Interview de Marc-Antoine Bourgault : "Mon but ? La NBA"
Les supporters choletais se rappellent sans doute de lui, il a été formé à Cholet Basket durant 5 saisons avant de tenter sa chance outre atlantique. Marc-Antoine Bourgault (St John's) sera l’un des représentants de la France, avec Will Yeguete (Florida), parmi les plus grosses équipes NCAA la saison prochaine. Tout juste sacré Champion de France Espoirs en 2009, il quitte Cholet et passe trois ans en JuCo pour obtenir une bourse d’une équipe de première division NCAA. Déjà présent sur le campus de St John’s (New York), cet arrière shooteur a accordé un entretien à basketamericain.com
Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Marc-Antoine Bourgault. Originaire de Laval, je suis un ancien pensionnaire de Cholet Basket où j’ai joué de 2005 à 2009. On avait une génération assez remplie avec des joueurs comme Nando De Colo, Rodrigue Beaubois, Kevin Seraphin, Charles Lombahe-Kahudi et j’en passe. Après 4 ans de formation au CB, je suis parti sur une bonne note puisque nous avons ramené un titre de champion de France Espoirs en 2009. Ensuite j’ai traversé l’Atlantique. J’avais originalement signé avec Montana State (Division 1) mais la NCAA a décidé que je n’étais pas éligible et que je devais passer par une Junior College. J’ai joué pour Notre Dame Prep (prep school) à Fitchburg dans le Massachusetts de 2009 à 2010. Et ensuite de 2010-2012 j’ai joué pour Monroe College (Junior College) dans le Bronx à New-York. Et cet été, j’ai signe à St John’s University située dans le Queens, à New York. Tout ne s’est pas déroulé comme prévu mais ça se finit bien.
Comment avez vous réussi à intégrer une équipe universitaire de la trempe de Saint John’s ?
J’ai beaucoup travaillé, j’étais dans un très bon programme en Junior Collège, et Steve Lavin (head coach de St John’s) qui recherchait un shooter, playmaker avec un QI basket élevé sur le terrain m’a remarqué lors du beau parcours que nous avons eu avec Monroe College. Le travail paye toujours, mais ce n’est que le début.
Après votre rupture des ligaments croisés, comment avez-vous réussi à rebondir ?
C’est sûr qu’après ma blessure c’était dur. Certain jours n’étaient vraiment pas facile mais j’ai été bien entouré, ma famille, la staff sportif et surtout avec les kinés. Pendant l’été 2011 j’ai travaillé très dur à Washington DC. Entraînement pendant 3 mois tous les matins de 6 heures du matin à 11 heures, mix de piste, shoot, muscu, dribbles… J’ai travaillé avec un certain Sébastien Morin (ancien préparateur physique de Cholet et aujourd’hui celui de Kevin Seraphin et Rodrigue Beaubois notamment). Je suis resté en contact avec lui depuis Cholet et il m’a aidé. Joe Touomou, un ancien joueur de Georgetown, m’a fait travailler mon basket. Le travail n’a pas payé directement, mais après Noël, en deuxième partie de saison, j’ai senti la différence. J’ai commencé a mieux jouer, être dans le bon rythme et c’est là que les grosses écuries de NCAA sont venus me « scouter ».
Ces deux années en JuCo n’étaient-elles pas trop dures ?
La première oui, évidement, avec ma blessure. Mais sinon la deuxième année a été super, une bonne ambiance, une équipe de travailleurs, et puis on finit cinquième au tournoi nationale dans le Kansas, que l’on aurait dû gagner ou au moins aller en finale en fait… Enfin bref.
Concrètement, comment cela se passe dans la vie de tous les jours en JuCo ?
J’ai la chance de vivre dans la plus grande ville du monde (New-York) donc cela aide. Mais sinon en Junior College, c’est seulement un entraînement par jour, deux/trois matchs par semaine et au niveau des cours cinq classes par semestre donc 15 heures par semaine. J’ai reçu mon associate’s degree en juin dernier (équivalent d’un bac+2) et ma famille est venue à New-York pour la remise de diplôme. C’était plutôt sympa.
« Après ma blessure, je ne pensais pas recevoir une bourse d’une telle université »
Vous pensiez pouvoir avoir une bourse dans une fac aussi prestigieuse ?
Franchement, après ma blessure, pas vraiment. Mais j’ai travaillé tellement dur pour revenir que je ne suis pas surpris et ceci me motive encore plus. J’avais aussi reçu des bourses de St Louis, Providence College, Maryland… La fois ou Steve Lavin m’a appelé pour m’offrir la bourse, c’était comme une récompense. Et maintenant je me dis qu’il n’y a plus de limites !
Quel sera votre rôle l’an prochain avec les Red Storms ?
Je devrais être dans le cinq majeur ou en sortie de banc en tant que sixième homme. J’aurai un rôle assez important en tant que shooteur mais aussi parce que j’ai plus d’expérience que certains en termes de QI basket. Nous sommes une équipe assez jeune mais très talentueuse, on va surprendre beaucoup de gens.
St John’s joue de temps en temps au Madison Square Garden, excité ?
Oui, évidement. C’est un rêve en tant que basketteur. C’est la salle la plus mythique dans le monde entier. Nous jouons tous nos match de conférence Big East au Madison Square Garden.
Vous avez commencé à vous entraîner avec vos coéquipiers ?
J’étais en summer school de juillet/août, j’ai goûté aux méthodes Lavin et c’est plutôt fort, on s’entraînait déjà assez dur. On a eu un break de deux semaines et nous recommençons ce mardi 4 septembre (entretien réalisé il ya plus d'une semaine).
« Mon coach me compare à Steve Kerr »
Qu’est ce qui vous a marqué sur le campus ?
Le nombre d’étudiants et l’importance que les gens portent aux joueurs de l’équipe de basket.
Et scolairement, vous suivez quoi comme cursus ?
Je suis des cours d’Internation Management et j’ai pris comme majeure « Advertising and Communication ».
Il vous reste deux années éligibilité. Votre but ensuite sera de signer en Pro A ? Un retour à Cholet ?
Mon but est d’intégrer un roster NBA ou ensuite de jouer en Europe (Espagne, Italie, etc). Si c’est en Pro A, pourquoi pas Cholet. Il m’avait fait signer un papier comme quoi, si je revenais en France, ça devait être chez eux. On verra en temps voulu.
Quels sont vos modèles sur les terrains ?
J’ai toujours regardé Gilbert Arenas jouer avant ses blessures. Depuis un certain temps, j’ai comme modèle Ginobili mais aussi John Paxon et Steve Kerr à qui je suis comparé par mon coach.