ITW Abdoulaye N’Doye : « Etre un des grands joueurs de ma génération »
Salut Abdoulaye, merci de nous accorder de ton temps. C’est un peu étrange de faire une interview avec toi puisque nous sommes nés la même année (1998) et que nous avons joué quelques fois l’un contre l’autre lors de tournois, matchs, etc… C’est toujours un plaisir d’avoir de tes nouvelles.
Salut Alex, c’est avec plaisir ! Ahah, oui c’est exact, il faut toujours rester en contact.
Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle Abdoulaye N’Doye, je fais 197cm, j’ai 17 ans, je joue au poste 1-2 (Combo-Guard), j’évolue à Cholet Basket et je viens de Dunkerque (59).
Quand, où et comment découvres-tu le basketball ?
Hum, quand… Je dirais dans le ventre de ma mère, puisque mon père était professionnel à cette époque au BCM, mais j’ai commencé réellement à 5 ans au sport pass à Dunkerque, mais bien avant aux mi-temps des matchs je courais partout sur le terrain avec mon ballon. C’est donc grâce à mon père que j’ai commencé!
Quels sont tes premiers clubs, tu y jouais en quoi ? Quels souvenirs en gardes-tu ?
Mon premier club est donc Dunkerque, où j’y ai joué en sport pass puis poussins puis 1 an en benjamin. C’était que du plaisir et mon père était le coach, puis deuxième année benjamin je suis parti à Grande-Synthe jusqu’en minimes où ça commençait à être plus compétitif !
Il suffit de faire quelques recherches sur internet et on trouve que tu as intégré le pôle espoir basket du Nord-Pas-De-Calais. Pour beaucoup, le pôle espoir est une véritable expérience sportive (puisque les entraînements sont quotidiens) et humaine (puisque les joueurs sont internes donc tout le temps ensemble). Cette expérience a-t-elle été bénéfique sur ces deux plans ? D’un point de vue basket, que t’ont permis d’atteindre ces années au pôle ?
Oui tout à fait. C’était mes meilleurs années, on était entre potes 24h/24h ensemble puisque la plupart était dans mon club le week-end! C’est sûr, le fait de n’être plus avec ses parents t’oblige à te prendre en main, devenir plus autonome, tu grandis plus vite, tu te gères plus ! Et sportivement aussi car tu prends un rythme d’athlète en t’entrainant souvent deux fois par jour ! Tu progresses plus vite, ensuite tu sens qu’il y a une petite compétition avec tes potes chaque jour et ça développe ton côté compétiteur ! Ces années m’ont permis d’avoir une confiance en moi, et de ne jamais lâcher.
En 2013, tu intègres le centre de formation de Cholet Basket. Pourquoi le choix de cet établissement plutôt qu’un autre ?
Tout simplement car le directeur était le premier à être venu me contacter. Alors que je n’y connaissais pas grand-chose encore, je n’avais que 13 ans donc d’un côté j’étais content et ça m’a montré qu’il avait confiance en moi. Ensuite, quand je suis venu à Cholet visiter, les infrastructures étaient vraiment bien et mes parents ont accroché le plus avec Cholet donc c’est parti sur une base de confiance !
Depuis quelques saisons tu es donc au CB, comment tu nous décrirais ce club ?
Cholet est un grand club historique. Ils ont formé de nombreux joueurs et surtout NBA aussi (Rudy Gobert, Mike Gelabale, Rod Beaubois, Kevin Séraphin, Nando De Colo…) cette ville vit pour son basket, et son centre de formation est très reconnu ! Une très bonne formation.
Cette saison, tu joues en espoir, c’est ta première année dans cette catégorie. Avant, tu étais en Cadet U18 France. Comment as-tu changé entre ta première saison cadet et aujourd’hui ?
J’évolue en espoir cette saison exactement. Depuis ma première année cadet (rires), j’ai changé physiquement déjà. Ensuite, sur mon shoot extérieur, je suis plus en confiance, et ma dextérité des deux mains.
Depuis cette saison, un joueur de l’équipe de France U18 nommé Darel Poirier (ancien pensionnaire du Centre Fédéral) a rejoint l’équipe espoir de Cholet. Connaissais-tu ce joueur avant son arrivée ? Comment décrirais-tu son jeu ?
Oui exactement. Darel, j’ai déjà joué contre lui en minimes où il jouait à Charenton ! Il est toujours à fond, c’est un energizer, athlétique et qui est capable d’être dangereux à longue distance mais également dans sa pénétration, c’est un joueur très intéressant !
Peux-tu nous parler de tes différentes campagnes avec les équipes de France « jeunes » et particulièrement l’Euro U16 de 2014 où vous terminez champion en plus que tu sois meilleur passeur et meilleur intercepteur de cette compétition ?
Ce championnat d’Europe U16 était juste énorme ! On était parti pour une médaille et on en sort invaincu avec l’or, juste le rêve quand tu es jeune ! C’est du bonus pour moi ces distinctions personnelles, une satisfaction personnelle qui m’a fait très plaisir quand on me l’a dit !
Quels sont tes objectifs dans ce sport ?
Je suis ambitieux, je veux aller très loin dans ce sport : gagner encore et encore des titres au niveau professionnel, être un des grands joueurs de ma génération à long terme !
Le joueur le plus impressionnant contre lequel tu ais joué ? Pourquoi lui ?
Huuum, j’ai en tête Arthur Rozenfeld, il m’avait vraiment impressionné quand on a joué contre lui, il savait tout faire avec l’impression qu’il forçait rien, c’était propre.
Comme tu as certainement vu, je me suis entretenu avec Bathiste Tchouaffé, qui est ton coéquipier en équipe de France. D’après toi, quels sont ses points forts et faibles ?
Bathiste le capitaine ! (grand sourire) Bathiste est un très bon joueur polyvalent, je dirais son adresse extérieur et sa détermination, sa rage de vaincre ! Je ne dirais pas défaut mais point à améliorer, sa défense 1 contre 1 ! (rires) Je me souviens encore des one one aux entraînements ! Je n’ai pas oublié Bathiste.
Qui sont tes modèles dans le sport ?
C’est une réponse assez fréquente mais c’est mon père et ma mère. Puis je place Harden, il a trop de flow !
Toi et les études c’est comment ? Tu en es où ?
Ça se passe bien, je suis en terminale ES comme toi Alex (sourire) et l’objectif du bac en fin d’année !
Il y a quelques temps, Toni Kukoc a raconté la fois où Phil Jackson lui a confié le potentiel tir de la victoire alors que Michael Jordan n’était pas présent sur ce match. Scottie Pippen a refusé de jouer sur la fin, il a dit que c’était lui qui devait prendre ce tir en l’absence de Jordan. Tu en penses quoi de ce comportement ?
Je pense qu’il n’a rien à dire. D’accord, c’est la seconde star, mais il faut toujours respecter les décisions du coach. Si le panier rentre, c’est bien mais si il rate, ça arrive aussi, c’est le basket, mais pour moi Pippen n’avait rien à dire, juste tout faire pour mettre en bonne position son coéquipier !
Si tu as le choix entre partir aux USA ou dans un pays de l’Est pour le basket, tu choisis quelle formation et pourquoi ?
Je choisis les pays de l’Est. C’est reconnu par tout le monde, tout le monde sait qu’il y a du pur basket là-bas ! C’est de vraies conditions pour progresser, je dirais ! Et en plus, on dit souvent que les coachs sont fous là-bas, donc j’aimerais bien voir, oui !
Si tu avais le choix entre Boris Diaw et Tony Parker dans ton équipe, tu choisirais qui ? Et pourquoi ?
Je prends Boris tout de suite. Parce que je suis meneur aussi j’ai pas besoin d’un autre meneur et je préfère jouer contre Tony pour voir ce que ça donne, et puis jouer avec Boris ça doit être quelque chose aussi.
Ton joueur préféré entre LeBron James et Stephen Curry ? Pourquoi ce choix ?
Stephen Curry, c’est le meilleur joueur du monde en ce moment, il réalise un gros début de saison, il sait tout faire, et son handle fait rêver il est très malin, il doit être plus difficile à défendre que LeBron !
Quelques mots sur l’EuroBasket 2015 de l’équipe de France A masculine ?
C’est dommage, ils méritaient au moins l’argent, et j’aurais préféré voir France-Espagne en finale !
Tu m’as confié que tu avais auparavant lu quelques interviews que j’ai réalisées. Lesquelles ? Qu’en penses-tu ?
Oui tout à fait ! Celle de Bathiste, de Racine, de Wallez et d’autres… C’est intéressant, ça permet de voir les points de vue d’autres sportifs, leurs débuts, leurs idées etc…
Si tu veux remercier des gens, ou conclure avec un message particulier tu peux le faire ici.
Okay, donc déjà je te remercie toi, c’est toujours cool ! Ensuite, ma famille, mon père, ma mère, ma sœur et mon frère pour leur soutien et encouragement, puis aussi mon coach Benjamin Berkani, coach du pôle à qui je dois beaucoup également…
(Source : Basket-Ball World)