ITW Antoine Rigaudeau (Paris-Levallois) : « Je veux instaurer une vraie identité de club »
Le nouvel entraîneur du Paris-Levallois Antoine Rigaudeau était l'invité de l'Access365 mercredi. L'ancien international, vice-champion olympique en 2000 à Sydney, est notamment revenu sur le début de saison délicat de son club et sur ses ambitions.
Antoine Rigaudeau, saviez-vous, quand vous étiez joueur, que vous reviendriez au Paris-Levallois un jour ?
Non. Quand j’étais joueur, je n’avais pas forcément envie d’être sur le banc de touche d’une équipe professionnelle. Certes, je regardais ce que faisaient les entraîneurs, et j’ai toujours été intéressé par la formation, j’avais envie de transmettre. Mais quand je me suis arrêté, j’en avais tellement marre du basket… Physiquement j’étais cuit, mentalement je n’en pouvais plus.
Pourquoi êtes-vous revenu alors ?
A un moment de ma vie, j’avais ce besoin de revenir dans le monde du basket. J’ai eu une expérience de dirigeant (ndlr : au Paris-Lavallois de 2006 à 2008), qui ne s’est pas très bien passée pour des raisons politiques. Je n’ai pas pris de plaisir du tout dans ce rôle-là. J’avais envie de revenir sur le bord du terrain. Il y avait plusieurs possibilités, et s’est présentée l’opportunité du Paris-Levallois. Après une petite période de réflexion, après en avoir discuté avec mes deux enfants, j’ai accepté.
Pourquoi avoir accepté cette proposition du PL ?
Je connaissais le club de l’intérieur, et ce sont les premiers qui m’ont demandé si ça m’intéressait. J’ai demandé à Fred Fauthoux de venir avec moi. On a joué à Pau et en équipe de France ensemble, et on a une même vision du basket, du travail au quotidien.
Pourquoi d’autres clubs ne vous ont-ils pas contacté ? Vous devez avoir des contacts un peu partout pourtant…
J’ai des contacts dans le milieu du basket, mais je n’ai jamais crié haut et fort que je voulais revenir sur le bord du terrain. Ça a été un peu une surprise pour tout le monde, d’après ce que j’ai pu comprendre. Paris-Levallois, c’est une bonne opportunité, car on est dans un environnement assez serein, et j’ai besoin de sérénité. Je trouvais que c’était le bon endroit.
Comment avez-vous vécu ce difficile début de saison ?
Ce n’est jamais facile. Perdre au Mans, il n’y a rien de honteux. Rouen, c’est un échec. Villeurbanne et Rouen, on n’a pas été bon au niveau de l’attitude, mais depuis ça va mieux. On a deux victoires (ndlr : contre Pau et Nanterre), on a réussi à redresser un peu la barre, à mettre le train sur les rails ; à nous de mettre beaucoup de charbon dedans pour qu’il avance un peu plus vite.
On apprend plus vite dans une situation comme celle-là ?
J’apprends tous les jours. Quand quelque chose ne va pas, c’est de notre responsabilité d’essayer de changer les choses pour que ça aille mieux.
Votre début de saison délicat a-t-il remis en question votre vision du basket ?
Non, pas spécialement. Ça dépend des joueurs qu’on a, de l’amalgame entre les joueurs, et de la confiance que les joueurs peuvent avoir les uns dans les autres. Il y a eu un vrai travail dans l’attitude de groupe et la volonté d’aller ensemble dans la même direction. C’est le travail d’un entraîneur, d’un club en général, mais aussi du joueur qui doit avoir la capacité de se remettre en question après chaque match. Le basket est un sport très réactif, car on peut changer les joueurs à n’importe quel moment du match. Il faut être présent, tout en ayant un peu de recul pour être dans la réflexion.
Comment jugez-vous le niveau de la Pro A, qui a beaucoup changé depuis que vous l’avez quittée en tant que joueur ?
Elle est beaucoup moins prolifique sur le plan européen, c’est une deuxième ou troisième division. Mais la Pro A a un niveau d’exigence de jeu et de physique assez élevé. Je suis partisan qu’il y ait une vraie hiérarchie dans ce championnat, avec 2-3 clubs tout le temps dans le haut du tableau et qui jouent l’Euroligue régulièrement, ce qui permet de prendre de l’expérience. On a besoin d’avoir une ou deux équipes qui vont au Top 16 (ndlr : aucun club français ne s’est qualifié pour le Top 16 depuis 2007) et des équipes qui jouent les quarts ou les demies en Eurocoupe.
Après le football et le handball, savez-vous si les Qataris vont investir dans le basket à Paris ?
Je ne sais pas. Je pense que ça serait bien. J’ai cru comprendre que quand ils sont arrivés en France, ils voulaient concurrencer des clubs comme le Real ou le Barça, en créant des clubs omnisports. Ont-ils encore cette volonté-là ? Ils ont déjà beaucoup de travail avec le football et le handball. En tout cas, ce serait une très bonne chose pour le basket français.
Quels sont les objectifs du Paris-Levallois cette saison ?
C’est une année de transition, après une saison difficile. On commence à gagner des matchs, on va essayer d’accrocher les play-offs, mais le chemin est dur. Je veux que cette équipe progresse et je veux instaurer une vraie identité de club, que les joueurs qui passent par le club se rappellent de ce qu’ils ont vécu au Paris-Levallois, et qu’ils aient envie de rester et vivre pour ce club.
(Source : Sport 365)