg-en-Bresse en Leaders Cup (88-76). Il n’y aura pas de match facile. »

Et quel est l’objectif officiel de Saint-Thomas ?

« Il faut demander au président (sourire). »

Si on vous rappelle qu’à votre arrivée, vous aviez annoncé vouloir faire remonter le club en Pro A.

« Si je vous avais dit « Je viens pour jouer le maintien », vous auriez mis quoi dans votre journal ? »

Que vous veniez pour jouer le maintien.

« Moi, quand j’ai discuté avec les dirigeants, on m’a parlé de Pro A. Après, entre les discours et ce qu’il y a quand tu arrives, il y a parfois une différence. Cela étant, on se doit de viser la Pro A, de nourrir cette ambition. Ce doit être quelque chose de positif, un moteur, pas un frein. Après, ça ne veut pas dire qu’on va y parvenir dès la première année, ni même la deuxième. Vous savez, on est nombreux à vouloir monter en Pro A. J’ai lu une interview de JBAM dans laquelle il disait la même chose. Si vous ajoutez Evreux, Bourg, Roanne, Vichy... Tout le monde veut monter ! »

Vous insistez souvent sur la solidarité devant régner au sein du club. C’est un paramètre si important ?

« Oui, parce que j’estime qu’on ne bosse pas les uns à côté des autres, les dirigeants et administratifs d’une part, le staff et l’équipe de l’autre. On bosse tous pour tenter de réaliser la meilleure saison possible. Des moments difficiles, c’est sûr qu’il y en aura, des blessures, il y en aura, des matches ratés, il y en aura. C’est dans ces périodes-là que l’ambiance au sein du club comptera. On verra alors si on a cette solidarité qui nous aidera à surmonter les mauvais moments. Et les bons, on en profitera (sourire). »

(Source : Paris-Normandie.fr)