Des nouvelles de Romuald Morency (Antibes Sharks) : « Nous sommes sur une excellente dynamique ! »

06.03.2020

Vous connaissez sans doute un petit peu mieux son frère aîné, Jean-Frédéric, aujourd'hui à Boulazac (1,98 m, 30 ans), passé par Pau, Gravelines-Dunkerque, Nanterre et Limoges. Romuald Morency (2,01 m, 24 ans, ailier) vient en effet d'une famille très sportive et compte aussi un autre frère, Cyril (2,08 m, 28 ans) ayant opté pour le sport pratiqué par le papa et qui réalise une carrière de handballeur professionnel (à Toulouse puis Limoges aujourd'hui). Mais le cadet, passé l'été dernier de Vichy-Clermont à Antibes réalise une saison de toute beauté (10,8 pts à 48% aux tirs et 39% à 3-pts, 5,9 rbds pour une évaluation de 13,9, 8e Français en PRO B). Au point de détenir le plus gros temps de jeu des Sharks et le leader à l'évaluation d'une formation antiboise qui compte pourtant quelques beaux CV dans son effectif…

Deux semaines après cette finale de Leaders Cup ratée face à Nantes (58-73), est-ce que le groupe nourrit quelques regrets ?

Des regrets oui, sur la manière surtout. Perdre une finale, c'est déjà difficile, mais de cette manière-là, ça fait encore plus mal… Nantes nous a sérieusement bousculés tout le match et nous n'avons jamais vraiment répondu. On ne pouvait donc pas gagner en jouant comme cela, tout simplement, et c'est surtout ça qui nous laisse de gros regrets. Pourtant, les deux équipes avaient la même motivation même si la qualification pour les playoffs est en bonne voie pour nous. Aller chercher ce trophée nous motivait, toutefois nous n'avons pas su le démontrer sur le terrain ce jour-là.


L'équipe a très mal commencé la saison (2V-6D fin novembre) avant de retrouver des couleurs (11V-2D depuis, après le match face à Souffelweyersheim). Quelle analyse faites-vous de cet automne raté ?

Le coach nous en a parlé pas mal. Avec deux matchs par semaine sur octobre et novembre, on avait moins de temps pour s'entraîner sur le plan collectif. On était plus dans le repos pour rester frais pour la rencontre suivante. Alors, je pense qu'en conservant un bon niveau de confiance grâce à nos victoires en Leaders Cup, nous avons eu ensuite plus de temps, à partir de mi-novembre pour bien travailler à l'entraînement, et cela nous a beaucoup aidés. On a ainsi pu mettre en place des automatismes qu'on n'avait pas eu le temps de trouver auparavant. Il y a aussi l'arrivée de Sadio (Doucouré), courant décembre, qui nous a fait un bien fou. Cela a rééquilibré l'équipe, tout comme l'arrivée de Jean-Marc (Pansa) ensuite, avec des joueurs qui ont pu enfin évoluer pleinement sur leur poste favori.

Est-ce qu'un déclic a eu lieu début décembre ou bien la progression du groupe a-t-elle été linéaire ?

Un déclic, je ne sais pas, mais à partir de décembre, on a connu une progression très rapide. C'est vrai que ça correspond vraiment à l'arrivée de Sadio, qui nous a permis de trouver notre équilibre. D'un coup, le poste 3 était doublé, Tim Blue pouvait revenir en 4 pleinement alors qu'il alternait entre 4 et 5 avant, et même moi, j'ai pu me positionner clairement à l'aile. Tout le monde y a trouvé son compte et ça a vraiment aidé l'équipe. En plus, nous avons quelques leaders qui ont un certain âge, comme Tim (Blue) ou Roko-Leni (Ukic), et n'avoir plus qu'un match par semaine leur a offert un peu plus de repos et surtout, je le répète, nous a donné plus de temps pour travailler. Pour Roko, c'est vrai que c'était compliqué d'enchaîner deux rencontres hebdomadaires sur une longue période. Le faire de temps en temps n'aurait pas posé de souci, mais là, tout octobre et tout novembre, c'était un peu long…


Que vous apportent Tim Blue, un monument du club et Roko-Leni Ukic, un joueur à l'énorme CV ?

Pour Roko, c'est d'abord sa vision du jeu qui est impressionnante. Le fait de savoir parfaitement gérer les matches aussi. J'ai en tête le match de Quimper par exemple, match difficile s'il en est. Et sa présence en fin de rencontre sur le terrain s'est avérée hyper importante pour l'emporter. L'UJAP mettait plus d'intensité et revenait bien dans le match mais Roko a parfaitement su garder la tête froide et communiquer ça à toute l'équipe. Il est exceptionnel dans la gestion ! Tim est plus silencieux, mais on sait tous qu'on peut s'appuyer sur lui à tout moment. C'est un joueur très complet. Pas un leader vocal, mais il performe avec une grande régularité.


On sait que dans cette saison sans montée directe, l'important sera d'arriver au top lors des playoffs. Où se situe la marge de progression du groupe ?

Aujourd'hui, c'est juste au niveau de la constance qu'on peut encore progresser. La dynamique qu'on a depuis début décembre est vraiment excellente et il va être important de rester sur ce rythme jusqu'au bout de la saison. Pour le moment, on a quand même connu quelques trous d'air, comme en finale de la Leaders Cup ou encore dans un match face à Paris fin janvier (54-64 à l'Azur Arena, le 21/01, ndlr). Il faut encore qu'on parvienne à éviter ces gros creux qui se paient cash. On a perdu aussi à Rouen, mais ils avaient été très bons et on n'avait pas connu les mêmes trous que dans nos deux autres défaites. À Disneyland® Paris comme face à Paris à domicile, on n'a pas du tout montré notre vrai visage.



Aller chercher Nancy, Quimper voire Blois sur cette deuxième partie de saison vous paraît-il jouable pour aborder les playoffs avec l'avantage du terrain le plus longtemps possible ?

Oui, je crois que ça reste jouable pour certaines d'entre elles. Cela va être très difficile parce que ce sont trois très bonnes équipes. Quimper, nous avons récupéré le point-average de justesse lors du match retour. Le SLUC nous a dominés pour le premier match de championnat (-21), mais nous les avons battus deux fois en demi-finale de la Leaders Cup donc on a prouvé qu'on pouvait le faire. Quant à Blois, ils nous ont battus de peu chez eux (75-72 le 2/11), mais on a prouvé depuis qu'on est une équipe radicalement différente de ce qu'on a pu produire au Jeu de Paume.



Cette saison, personne n'évoque officiellement la montée comme un objectif. Mais en parlez-vous en interne ?

L'objectif, c'est de remonter le plus haut possible dans le tableau pour arriver en playoffs dans les meilleures dispositions possibles. La montée, bien sûr que tout le monde l'a en tête même si l'on sait tous que ça va être très difficile et se jouer sur de tout petits détails.



Romuald, pour parler de vous, si l'on commence par affirmer que vous effectuez, à 24 ans, la meilleure saison de votre carrière - et de loin - est-ce que l'on se trompe ?

Non. Je suis, j'avoue, sur ce que je voulais produire depuis le début de la saison. J'ai effectué de bons matchs en tout début de saison et ça m'a mis en confiance pour pouvoir dérouler pour la suite… Mais c'est sûr que c'est de loin ma meilleure saison statistique.


Vous êtes issu d'une famille de sportifs avec un frère, Jean-Frédéric, qui évolue à Boulazac et un autre, Cyril, handballeur professionnel à Limoges. Comment s'est passé le choix du basket pour vous alors que vos grands frères avaient choisi des sports différents ?

Le choix du basket, c'est Jean-Frédéric qui m'y a amené. Petits, on s'est tous essayé à plusieurs sports. J'avais vu jouer Jean-Frédéric et je savais qu'il aimait le basket et j'ai voulu essayer aussi. D'emblée, ça m'a énormément plu alors je m'y suis mis à fond. Pour Cyril, qui est le plus grand d'entre nous, notre père étant handballeur, il a pu au moins en garder un sur son propre sport.


Est-ce que ça chambre, entre frères, sur les mérites comparés du hand et du basket ?

(Rires) Maintenant un peu moins, nous nous sommes calmés ! Mais, plus jeune, oui, ça chambrait pas mal pendant tous les repas de famille notamment. Les deux sports ne sont pas du tout compatibles et pourtant Cyril n'est pas mauvais du tout en basket. Il est en tous cas bien meilleur basketteur que Jean-Frédéric ou moi en hand… C'est sûr qu'il y a plus de contacts au hand et c'est un aspect qui plaisait beaucoup à Cyril.



Jean-Frédéric, qui a six ans de plus que vous, a été formé à l'Élan Béarnais. Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir Cholet à votre sortie du Centre fédéral ?

En fait, quand j'étais minime, je pensais plutôt le rejoindre à l'Élan. Jean-Fred y était donc les contacts étaient plus fréquents avec eux. Sauf qu'au moment de choisir, juste avant d'intégrer le Centre fédéral, Pau descendait en PRO B. Cholet, de son côté, jouait encore le haut du tableau dans l'Élite et était dominant en espoirs, alors qu'avec la descente, il n'y allait plus avoir d'équipe en championnat espoir côté Élan Béarnais. Alors, j'ai penché naturellement vers Cholet…



Dans les sélections de jeunes, vous avez souvent été appelé mais n'avez pas disputé de compétition majeure. Est-ce que vous êtes un "late boomer" ?

Je ne sais pas trop. J'ai disputé le Tournoi de l'Amitié en U15. En U16, j'avais une fracture d'un pouce. Le coach m'a gardé dans l'effectif pendant presque toute la préparation pour voir si je pouvais revenir à temps, mais au final, c'était trop risqué. Ils se sont qualifiés pour le Mondial U17, mais les coaches ont préféré rester sur le groupe de l'été précédent. Ensuite, en U18, j'avais été sélectionné mais j'avais dû refuser parce que j'avais des échéances plutôt importantes sur le plan scolaire. J'avais donc fait le choix de privilégier l'école avant de me concentrer ensuite sur le basket pro. Et en U20, je n'ai pas été appelé… En revanche, j'ai participé à une compétition non officielle, à Washington, avec les U19 et c'était vraiment une super expérience.


Vous n'avez disputé que 4 matches dans l'Élite avec Cholet, qu'est-ce qui vous a poussé à choisir Poitiers, puis Vichy-Clermont ensuite ?

À Cholet la dernière année, j'ai fait le banc toute la saison et le coach m'a mis 4 petites fois sur le terrain. Ensuite, lors de ma 2e année espoirs, je n'ai pas été aussi dominant que je pouvais l'espérer. Je savais donc que j'aurais bien du mal à avoir du temps de jeu avec les pros. Du coup, Ruddy Nelhomme, le coach de Poitiers, a contacté mon agent. J'en avais parlé avec lui et mes coaches à Cholet et tout le monde a trouvé que c'était une bonne idée. En fait, à Poitiers, j'ai vraiment découvert ce qu'était la vie d'un basketteur pro. J'ai donc appris le métier on va dire. À Vichy ensuite, mon temps de jeu a très vite été plus important. Et c'est sans doute la principale raison de ma progression là-bas. Je garde de très, très bons souvenirs de ces trois années en Auvergne. J'y ai connu quelques difficultés, mais qui m'aident aujourd'hui énormément pour être meilleur. L'expérience a été vraiment très enrichissante !



En Auvergne, vous avez effectué trois saisons solides, mais comment analysez-vous ce grand bond en avant qui fait de vous le leader des Sharks à l'évaluation cette saison (13,9) et le seul joueur de l'équipe à 30 minutes de moyenne ?

Techniquement, je ne pense pas avoir franchi un palier de dingue. Sauf au niveau du tir extérieur qui était un aspect de mon jeu à développer depuis longtemps. Le coach, Nikola Antic, a pris le temps cet été pour me faire vraiment bosser là-dessus. Il sait de quoi il parle car c'était un excellent shooteur. Il connaît donc des exercices spécifiques qui m'ont fait un bien fou et donné beaucoup de confiance. Et le fait d'être plus régulier au tir m'a permis de débloquer pas mal d'autres aspects de mon jeu. Ensuite, il y a aussi l'aspect mental. J'ai eu de la réussite au début, la confiance a suivi et surtout j'ai senti beaucoup de confiance de la part du staff comme de mes coéquipiers. C'est une spirale positive qui s'est mise en place…


Évoluez-vous essentiellement au poste 3 ou bien également en power forward ?

J'ai été dans l'alternance avant l'arrivée de Sadio (Dourouré). Mais depuis, je joue vraiment 90% du temps au poste 3. J'ai été formé à Cholet sur les postes 2 et 3. Ensuite, il y a eu un contexte qui m'a poussé à me décaler, Ruddy Nelhomme me voyant comme un 3-4 alors que Guillaume Vizade me voyait lui comme un 4-3. Mais de base, j'ai vraiment plutôt une formation et une attirance pour l'aile. Mais dans les deux positions, j'ai quelques points forts qui me servent. La taille face à des 3, et un côté athlétique et une vitesse qui me servent quand j'évolue en 4. Je préfère évoluer en 3, mais je n'ai aucun problème quand on préfère me faire jouer en power.



Dans quels domaines se situe votre marge de progression ?

D'abord continuer à développer mon tir extérieur. Ensuite, bosser encore sur le plan mental pour parvenir à stabiliser mon niveau et rester toujours à un certain niveau de performance rencontre après rencontre. Mais pour le moment, j'essaie de rester concentré sur la saison en cours en prenant les choses match après match tout en visant une plus grande constance sur toute la saison.


Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

À court terme, découvrir la Jeep® ÉLITE et parvenir à m'y imposer. Si j'y parviens, déjà, ce serait une très bonne chose. Pour la suite, je laisse ça en suspens. Je vais déjà voir comment j'évolue et les ambitions viendront naturellement si je progresse encore.

Source : LNB

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