Interview de Éric John dans "Cholet Basket: 25 ans au sommet (1975-2000)"
Après 8 années passées au club (dont 7 chez les pros). E.John quitte CB. Joueur de devoir, défenseur hors pair et attaquant spectaculaire, il s'en va avec un palmarès que beaucoup de basketteurs envient. Il se souvient de son arrivée en métropole et de ses débuts : « Je suis arrivé en août 1988 à l'âge de 20 ans comme joueur espoir avec Laurent Buffard comme entraîneur (Bu-Buff pour les intimes) et comme coéquipiers : Zaire, Bilba, Ville, Rigaudeau, Bodet, Périgois, Cousin, Brossais etc...
Grande joie d'avoir le titre de champion de France dès la 1ère année et le titre de vainqueur du tournoi du futur
Pour moi c'était le titre le plus important et deux titres dans la même année c'était la gloire. Il y avait une très bonne entente au sein de l'équipe ».
-Le centre de formation :
Je n'y ai vécu qu'un an à mon arrivée en provenance de Cayenne (Guyane française) où je vivais chez mes parents. Je suivais en même temps une formation à la Chambre de Commerce de Cholet.
Il a fallu s'intégrer à la collectivité (ambiance très sympa car on était nombreux, et je connaissais déjà Thierry Zaïre pour avoir joué contre lui en Martinique), à la nourriture qui n'était plus celle de maman, au climat (j'ai vu les premiers grêlons et flocons de neige de ma vie), ça me changeait de l'environnement paradisiaque d'où je venais : cocotiers, soleil et plages dorées.
Là, dès le mois de septembre il fallait mettre les blousons, puis les bonnets, gants et écharpes.
Nous étions responsables de nos chambres individuelles, moi j'avais une ancienne cuisine transformée en chambre.
Heureusement pour les repas nous avions "Maman Sumo" (alias Nicolas Dixneuf) qui nous mijotait des petits plats. Nicolas est devenu un ami avec qui j'ai toujours des contacts. On parle du bon vieux temps avec de bonnes crises de fou rire. D'ailleurs demandez lui ce qu'il en pense du Centre de Formation de l'époque, vous le trouverez sûrement au match ! (Il est toujours assis au premier rang dans les tribunes de gauche quand on rentre dans la salle, 1er rangs, 5 premiers sièges).
C'était dur de coordonner la formation, l'entraînement équipe première de temps en temps et équipe espoir, plus les matchs et les déplacements. Parfois je m'endormais en classe ».
-Le titre de Champion du Monde de militaire :
« Nous étions donc quatre choletais (Antoine, Olivier, Bruno et moi-même) sur une équipe de 12 joueurs encadrés par Gaétan Le Brigant, Fabien Texier et l'adjudant chef Philippe Quintanelle, incorporé à l'école Inter Armée des Sports (Bataillon de Joinville).
Nous étions marins. Difficile à imaginer vu nos tailles. Nous sommes donc partis en sous-marin direction le "Foch" qui nous attendait en pleine mer pour rallier la Grèce (Athènes).
Nous avons disputé à armes égales (baïonnette, mitraillettes etc...) le championnat du Monde militaire durant 15 jours où nous avons abattu les Américains en 1/2 finale et achevés les Russes en finale... et ainsi marcher au pas, très fier, sous les hymnes nationaux. Il y avait une ambiance plutôt club de vacances. J'en garde un très bon souvenir.
J'ai une trace très marquée de mon passage à Cholet, puisque j'y suis resté 8 ans (1988 à 1996), que j'y ai connu ma femme et que j'ai gardé de très bons amis joueurs de passage (Jim Bilba, Thierry Zaire, Olivier Allinei, Teddy Citadelle, Jean-Pierre Ville etc...), ainsi que de bons amis choletais que j'ai plaisir à revoir quand je reviens dans la région.
C'est vrai qu'il y a eu de très bonnes années où tout était fait pour que cela se passe bien : ambiance, rigolade, relation du groupe en dehors du terrain de basket, résultats etc...
J'ai le souvenir de bizutages que nous faisions subir aux espoirs et aux kinés qui effectuaient les déplacements en Coupe d'Europe avec nous (bataille de boules de neige, 10 contre 1, mettre une chambre sans dessus dessous, bataille d'eau dans les couloirs des hôtels, les farces faites au docteur Charles Hélène).
Souvenirs des déplacements périlleux en petit avion privé où lorsqu'il y avait des secousses, je m'amusais à faire peur à tout le monde. Pour tout dire en une page ce qu'il y a eu en 8 ans, je devrais faire un roman car tous les souvenirs vécus dans ce club sont inoubliables.
Certes il y a eu l'ambiance club, avec les nombreux spectateurs, une salle très chaude, les victoires à l'arrachée, les finales, les tournois des As etc...
Mais il y a eu tout le reste : des naissances dont celle de mon fils le 19 septembre 1993 à 4 heures du matin, à mon retour de Limoges après une victoire de 17 points.
Des mariages :
- Du kiné Yann Martin aux Sables d'Olonnes
- D'Antoine
- De Thierry Zaïre
Les fêtes de fin d'année, les fêtes du nouvel an, les anniversaires etc...