Erman Kunter, du flipper à Pink Floyd
Connu comme le loup blanc dans les Mauges, nouvel homme fort du MSB, Erman Kunter s'est dévoilé. Sans parler basket...
Donkey Kong et Pac-Man n'ont plus de secret pour lui. « En Turquie, j'ai deux vieilles machines Arcade avec 64 jeux différents. » On est très loin des consoles XBox one, PS4 ou autre Wii U. Chez Maître Kunter, c'est joystick et pièce d'un franc. « J'y ai accroché une petite chaîne pour la récupérer après chaque partie », se marre Erman, dont les yeux font « tilt » en évoquant le flipper, autre passe-temps privilégié. « J'adore. Ça peut partir de partout en multiball. J'ai une machine au Mans, une autre en Turquie. Des flippers mi-électroniques, mi-mécaniques. J'aime entendre le compteur points faire clac, clac, clac. »
Moins sonore mais plus réfléchi, les échecs. Il y a un quart de siècle, Erman Kunter maîtrisait cavaliers et fous en compétition. Un jeu de guerre à la base. Justement, Erman Kunter avoue un penchant presque fanatique pour la 2ème Guerre Mondiale. « Une boucherie effroyable finalement assez récente. J'ai lu et vu énormément de documents sur cette guerre. Quand un sujet m'intéresse, je m'y plonge à fond. »
À 59 ans, l'entraîneur franco-turc du MSB, Erman Kunter, vient d'être grand-père pour la première fois. Pour son plus grand bonheur.
Hyper calé sur la 2ème Guerre mondiale
Au point d'être devenu un référent reconnu. « Je reçois des lettres de l'étranger pour me demander des précisions ou des documents sur tel ou tel sujet, telle ou telle époque. »Tandis que certains collectionnent les fèves ou les fers à repasser, Erman Kunter compile bouquins et photos sur 39-45. « J'ai des catalogues entiers sur les uniformes des Alliés ou des forces de l'Axe ». Ses images Panini à lui. Le Stalingrad du maréchal Tchouïkov, l'Afrique du Nord d'Erwin Rommel. « Le Renard du désert » décrypté par le « Malin du Bosphore ». Erman Kunter connaît la musique. Dans tous les sens du terme. CD à gogo, DVD de concerts à foison. Erman, le juke-box, zappe, « au gré de ses humeurs », entre reggae, fusion jazz et musique folk.
Marié à l'arrière-petite-fille du Sultan ottoman
L'été de toutes les émotions. En l'espace d'une semaine, Kunter a perdu sa mère, est devenu grand-père. Un petit gars prénommé Demirhan qui fait son plus grand bonheur et celui de sa fille Roksan. « Longtemps présentatrice télé sur une chaîne sportive nationale turque, style Équipe 21, elle est devenue début janvier responsable média de la Fédération turque de basket. »
Quand il évoque sa fille, sa famille, ses yeux pétillent. « Mon père et ma mère travaillaient dans la même banque. À ma naissance, je suis fils unique, ma mère a arrêté de bosser et mon père a fondé sa propre société d'assurances. »
Son enfance ? La question l'amuse. « J'ai fait des études dans un lycée francophone de Galatasaray. » Plutôt à l'aise en maths, « préférant la biologie à la chimie », très moyen en littérature et déjà porté vers l'histoire, l'étudiant Kunter choisira une Université d'économie ! Déjà pro de la balle orange à 17 ans, « lors de ma dernière année de lycée », Erman effectue un service militaire express dans l'armée de terre. « En Turquie, régiment antiaérien. C'était vraiment cool. On devait rester planqués le plus possible dans les baraquements. Nous les sportifs, on ne partait pas en missions. »
La vraie aventure, Erman Kunter la mène de front avec Sofia Osmanoglu, son épouse depuis 36 ans. L'arrière-petite-fille du Sultan de l'empire Ottoman, le Calife Abdülhamid II, 33 ans au pouvoir entre 1876 et 1909 avant d'être expulsé comme un malpropre, lui et ses proches, suite à la Révolution de 1924. « Pourtant, je suis très favorable à cette révolution mais là, ça touche indirectement mon épouse ». Un exil de 50 ans. « Étudiant en France, mon beau-père est devenu ingénieur électronique dans les machines médicales. Mariée à une Allemande, il a participé à la Résistance lors de la 2ème Guerre. »
Une belle histoire de famille à narrer plus tard à son petit-fils, au coin de la cheminée en jouant avec Chicco. Nouveau jeu vidéo ? Non, le nom mexicain de son chat. Un Maine Coon. Amusant avant Le Mans-Cholet...
(Source : Ouest-France)